D'OU VIENT CE BRUIT ??
Noise del Pueblo aurait tout aussi bien pu s’appeler "El Ruido du Peuple", ou bien "People’s Zarata", ou encore "Le Bruit de l’Herria" (bon, vous me direz, ce dernier ne sonne pas très bien).
C’est pour vous dire si l’entourage ou est né le groupe est multicolore; aussi bien au niveau linguistique que paysager. La frontière brasseuse de cultures est là, devant eux. Non, non, ce n’est plus une contradiction. Mettez-y du rouge espagnol (quel cliché!), du bleu français (eurk, je vais vobir! Deux croissants et une baguette s’il vous plaît!), du blanc british (obligatoire en ces temps de Métal mondialisé) et principalement un bonne touche de vert basque (pour changer du rouge piment d’Espelette; en plus le rouge je l’avais déjà utilisé), mélangez bien et vous aurez ce que les membres de Noise Del Pueblo voient tous les jours au travers de leurs fenêtres quand ils ne dorment pas: Un beau paysage bien basque qu’ils ne sont même pas capables d’apprécier.
Car les Noises ont la Haine. Mais attention, vous avez là de la haine de qualité... bon... en fait pas tant que ça; ils portent tout simplement en eux un lourd héritage de rock engagé, combatif, sans repos, pas de place pour l’amour et les fleurs... appelons cela le syndrome post-RRV.
RRV comme Rock Radikal Vasko; ou Rock Radical Basque si vous préférez (vous souvenez-vous de Kortatu, Negu Gorriak, La Polla Records, Bap, Su Ta Gar...? Voilà. Vous y êtes? Je peux continuer alors).
Le problème, c’est que poser des bombes, le nationalisme, les cagoules, les pierres et tous cela n’est plus très bien vu de nos jours. Alors Noise Del Pueblo chante l’internationalisme (j’ai pas dit l’Internationale), la lutte (certains d’entre eux pratiquent des sports grecs), les misères du monde et l’apathie rassurante, à défaut de parler de fleurs, de plages, de montagnes idylliques, de lutins (et pourtant ils n’en manquent pas), car, souvenez-vous : ils ont la Haine.
Et pour véhiculer cette haine ils ne pouvait pas s’adonner aux plaisirs de leur musique préférée. En effet, ils auraient tous rêvé de faire de la Disco tant chérie par leurs platines ornées de velours. Il faut dire que leur maquillages scéniques et leurs paroles auraient semblé légèrement déplacés. De plus il n’y a pas de scène Disco au Pays Basque. Donc pour passer le message ils ont été obligé de s’adapter. Pour tout vous dire voici la phrase par laquelle j’aurait du commencer :
LES GARS DE NOISE DEL PUEBLO FONT DU METAL MECHANT, ENGAGE ET ILS SONT DU PAYS BASQUE.
Et bien cela fait 5 ans que Noise Del Pueblo a rangé ses platines ornées de velours pour sillonner les routes de France et de Navarre (et ce n’est pas exagéré de dire cela, car la Navarre est à 2Km de chez les gars de Noise et ce n’est plus si grand de nos jours, car l’Espagne nous en a volé une très grande partie. Mais ce n’ait pas le moment de parler d’Histoire).
De tous ces concerts il sort une idée commune: l’énergie; tout dans l’énergie. Non, ils ne sont pas kinésiologues, mais s’il y a quelque chose qui les distingue des puristes du genre c’est bien l’énergie et l’esprit déjanté et violent du show. Tout se joue dans l’énergie de partage avec le public.
Partage de fluides de refroidissement corporels, partage de cris d’hystérie, partage de coups dans les tibias... Vous êtes-vous déjà pris un manche de guitare dans l’arcade? Ou bien un micro dans les dents? Et bien leur public et eux mêmes sont des connaisseurs en la matière; en plus ils viennent pour ça.
Mais, parmi ces élans de brutalité il y a toujours de la place pour du bon reggae ou du booggie. Si, si, Noise Del Pueblo est joueur malgré son masque de serial-killer version basque. On peut souffler un petit coup dans ses concerts, mais pas longtemps. Bref l’énergie y est, la bonne zique y est, la diversité et l’amusement y sont, la conscience y est, le public y est... il ne manque plus que toi.