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Member Since: 3/1/2007
Band Members: KATIA RYBAKOVA - chant, guitare, textes en Français/SLAVA MIKHAILYUK - arrangements, guitare solo, basse/VADIM MIKHAILYUK - arrangements, guitare rythm/TIMUR VEDERNIKOV - guitare, arrangements
Influences: Katia R. et finit par (se) trouverAprès des années d’errance et de quête de soi, Katia Rybakova, parisienne depuis 13 ans, a enfin pu concrétiser son rêve : chanter. Une passion qu’elle doit à sa mère et à sa Russie natale.La silhouette juvénile en jean et t-shirt larges s’agite, va et vient, propose du thé, désigne un canapé à son interlocutrice du jour. Une vague odeur de cannelle flotte dans la pièce. Des dizaines de bougies sont allumées partout dans l’appartement, il fait presque nuit. Une guitare, appuyée contre un mur, est à portée de main. Depuis quelques temps, Katia chante. Elle a même donné des concerts avec deux guitaristes russes, Slava et Vadim. « Ce sont mes premiers amis russes depuis mon arrivée en France il y a 13 ans », glisse-t-elle en souriant, ses grands yeux verts plissés, avec cette façon d’articuler si particulière.
Katia est russe. Née à Moscou, d’un père metteur en scène et d’une mère chanteuse, elle a passé ses premières années en Russie. De cette enfance de voyages à travers tout le pays, elle a conservé beaucoup de souvenirs : « Une enfance en Russie ça ne s’oublie pas comme ça ».
Katia a pourtant tout fait pour ne pas se rappeler. Pendant longtemps elle s’est éloignée de ses racines. Elle a voulu s’intégrer, fuir la communauté russe et devenir française. « Je refusais de parler russe, je ne lisais qu’en français. »« Traduire les poèmes de ma mère »
« En repensant à tout cela aujourd’hui, je me rends compte que la chanson est ce que j’ai toujours voulu faire sans jamais oser aller jusqu’au bout. Si j’ai fait des études de lettres, c’était pour traduire les poèmes de ma mère. Il n’y a pas de hasard. » Sa mère, Katya Yarovaya, poétesse et interprète, était connue en Russie pour ses chansons à texte. « Une sorte de Brassens en jupons, explique Katia. Elle écrivait des poèmes qu’elle mettait en musique. » Des chansons engagées qui lui ont souvent valu des menaces et des annulations de concert de la part de l’exécutif russe. Katia suit sa mère en tournée, reste vivre avec elle après le divorce de ses parents.
En 1991, la chanteuse apprend qu’elle est atteinte d’un cancer. Elle décide alors de partir avec sa fille aux Etats-unis pour s’y faire soigner. Une année difficile pour la petite Katia, qui découvre un pays hostile, peu de temps après la guerre froide. « Mes camarades de classe se méfiaient de moi. J’étais encore l’ennemie, je n’avais pas d’ami. » Après un an passé à New York, Katia Yarovaya retourne en Russie pour y mourir. Sa fille a 11 ans.Une nouvelle vie à Paris
Elle part vivre avec son père. En 1995, celui-ci décide d’émigrer en France, à Paris, où il a des amis. « Paris, c’est d’abord une carte postale du Louvre, que mon père m’avait envoyée alors que j’habitais encore à Moscou et qu’il préparait notre installation. C’est une image magique », se souvient Katia. « Je me suis beaucoup attachée à Paris, parce que c’est la première fois de ma vie que je reste quelque part aussi longtemps. C’est devenu ma ville natale par adoption en quelque sorte. Aujourd’hui encore, je m’émerveille chaque fois que je passe sur les quais. Son échelle, sa taille me conviennent. Paris et moi, nous nous sommes accueillis mutuellement, et c’est aussi là que j’ai fait des rencontres et des découvertes très importantes dans ma vie », explique-t-elle. A Paris, elle veut s’intégrer à tout prix, renie ses origines, veut oublier sa Russie natale. Elle se cherche, essaie le mannequinat et le théâtre. Jusqu’à ce jour de 2004. « Une étudiante de mon père cherchait des textes poétiques russes pour le Printemps des Poètes. Je lui ai donné ceux de ma mère. »
L’évidence de la musique
Poussée par cette étudiante, Katia accepte la « peur au ventre » de monter sur scène pour chanter une chanson de sa mère, accompagnée de musiciens lors du Printemps des Poètes. Puis, une seconde prestation, pendant laquelle elle interprète trois morceaux. Et ainsi de suite jusqu’à ce qu’elle monte seule sur scène régulièrement avec sa guitare. « J’étais tétanisée. Pendant des semaines je n’en ai pas dormi. Et puis ce que je redoutais le plus est arrivé : j’ai oublié des paroles. Mais j’ai continué et ça s’est très bien terminé. » Ses premiers concerts, au café des 7 Lézards (4e arr.), l’ont mise en confiance. « J’ai enfin trouvé ce que je veux faire. Je sais que c’est difficile, je n’en vis pas encore, mais j’ai beaucoup de projets. » Traduire les chansons de sa mère en français et les faire éditer en publication bilingue, continuer d’interpréter les poèmes maternels sur scène, et composer elle-même. « Je prépare un nouveau répertoire avec mes propres chansons, surtout en français. J’ai également pris des cours de chant qui m’ont beaucoup aidée à m’épanouir et à découvrir les chansons de ma mère sous un angle différent, celui de la musicalité pure, au-delà de la langue et du sens des paroles ».
Katia a décidé pour de bon de retrouver la mémoire. « Dans un de ses poèmes, ma mère dit qu’il ne suffit pas de fuir la Russie pour qu’elle nous quitte. » Elle sourit, esquisse un geste avec sa cigarette. L’autre main plongée dans ses cheveux bruns, la tête penchée. « Je crois que c’est pareil pour tout. Ma mère m’a quittée et je la retrouve 16 ans plus tard. » Et en cherchant sa mère, c’est elle-même qu’elle a fini par trouver.
Florence Floux – 08/12/2008
Record Label: unsigned
Type of Label: Unsigned