Petit kaléidoscope des productions Jean Bitonio
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Le hasard est bien souvent propice à des rencontres singulières.
C'est vendredi soir, je dynamite le dance floor avec mon six coups et mon remington style quand je me persuade qu'il faut malgré tout rentrer au bercail (un brin de sagesse que je cueille sur l'écorce de mon ivresse). Je dis "malgré tout" parce que l'idée de m'arracher au dance floor ne m'amuse pas tellement. Bref, je tâche de retrouver Fabien que je croise acoquiné avec une poule au comptoir. La volaille me fait ses yeux de biches genre Goldie Hawn dans "Sur un arbre perché". Je reste de marbre et laisse les tourtereaux à leurs ébats politiques en prenant soin d'expliquer au blondin des carpates qu'il faut que je me carapate parce que ma régulière m'attend à ses fourneaux. Il semble que la politique l'intéresse beaucoup plus. Son sens politique lui titille le sens civique, enfin c'est mon opinion. J'envisage un arrêt au pipi room, because forcément la bière à 8 euros ça fait pleurer. Après avoir pisser mes pépites, je m'engage dans la cité tendance rue de Bagnolet descente en i tourner à droite au prochain feu. Une tirette et un tacot feront le plus grand bien à mon cortex indélébile. Soudain, un cri hagard interpelle mes dorsales du genre "Eh oh, s'il vous plait" mâtiné d'un accent Tsing Tao made in Belleville. Je m'interloque et dérive mes oeillères vers le bruit. L'ahuri sonore, qui ressemble à un Jacky chan staracadémisé avec goldfinger en option, me demande où se trouve la rue de Bagnolet. Je branche mon gps interne qui grille ses fusibles (je vous rappelle que j'ai mal au lobe frontal et que je suis "sur" la rue de bagnolet). Bref, impossible de mettre le doigt dessus au contraire de lui qui sait ferrer le quidam avec doigté. Après cette pêche miraculeuse, l'énergumène m'emmène sur ce qui semble être son activité favorite, la tapinade nocturne. Mon oeil torve et ma mine déconfiture de questch lui rappelle certainement le mérou des açores. Une proie réputé pour sa facilité. Pour ce qui est de la conversation le joyeux débridé s'en tire à merveille. L'effet ying et yang de mon interlocuteur lié à la grâce volubile d'une culture sauce soja millénaire lui confère un effet Buddha Kenzo assez distrayant. Je ne m'angoisse pas mais mon atémi reste en accord majeur dans son holster. C'est à ce moment là que le pékinois me propose avec l'innocence d'un yaourt Bio sans sucre de me raccompagner en voiture chez moi. Comme vous le savez plus l'hameçon est gros plus le mérou y mord. Votre hôte ne déroge pas à cette règle, toutefois pour ma défense notre mandarin est affublé d'une renault Laguna ce qui prouve à bien des égards que sa civilité n'a d'égal que son bon sens automobile. Rassuré sur d'éventuelles intentions sino douteuses et conquis par une récente évangélisation cartésienne roulant au diésel je m'engouffre dans la voiture. Et vous savez quoi? Il me ramène chez moi!