" J'avais seize ans. Je ne possédais rien, ni biens materiels si confort spirituel. Je n'avais pas d'ami, pas d'amour, je n'avais rien vécu. Je n'avais pas d'idée, je n'étais pas sure d'avoir une âme. Mon corps, c'est tout ce que j'avais. A six ans se déshabiller n'est rien. A vingt-six ans se déshabiller est déjà une vieille habitude. A seize ans se déshabiller est un acte d'une violence insencée. [...] Seize années de solitude, de haine de soi, de peurs informulables, de désirs à jamais inassouvis, de douleurs inutiles, de colères inabouties et d'energie inexploitée étaient contenues dans ce corps.Les corps ont trois possibilité de beauté : la force, la grâce et la plénitude. Cartains corps miraculeux parviennent à réunir les trois. A l'opposé, le mien ne possédait pas une once de ces trois merveilles. Le manque était sa langue maternelle : il exprimait l'absence de force, l'absence de grâce et l'absence de plénitude. Il ressemblait à un hurlement de faim. A moins ce corps jamais montré au soleil portait-il bien mon prénom : blanche était cette chose chétive, blanche comme l'arme du meme nom, mais mal affûtée - la partie tranchante tournée vers l'interieur. " Antéchrista, Amelie Nothomb
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