Dans l'univers lisse et aseptisé du R&B français Singuila dénote. C'est normal : il est tout le contraire. D'abord, il arrive à la chanson au début des années 90 par la scène rap. Ensuite, ce passionné de cinéma met un point d'honneur à parler d'amour de manière réaliste. Enfin, comme Renaud à une époque, Singuila prend le parti d'écrire comme les gens de sa génération. Le mélange de cette écriture nature à ses compositions mélodieuses, servies par un phrasé unique, séduit directement.En 1998, l'alors tout puissant Secteur Ä le signe. Singuila devient ainsi le seul artiste R&B du label de Sarcelles. Après avoir participé à de nombreux projets et compilations (par exemple « Indigo » une des premières compilations R&B qui a révélé des talents comme Wallen.)En 2003 son premier album «On ne vit qu'une fois » sort enfin. Des titres comme « Ma conscience », « Aïcha » ou «C'est trop » (200 000 singles vendus) vont marquer les esprits. Le style Singuila plait. Ses pairs sont sous le charme. Outre la participation de Jacky des NegMarrons ou de Lino d'Arsenik sur son album, la chanteuse anglaise Jamelia le choisit pour chanter avec elle sur le remix de son single « Thank You ». Singuila est entre autres consacré meilleur chanteur R&B au XXL Performance. Le public ne s'y trompe pas, «On ne vit qu'une fois » lui permet de sillonner la France de long en large et se vend à presque 100 000 exemplaires.Cette année, Singuila revient. C'est le «Ghetto Compositeur ». L'utilisation de ces deux termes, au premier abord contradictoires, n'est pas une méprise. C'est simplement ce qui le définit le mieux. Lui qui a grandi à Cergy dans le Val d'Oise revendique son appartenance à un quartier populaire. Singuila est un artiste qui se nourrit de ce lieu où toutes les cultures et les nationalités se mélangent. Cette richesse il l'a intégrée avec brio dans ce nouvel album. S'il reste résolument R&B et ancré dans la culture hip-hop Singuila a choisi dans « Ghetto Compositeur » de s'éloigner sur certains titres des boîtes à rythme. L'expérience du live lors de sa tournée y est pour beaucoup. « Ghetto-didacte », comme il aime se qualifier, Singuila a donc fait appel à des musiciens pour qu'ils rejouent certaines de ses compositions.Le résultat est plus que probant. Sans complexes, le reggae («Apprendre à pardonner») côtoie le rock («le temps passe trop vite») et la pop rafraîchissante (« Femme Pressée »). Assurément un savoureux cocktail. Dans « Ghetto Compositeur » l'écriture de Singuila aussi a évolué. Bien sûr il garde sa gouaille et son regard facétieux sur les relations. Mais plus mûr, le jeune homme ressent à présent le besoin de se dévoiler et revient notamment sur son parcours (« L'enfant du pays »). Tour à tour mélancolique (« Apprendre à pardonner), sensible (« Le Misérable ») et touchant dans son autocritique (« L'imposteur », « Ma Nature ») Singuila se livre sans filets.Après l'écoute de «Ghetto Compositeur» on est instantanément convaincu : le passage délicat du deuxième album est réussi. Aujourdhui, Singuila est définitivement installé dans l'élite du R&B français. Mieux, sa démarche audacieuse, loin des étiquettes, devrait plaire au-delà du cercle des initiés. Les différentes couleurs musicales effleurées et la variété des sujets abordés ne devraient pas laisser le grand public insensible. Hier le rap, aujourdhui le R&B, personne ne sait où peut sarrêter ce «Ghetto Compositeur». Singuila ne fait décidément rien comme personne.L'album « Ghetto Compositeur » : le 24 juillet 2006 dans les bacs !VIENS DECOUVRIR MES CLIPS ET LES COULISSES DE MON ALBUM DANS LA RUBRIQUE VIDEOS