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Normalement une bio est écrite à la troisième personne par un regard extérieur. Pas celle la. Chacun son point de vue, celui ci est le mien. Jassume donc la première personne du singulier pour relater une histoire dont jai fait partie du début à la fin.Après avoir passé une année R&R à Bordeaux je rentre au bercail à Nice. Repère : François Mitterrand vient d'être élu président, nous sommes en 1981. Japprends par Jean Marc Senis ex Dentist que le guitariste Bernard Segard cherche un bassiste pour son nouveau groupe. Personnage imprévisible, un des premiers à avoir contaminé la scène niçoise de sons sixties tout en nen ayant rien à foutre. Quand je le rencontre ça fait à peine un an que je joue de la basse et même si jai des bases de piano guitare, ça fait quand même lège. ça ne le gêne pas plus que ça. Jadhère immédiatement, jaime sa particularité, son style furieusement prononcé et son intelligence. Jadore LES REZILLOS, LES RAMONES ET LES SHANGRILAS, il est fou des SONICS et dALEX CHILTON et de moi. Ça me donne confiance. Comme Bebert des Playboys il me fait découvrir des disques incroyables. Sa folie mattire, on sort ensemble et il arrête de boire. Quand le chanteur de notre groupe sans nom s'en va, plutôt que chercher un autre chanteur Bernard préfère que lon chante ensemble en duo. Je propose le nom " les bandits » en référence à son ancien groupe avec Barret "'Bambi". En jouant dans tous les clubs et festivals de la région et malgré des concerts foireux, on sinscrit rapidement dans le paysage rock niçois. Rapidement Jean Marc Mannucci nous rejoint comme co-guitariste et Thierry Niro sera le batteur. Une rigueur, que dis je, de nouvelles ambitions sinstallent ! On enregistre un 45 tours « millionnaire » produit par lami Philex. Jean Marc est méticuleux Bernard est bordelique, je le suis dans le choix de redevenir trio. Un jour, Patrice Fabien qui venait de fonder le label « Reflexes » nous voit par hasard jouer dans un bar de Villefranche/mer. Il flash, et comme dans les films nous propose de venir enregistrer des demos à Paris. Au départ il était venu dans la région pour les Daisy Ducks( Les filles) et les Playboys (Les garçons) qui, beaucoup plus ambitieux avaient dédaigné ses propositions. Faut dire aussi que Patrice était totalement gaga, mais sa folie, au lieu de nous faire peur nous amusait, comme dhab, on y trouvait du bon. Elle le faisait aller au charbon et nous apprenait à le faire. Fallait faire ses classes, cétait une bonne école. Dès années après je continuerai à évaluer à quel point cest précieux, les acolytes prêts à se brûler, tomber, se relever,ensemble, se soigner recommencer y aller quoi ! Jusquà présent les directeurs de labels chez qui nous avions démarché voulaient « la fille-solo »(dixit Didier Butini le démarcheur.) Là sommes pris au complet, on grimpe sur loccasion. Nous navons pas dautre « plan de carrière » quun besoin viscéral de jouer, nimporte où, sur scène en studio, à nimporte quelles conditions et surtout on navait rien à perdre ! Mais les démos à Paris seront fatales à Bernard, je suis en train de le quitter, ça le fragilise, laffectif étouffe le reste, impossible de continuer à jouer ensemble, il se retire. Patrick Giordano, guitariste des Mokos prend tout naturellement la relève. Le son se durcit, on minaude moins et même si « Remember walking in the sand » reste un repère, on introduit « Can the Can » de Suzy Quatro et ça fait mal très mal ! Jaime la folie de Patrick qui contrairement à celle de Bernard est contrôlée. Quand il dérape sur scène cest toujours pour le show ! Je le trouve drôle brillant et ambitieux. Il me transmet son exigence pour les textes. Désormais je ferai gaffe ! Instinctivement on sait se mettre lun et lautre en valeur, Thierry aussi, même sil râle souvent. On est suffisamment en sécurité pour « se lâcher » à fond ! Pour marquer ce nouveau départ on enregistre « Millionnaire » sur la compile Week end à Nice produite par le disquaire Black n White. Daniel Approsio à la réalisation enfonce le clou en nous poussant à concentrer notre énergie vers lessentiel. On fait bloc ! Déclic je comprends enfin comment il faut jouer de la basse. Les comérages vont bon train dans le milieu niçois, les Mokos sans Patrick plus le départ de leur batteur Duane aux USA ne survivront pas. Mais les bandits sont déjà ailleurs. Avril 84 sort notre single « Barbe Bleue » sur le label Reflexes. Même si ce disque nest pas représentatif du groupe live, il nous permet de faire ce quon voulait à savoir plus dune centaine de concerts en France Suisse et Belgique. On rencontre des gens, on nous veut partour. Les premières parties de Téléphone au Théatre de Verdure Niçois se transforment en tournée générale sur une vingtaine de dates (tellement ils sont restés sur le cul de voir pour la première fois un groupe encouragé par leur public là où tous les autres se faisaient jeter!) On navait pas peur, on prenait le public de force sil le fallait ! Suivront les trans musicales de Rennes, le printemps de Bourges, tournée Reflexes etc Partout nous recueillerons un succès destime qui assoira à jamais notre réputation. Thierry râle toujours et se dit jaloux de la complicité entre Patrick et moi. Il menace parfois de sen aller. Chris BonneBouche ex fils de joie arrive aux claviers et tempère latmosphère, la musique évolue. Au moment denregistrer le deuxième single, nous refusons de commettre une seconde fois lerreur de faire un disque qui ne nous ressemble pas. Début dembrouille avec Patrice Fabien. Nous avions déjà refusé la sortie de lalbum live enregistré au rose Bonbon. Les rapports sont passionnels, le coup classique : pas question pour Patrice de voir son « bébé » lui échapper. Je narrange pas les choses en prenant parti pour les Ablettes, autre groupe du label qui cherchaient du soutien pour gagner leur liberté. En attendant la fin du contrat avec Reflexes, Thierry Haupais( une autre tête brûlée) fraîchement patron des éditions Polygram croit fort en nous et nous paye une série de demos au studio de Ganos avec Cyrill Labès, notre ingé-son attitré aux manettes. Résultat:Patrick Zelnick de virgin veut nous signer, Marc Lumbroso chez Polydor aussi. Tout va pour le mieux. Enfin presque, un orage définitif se prépare. Ça chauffe entre Thierry et moi. Il me reproche den faire quà ma tête et moi je trouve quil se la joue trop alors que les choses ne sont même pas arrivées. Quand il fait limpasse sur des concerts ( pour des raisons aussi débiles que partir en week end) alors que pour Patrick et moi rien ne justifie de rater un plan, on embauche Dorian ex fils de joie pour le remplacer. Il est mon boy friend et personne ne voit venir le danger !? Le contrat avec Reflexes a pris fin, nous choisissons Marc Lumbroso de Polydor. On enregistre encore des demos, jai du mal à aller au studio, tout ça sent mauvais, je me barre ! En fait je veux jouer avec Patrick et mon batteur à moi. Ces concerts à larrache sont la preuve que ça pourrait le faire. Je lannonce à Patrick. Il est le seul qui aurait pu me faire changer davis. Il ne dit rien dautre que « je le savais je le savais ». Nosant pas garder le projet et le nom des bandits je me sens obligée de le faire sous Christine Lidon, ce qui veut dire renoncer au contrat avec Polydor et repartir à zéro ailleurs. Ce que je ferai quelques mois plus tard chez Mercury sans Patrick qui pressent la place que voudrait prendre Dorian et ne donnera plus signe de vie.pendant 10 ans.En 1996 au retour de mon tour du monde je retrouve Thierry avec qui javais déjà fait la paix avant de partir. Des Mea culpa dans tous les sens, il jure quil a changé, mon seuil de tolérance sest nettement élargi. On arrive vite à la conclusion que lon pourrait reprendre laventure là où elle sest arrêtée. Je revois enfin Patrick et cest comme si on sétait quitté la veille. Il na pas besoin de méa culpa, on se comprend toujours sans rien dire. Dans le studio de répète même topo, la magie est intact. Patrick qui bosse à MCM nous fait enregistrer des jingles pour la chaîne musicale. On enregistre des nouvelles chansons dont « Accélère ». On tente 2 concerts, mais le projet dun album naboutira pas. Trust vient de Proposer à Thierry de faire partie de la reformation du groupe. Cette fois on ne viendra pas dire que cest ma faute !