.. Yamour
Drôles de drames c'est un parcours poétique dans le ventre d'une baleine, une
baleine qui aurait parcouru le monde et recueilli des mots, des notes, des sensations,
des morceaux d'histoires des musiques éparses, des souvenances et des parfums
beaucoup de parfums, une baleine qui aurait accueilli des poètes en dérive, des
joueurs de flutes, des amoureux des mots et des blagues, des amateurs de jus de
citron glacé, des baladins, des conteurs et des souffleurs de cornemuse perchés
sur des falaises battues de bises remontant de l'océan de la Lusitanie à la Cornouillales.
Puis passant par des forêts mythiques, elle aurait recueilli quelques blablablas
de grenouilles, histoire de se rincer la glotte aurait insisté pour engloutir
mangeurs de brume, buveurs d'un soir ou de toujours, apostrophé des noctambules
aux réverbères, des conquérants de licornes en toc et réveillé la ruelle des dormeurs,
puis finissant sa route d'un soir, fait sursauter pas mal de somnambules. On dit
même qu'elle aurait séjourné à l'antique Naxos, pleuré de rire à la légendaire
Ithaque, mangé du paté au Pirée, couché une nuit à l'acropole et baisé avec Apollon.
Parmi les nombreux talents on reconnaît ceux-ci : associer le transi avec le fougueux,
ramasser in-entremis le beau ténébreux pataugeant dans un bouge et le coller sans
ménagement dans les bras d'un gai dandy insolent et talentueux. Marier le fiel
d'un dur à cuire au coeur abandonné d'un ange, accoupler des strophes et des notes
pour leur tordre la ritournelle. Ce qui est sûr c'est que la baleine rit. Elle
rit de toutes ces chatouilles. C'est pour cela qu'elle en redemande. Et pour que
tout ceci ait bien lieu, elle offre à toute la cosmogonie foisonnante et colorée,
le couvert et le toit, une guitare et quelques autres instruments péchés au gré
de ses folies puis déclare qu'il est temps que ça commence. Alors ça a commencé,
on dit même que ça continue. Tant mieux ! Pierre Carrelet le 7 mai 2005 metteur
en scène