Je me présente, je suis Eddie Barclay (mon vrai nom Édouard Ruault), et je suis un producteur de musique français. Fils d'un couple de cafetiers du boulevard Diderot, j'ai découvert le jazz avant-guerre et je suis devenu pianiste de bar autodidacte. Sous l'occupation, j'ai organisé des soirées clandestines où la jeunesse zazou venait écouter, entre autres, Django Reinhardt. À la Libération, je suis l'un des premiers à ouvrir une «discothèque», le Barclays club, à Saint-Germain-des-Prés, sur le modèle des «clubs» américains. On y croise alors mes amis Boris Vian, Henri Salvador ou encore Michel Legrand. Avec mon orchestre j'accompagne Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Dizzy Gillespie, Sacha Distel ou encore Quincy Jones qui sera d'ailleurs le directeur artistique des disques Barclay à la fin des années 1950.
Mon premier attaché de presse sera Philippe Bouvard. Les premiers disques Barclay étaient stockés dans la baignoire du minuscule appartement qui tenait lieu de siège social, et étaient distribués à vélo. En 1954, je fonde Jazz Magazine avec mon épouse Nicole. En 1955, j'importe en France un nouveau procédé de restitution et de diffusion musicale : le vinyle microsillon (45 et 33 tours). Cela me vaudra longtemps le surnom de «roi du microsillon». À la fin des années 50 et dans les années 60, je sent venir le vent du rock et la vague yéyé, et je découvre d'autres talents, notamment Léo Ferré, Hugues Aufray, Michel Delpech, Dalida, Charles Aznavour, Mireille Mathieu ou Eddy Mitchell.
J'intègre également Jacques Brel et Juliette Gréco lorsque ceux-ci quittent Philips. Mon flair n'a pas été infaillible pourtant : j'ai refusé de signer Johnny Hallyday et Bob Marley (quel con j'ai pu être), et n'ai pas réussi à continuer ma collaboration avec Pierre Perret et me sépare de Michel Sardou, quatre ans après l'avoir découvert en lui disant «Mon petit vieux, écris des chansons si tu veux, mais surtout ne les chante pas. Tu n'as aucun talent !». Au début des années 80, atteint d'un cancer de la gorge, je vend 80% de mon label à Polygram, et me retire à Saint-Tropez faisant venir la jet-set pour rythmer mes fêtes. En 1988, je publie une autobiographie aux éditions Robert Laffont, Que la fête continue.
Ouvert à de nombreux styles musicaux et à de nombreuses cultures, toujours à l'écoute des nouveautés, je n'hésite pas à faire de la world music avant la lettre. je reste un homme élégant, talentueux, dur en affaires et fidèle en amitié.
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