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Georges Cl4renko vit et travaille à Paris. Spectateur horrifié de la grande danse paranoïaque et destructrice qui entraîne ses contemporains en ce nouveau millénaire, il ne sait plus très bien comment il en est arrivé là. Mais une chose est sûre, c’est cette urgence qu’il ressent de ne pas hurler avec les loups sous hypnose, mais de propager son propre cri de révolte et d’alarme. Les mutations qui affectent ses créatures, les catastrophes qui dévastent ses paysages industriels et urbains ont toutes cette effrayante proximité avec notre monde et cette insoutenable probabilité d'occurrence qui font que ses tableaux sont plus des anticipations prescientes et saisissantes d'acuité que d'énièmes visions fantastiques empreintes d'un nihilisme primaire. Ainsi lorsque Cl4renko illustre et compose, son stylet devient le mutagène avec lequel il pulvérise les stimuli qui inondent nos rétines insouciantes et repues. Et lui de les réorchestrer comme autant d'atomes soumis aux lois d'une nouvelle physique, selon les lignes de fuites insoupçonnées qui tissent son univers. Quand ils ne peuplent pas les prophéties graphiques de futurs en déroute, les monstres et les formes improbables que Cl4renko dépeint sont ceux-là même que l'inconscient de tout un chacun génère au quotidien, dans le secret le plus inavouable. Mélomane des déluges noise et indus dont il abreuve ses oreilles pour apaiser ses propres démons, Cl4renko travaille ses textures comme des drones qui se chevauchent, vrombissent et tourbillonnent en nuées de granulosités sonores. Il sait que, tout comme il existe une mélodie au sein de tout chaos acoustique, il existe aussi une touche d'espoir dans le sombre tissu du réel happé par la menace inexorable de l'avenir. n(cqls)²