Un autre endroit si je ne suis pas lÃ
Extrait : ‘’ Je suis à priori contre tous ceux qui croient avoir absolument raison…Je suis contre tous les systèmes politiques qui croient détenir le monopole de la vérité. Je suis contre les monopoles idéologiques…Je vomis toutes les vérités absolues…
Prenez une vérité, levez-la prudemment à hauteur d’homme, voyez qui elle frappa, qui elle tue, qui elle épargne, qui elle rejette, sentez-la longuement, voyez si ça sent le cadavre, goûtez en gardant un bon moment sur la langue- mais soyez toujours prêt à recracher immédiatement.
C’est cela, la démocratie. C’est le droit de recracher’’ ROMAIN GARY 1957.
Voilà pourquoi ma moto est noire….
C’est une moto noire qui respire, qui boit, qui fume, qui rote, qui joue, qui baise…qui vit…
C’est une moto noire, minerai de charbon issu de Ladrecht, en terre cévenole.
C’est une moto noire, ‘ latine portoricaine, qui roule dans le spanish Harlem, les reins cambrés au bon endroit’.
C’est une moto noire souillée par l’Amoco Cadix.
C’est une moto noire de rat’sseur mais surtout pas de rat’ciste.
C’est une moto noire qui broie du noir, parfois.
C’est une moto noire optimiste car, contrairement à ce que chante Mireille Mathieu, quand ‘ Noir c’est Noir’, il y a encor’ de l’espoir.
C’est une moto noire qui pense ‘qu’il est grand temps de rallumer les étoiles’.
C’est une moto noire avec, sur le réservoir, une étoile rouge, celle de Farèm Tou Péta, frangine de l’étoile blanche ‘EZLN’ du sous-commandant Marcos et des paysans du Chiapas.
C’est une moto noire qui, chaque fois qu’elle est perdue dans le désert, demande à St Exupéry, de lui dessiner un piston.
C’est une moto noire épicurienne, qui roule tranquillement, qui n’a pas beaucoup d’argent, mais qui a du coeur.
C’est une moto noire tolérante, qui roule avec les Solex, les ‘M’ bleues, les ‘103’ Peugeot, les Malaguti, les Flandria, les Tupperwares et les Moucrènes à la Glaviouze.
C’est une moto noire, solidaire, noire comme le peuple africain, laissé pour compte par le monde dit’civilisé’.
C’est la moto noire, libre, de Martin Luther King, William Burroughs, Emilio Zapata, Salvador Allende, Ian Pallach, empêcheurs de tourner en rond.
C’est la moto noire en folie qu’auraient pu chevaucher Jake and Elwood Blues.
C’est la moto noire qui fait rire ma famille, mes copains et mon fils Almir.
C’est la moto noire fleshtonienne qui swingue des deux roues quand les Gabba Hey jouent du rock.
C’est une moto noire dont le bruit des échappements rappelle la voix gutturale de Joe Strummer.
C’est une moto noire qui ne sera jamais sur un podium à Daytona, Amsterdam, Hambourg ou ailleurs.
C’est une moto noire qui pisse sur les podiums de Daytona, Amsterdam, Hambourg ou ailleurs.
C’est une moto noire qui, la nuit venue, quand tout est calme, s’en va boire à une mare avec les grands fauves de la jungle, pour se ressourcer.
C’est une moto noire qui dit toujours qu’elle fera tout péter, et qui part travailler tous les matins à la ‘mine’.
C’est une moto noire qui croit encore que la vie est belle et qui le hurle à chaque démarrage.
C’est une moto noire qui a du caractère, qui ne te laisse jamais tomber, fidèle, sur qui tu peux compter.
C’est une moto noire, Moto-Guzzi Italienne, qui pourrait filer un coup de tête à Matérazzi.
C’est une moto noire qui se trémousse, qui vibre, qui tremble,’ qui tremble comme une carcasse, mais qui tremblerait bien plus encore, si elle savait où je la mène’….