Myspace Editor
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La plupart des artistes clament à qui veut l’entendre qu’ils seraient prêts à souffrir pour leur art. Les membres fondateurs du groupe de Chicago Madina Lake ont littéralement défié la mort pour leur art, rampant dans des tranchées, mastiquant des morceaux de vache, avalant des asticots, tout ça pour finir à l’hôpital, au nom du rock n' roll.Un an avant cela, les jumeaux Nathan Leone (chant) et Matthew Leone (basse) s’étaient musicalement associés avec le guitariste Mateo Camargo et le batteur Daniel Torelli, deux musiciens qui avaient la même vision que les frangins pour les refrains accrocheurs et la pop intelligente, afin de former Madina Lake, d’après la ville fictive des années 50 que Matthew a imaginé. Cette ville est sans dessus-dessous lorsque son personnage le plus célèbre, Adalia, disparaît mystérieusement.« Madina Lake est un microcosme et représente l’Amérique d’aujourd’hui », explique Nathan. « Tout le monde veut être célèbre et aller plus vite que les autres. »Aborder les conséquences de l’idée fixe qu’a la société pour la culture pop et le matérialisme peut sembler être un sujet grisant pour un groupe de rock, mais Madina Lake n’est pas là pour prêcher ni pour amener les fans à penser comme eux : ils délivrent plutôt leur message avec une sensibilité étonnante. Leur sens de l’humour vient sans doute de l’époque où ils vivaient leur vie à 100 à l’heure. Poussés par des amis, les frères Leone ont déposé leur candidature et ont été pris dans l’épisode « spécial jumeaux » du reality show Fear Factor. « Les producteurs nous ont demandé ‘pourquoi vous voulez participer au jeu?’ », se souvient Nathan. « Nous avons répondu que nous ne voulions pas : « nous ne sommes pas des grands sportifs, nous ne sommes que de petits rockeurs maigrichons !». Je pense qu’ils ont aimé notre détachement. » Le fait de ne pas avoir des physiques d’athlètes n’a eu aucune influence sur leur incroyable motivation.En acceptant le challenge Fear Factor dans l’espoir de gagner les 50,000 dollars pour démarrer leur carrière, les frères ont dû se suspendre d’un hélicoptère et mastiquer des morceaux de vache tout en se tortillant dans une tranchée. Malgré le fait qu’ils aient attrapé une infection qui les a presque tués, leur ambition leur a permis de tenir bon et ils ont remporté le premier prix. Une fois remis sur pieds, les intraveineuses furent rapidement remplacées par des micros et un véhicule pour partir en tournée. Ils ont alors enregistré une démo, organisé des concerts et ont signé un contrat avec Roadrunner Records.Le groupe enregistre alors son premier album à Los Angeles, « From Them, Through Us, To You », avec Mark Trombino aux manettes. Ayant travaillé avec Jimmy Eat World, Motion City Soundtrack, Finch et Blink-182, Trombino était le producteur parfait pour faire sonner la pop enjouée de Madina Lake tout en préservant le sérieux des thèmes de leurs chansons. « From Them, Through Us, To You » offre des refrains subtilement catchy et un chant poignant aux paroles percutantes. Le premier titre de l’album « Here I Stand » commence sur une intro fragile avant de s’embraser rapidement en guitares heavy et rythmées. « A la première écoute, on pourrait croire que ça parle de séparation avec une fille et de la mélancolie qui en résulte, » dit Nathan. « En fait ça parle plus de ce que tu peux faire si tu n’arrives pas à réaliser ton rêve. Comment survivre ? »Le premier single de l’album est le turbulent « House of Cards », emmené par un rythme entraînant et un chant profondément tourmenté, révélant des secrets tels que « j’ai peur d’être seul/j’ai peur qu’un jour tu le découvres ». Nathan rajoute que ce titre parle « des gens qui gardent un million de secrets. Personne ne voudra l’admettre mais si tu fouines un peu, tu découvres les choses les plus étranges sur les gens. »« Adalia », qui parle des personnalités publiques qui disparaissent, juxtapose des voies criardes et des guitares hurlantes sur une batterie dynamique. C’est très approprié pour une chanson qui parle selon Nathan des « filles qui se battent quotidiennement contre la dépression et l’angoisse… Le trop classique papillon social qui masque ses démons. »Tandis que plusieurs titres de Madina Lake parlent en définitive des gens et de la société en général (comme « River People », un titre sur l’intégrité), le groupe n’a pas peur de parler de choses plus personnelles sur le morceau « Me Vs. World ». Sur une musique sombre, les paroles décrivent le « sentiment de solitude, ne pas comprendre comment le monde fonctionne et pourquoi les gens ne ressentent pas les mêmes choses ». Le titre parle de la mort de la mère des jumeaux et de leur difficulté à traverser la période de l’adolescence.« Nous n’avons pas peur de parler de ce en quoi nous croyons », dit Nathan. « Nous ne nous imposons pas de contraintes. Nous voulons tracer un nouveau chemin et faire quelques chose de personnel. »Apparemment, le monde est à l’écoute. A ce jour, Madina Lake a fait plus de 120 concerts en à peine dix mois de tournée. Ils vendent environ cent exemplaires de leur EP chaque soir et ont rassemblé une fanbase fidèle qui bombarde Myspace, ainsi que divers blogs et sites de fans, de messages divers et de compliments. Ils ont tourné aux Etats-Unis avec 10 Years, Halifax, Red Jump Suit Apparatus et en Angleterre avec Paramore, Cute Is What We Aim For et Gym Class Heroes.Bien que Madina Lake soit au tout début de sa carrière, le groupe a déjà établi un plan de bataille détaillé pour mener les fans de rock vers un nouvel horizon. L’aventure ne fait que commencer.