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Die Trottel

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AU PAYS DES FOURMIS, TOUT EST EN ORDRE !
Article de Tamas, bassiste du groupe DIE TROTTEL (=les idiots), suivi d'une interview du même, réalisée à Budapest par Eddy Basset du fanzine CALADE SHNIKOV et le tout paru dans NO GOVERNMENT n°10 début 88 (qui le temps de ce numéro avait changé de nom: VIBRATIONS URBAINES, avant de revenir à NO GOVERNMENT dès le n°11)

A 1.500 km de la France, la Hongrie. Un petit pays pris en tenaille entre la Roumanie, l'Autriche, la Tchécoslovaquie et la Yougoslavie, et qui depuis 1956 est massivement occupé par 20.000 soldats de l'armée rouge. Pour une minorité qui ose s'exprimer, la République Populaire Hongroise est le pays de la médiocrité où les gens, semblables à de vulgaires fourmis, travaillent inlassablement et aveuglément pour le système. Un système basé sur la corruption, où tout s'obtient à grands coups de Forins. Même la santé est régie par ce principe. Pour ne citer qu'un seul exemple hautement évocateur dans ce domaine, la consultation chez le médecin est gratuite. Cependant, lors d'une opération chirurgicale, les patients savent qu'ils doivent se plier à la règle du "dessous de table", s'ils ne veulent pas rester sur le billard les tripes à l'air! Le gouvernement Hongrois est fier de déclarer que personne ne crèvera de faim. En effet, tout le monde peut se payer une tranche de pain et un bout de gras, qui pour beaucoup constitueront le repas quotidien. Le chômage n'existe pas non plus, car la société garantit un emploi à chaque citoyen. C'est d'ailleurs un des principes fondamentaux de la constitution. Ce qui justifie les contrôles excessifs et arbitraires de la police dans la rue, afin de vérifier si tout le monde est en règle, en particulier pour les punks et autres marginaux. Ces emplois étatisés ne rapportent que 4.000 à 6.00 Forins par mois en moyenne, soit l'équivalent de 760 à 1040 Francs. Sans compter les 12% que l'Etat prélève pour la retraite. Si un Hongrois décide de quitter une entreprise d'Etat pour aller travailler dans une entreprise privée, il devra verser 12% de son nouveau salaire à son ancien employeur en guise d'indemnité. Si par miracle un jeune hongrois parvient à éviter le service militaire (après un long séjour en hôpital psychiatrique), il devra verser encore et toujours 12% de son salaire à l'armée. Tamas le bassiste des TROTTEL en sait quelque chose! Sachez que pour "vivre", il faut obligatoirement un logement. A Budapest, un loyer peut varier entre 1.000 et 2.000 Forins. En fait, pour vivre pas trop mal, il faut occuper plusieurs emplois (jusqu'à trois). Dans ce merveilleux pays, tout le monde doit être identique. La liberté d'expression est arbitrée par la minorité détenant le pouvoir. La critique quelle qu'elle soit est passible d'amendes démesurées, et de prison. Elle est sans cesse contrôlée par la police à l'aide de perquisitions, de micros dissimulés dans les appartements. C'est ça le quotidien pour les membres de INCONNU, un groupe d'artistes formé en 1977. Ce groupe est illégal en Hongrie depuis 1981, suite à leurs différentes expositions, tracts et performances jugées subversives. Même le droit de circulation de l'Est à l'Ouest, de la Hongrie vers la Pologne, est suspendu sans motif véritable, et cela pour des durées indéterminées, cela va de soi! La Hongrie est donc l'un des pays les plus libres du Pacte de Varsovie. Preuve en est que le samedi communiste (journée de travail non rémunérée) n'est pas obligatoire. Mais ce refus n'est pas gratuit puisqu'il est sournoisement sanctionné. Au même titre que la liberté d'expression, l'objectivité n'est pas au programme en Hongrie. Ainsi, au musée du Mouvement Populaire des Travailleurs, l'année 1956 n'est pas abordée, si ce n'est par ces quelques mots d'un humour plus que douteux: Nous avons vaincu la contre-révolution. C'est donc dans ce cloaque préservé par l'idéologie pseudo-communiste que survivrent les membres du groupe punk DIE TROTTEL. A 18-20 ans, ils n'ont déjà plus aucune espérance d'avenir. Quatre individus qui chaque jour se lèvent à l'Est pour se prouver désespérément qu'ils sont des êtres humains à part entière, et de ce fait ont droit à la liberté d'expression et au moi unique.
Vivant à l'Est, dans un pays où les frontières sont assez hermétiques et par conséquent où les informations sont contrôlées, censurées à l'occasion, comment as-tu eu écho de l'explosion punk à l'Ouest ?
Les frontières ne filtrent pas tout heureusement. Grâce à des amis qui étaient informés de ce qui se passait à l'Ouest grâce à des séjours à l'étranger, de la correspondance ou encore de l'hébergement de punks anglais par exemple, j'ai pu prendre connaissance de ce mouvement.
Qu'est-ce qui t'a incité à devenir punk ?
En fait, au départ, ce fut un acte non réfléchi, et non l'expression d'une quelconque révolte. J'avais 14 ans. A ce moment-là, je ne me posais guère de questions sur le système dans lequel je vivais. Je n'avais par conséquent aucun problème. Puis, au fil des années, ce fut pour montrer que moi aussi j'existais. Ici, où tout est normalisé, où tout le monde doit être conforme, on arrive à en douter.
Mais que représente pour toit le mouvement punk ?
Le mot punk est synonyme d'honnêteté, de solidarité. C'est le seul mouvement qui n'ait pas encore été récupéré (à l'inverse du hard rock qui comptabilise à lui seul plus de 6 concerts en 15 jours) C'est d'ailleurs pour cette raison que ce style possède encore une énergie pure. C'est le seul mouvement qu'un jeune être humain puisse suivre. A-t-on des problèmes quand on est punk en Hongrie ? Si tu te contentes d'avoir une crête sur la tête et de boire de la bière, tu ne dois supporter que les flics qui te contrôlent. Même si il faut quand même une force considérable pour digérer les regards amers des passants. Par contre, si tu édites des journaux illégaux, que tu distribues des cassettes, et que tu chantes des textes contre l'Etat, il est très difficile de subsister.
A quand remontent les origines du mouvement punk en Hongrie?
Peu de gens savent qu'ici tout a commencé dès 1978. A cette époque, quelques groupes comme SPIONS ont défrayé la chronique. Mais après leur dissolution, tout est rentré dans l'ordre, sans que la police ou le gouvernement aient eu à intervenir. Ce n'est qu'en 1980, avec l'arrivée de groupes issus de la base comme COMMANDO (très agressifs) que les premières pierres solides du mouvement punk magyar ont été posées. La police laissa là encore ces quelques "singes imitant l'Ouest" s'exprimer, malgré de fréquentes interdictions de se produire en public, croyant que tout rentrerait dans le droit chemin. A sa grande déception, ces groupes eurent de plus en plus de succès et de portée sur la jeunesse, car ils apportaient un nouveau style de vie, un nouveau mode de pensée. La police affolée créa une section pour la "lutte anti-punks", et dut même pour enrayer ce fléau jeter en prison les membres du groupe CPG. L'apogée du mouvement se situe en 1983. A cette époque, la police filmait les concerts, recrutait des informateurs (d'anciens punks repentis par la force), auditionnait les morceaux des groupes afin de déceler toute trace de textes subversifs. Suite à de nombreuses arrestations, et autres harcèlements sans cesse grandissants, la plupart des groupes mirent fin à toutes leurs activités, ce qui a engendré un véritable désert musical. Il fallut attendre 84-85 pour que de nouveaux groupes se forment timidement. A l'heure actuelle, les concerts sont plus ou moins tolérés, et les groupes punks, grâce à leurs textes moins directs, peuvent de nouveau s'exprimer, dans l'attente d'un service militaire qui mettra bien souvent fin à jamais à leur contestation. Des courants musicaux déjà oubliés à l'Ouest comme le ska sont très présents, et les différents groupes des alentours de Budapest attirent un large public skinhead. Le hardcore, quant à lui, comme dans tous les Pays de l'Est, est LA référence pour les jeunes groupes comme KYSTERIA, LEUKEMIA, etc.
Par rapport à cette scène, où se situent DIE TROTTEL ?
Les TROTTEL sont apparus à Budapest en 1981. En 1983, le batteur est parti en Australie comme dissident politique et le groupe s'est dissous. Le guitariste et moi-même avons formé MARINA REVUE au printemps 84. Après la dissolution de ce groupe, nous avons redonné naissance à DIE TROTTEL, c'était en octobre 85.
Y a-t-il eu une évolution radicale entre les différentes formations que tu as citées ?
Dans aucun doute, car j'ai tout d'abord formé les TROTTEL à 15 ans, et je ne savais pas vraiment jouer. C'étaient des textes directs sur une musique réduite à sa plus simple expression. . Quant à MARINA REVUE, ce groupe rassemblait des gens d'horizons différents, ayant eu des expériences dans des groupes légendaires comme COMMANDO ou QSS. La musique était du hardcore à l'état brut. A ce jour, notre musique est plus riche. Nous maîtrisons un peu plus nos instruments respectifs. A ce propos, Auschwitz ne joue que depuis un an et demie (atteint d'une maladie cardiaque, il lui arrive de s'évanouir en répète) et Kaktusz, après des débuts chaotiques dans LENINKORUT, suite à une adolescence alcoolique et légèrement analphabète, est en passe de devenir un excellent guitariste. C'est ça la rage de vivre! Ce glissement du punk primaire vers une musique plus travaillée, plus torturée, est le résultat d'une évolution. Nous avons vu et appris beaucoup de choses depuis 7 ans. Ildi, depuis que le groupe AURORA s'est séparé de sa chanteuse, tu es la seule fille qui joue dans un groupe punk.
Comment expliques-tu que ce mouvement soit si peu ouvert à la gente féminine ?
Tout simplement parce que les filles, plus que les garçons, refusent de sacrifier leur petit confort, de vivre dans l'incertitude, dans l'illégalité et la précarité. Ce n'est pas le mouvement punk qui rejette les filles, ce sont elles qui refusent d'y adhérer.
D'où vient cette progression inquiétante du mouvement skin en Hongrie ?
C'est un moyen pour les jeunes (cons) de s'opposer au régime en place dit de gauche. Ainsi, en ralliant un groupe d'extrême-droite, ils affichent leur rejet du communisme responsable de leurs conditions de vie. C'est simpliste comme raisonnement, mais c'est un fait de société. Il ne faut pas oublier également que la connerie n'a pas de frontières, et qu'à l'Ouest, il y a aussi de plus en plus de fachos, de skins qui ne savent pas toujours pourquoi ils sont attirés par ces mouvements.
Comment enregistrez-vous vos démos ?
De la façon la plus archaïque qui soit. Grâce à de vulgaires magnétos cassettes portatifs. Parfois en payant un privé qui possède son propre studio fait main.
Vos textes ne sont pas écrits de façon directe, mais au contraire imagée. Est-ce par crainte de sanctions ?
Non, car pendant quatre ans, je n'ai pas cessé d'écrire des textes directs, agressifs, engagés, qui d'ailleurs n'étaient compris par personne si ce n'est par la police. Je crois avoir tout dit, du moins de cette manière. En 88, nos textes sont toujours politiques. Lorsque j'écris "ce pays est gris, c'est angoissant", c'est aussi une forme d'engagement. plus subtile, certes.
Comment se vit le fait d'être membre des TROTTEL dans la vie de tous les jours ?
Au jour le jour. Dans la crainte d'être sans cesse renvoyé de prison dès que l'on perd son emploi. Mais aussi et surtout dans le rêve de quitter à jamais la Hongrie. Enfin, en ce qui me concerne, la situation s'améliore puisque j'ai obtenu ces derniers temps le statut de travailleurs indépendant. Je peux ainsi donner des cours de français à domicile, ou traduire des textes. Ceci n'est pas gratuit, puisque je suis redevable pour cette "faveur" d'un impôt supplémentaire de 900 Forins par mois.
Qu'est-ce qui vous a incités à créer un label et à distribuer des cassettes ?
Il y a un an, nous avons décidé d'offrir une réelle alternative musicale en proposant des cassettes de groupes punks locaux, afin que les gens qui désirent écouter autre chose que les œuvres de Brahms aient le choix. Nous somme l'unique distributeur indépendant. On en est fiers, mais d'un autre côté, c'est triste.
C'est légal ?
Ceux qui distribuent des cassettes pirates de funk ou de disco ont le droit d'en vendre seulement 99. Au-delà, ils s'exposent à des amendes allant jusqu'à 180.000 Forins ou à un séjour en prison. En ce qui nous concerne, c'est le flou absolu. Rien n'est défini, étant donné que nous promotionnons des groupes punks. A ce jour, nous avons distribué deux compilations regroupant les meilleurs représentants de la scène alternative hongroise, une cassette du groupe TIZEDES, deux cassettes de notre groupe, et une cassette live de HAINE BRIGADE et D.O.A. (concert à Grenoble)
Cela vaut-il la peine de prendre tant de risques ?
Oui, car nous jouons un rôle important en ce qui concerne la diffusion et peut-être l'expansion du mouvement punk hongrois. Nous sommes heureux de recevoir du courrier du fin fond du pays pour nous encourager. Grâce à nous, pour la première fois, ils ont pu entendre du punk. Nous continuerons, même s'il ne demeure qu'une seule personne. Mis à part le réseau parallèle, existe-t-il des compagnies de disques officielles ? Il n'y a que trois labels, et monopoles d'Etat, bien sûr, comme dans tous les pays de l'Est. Quiconque désire enregistrer un disque doit passer devant une comission qui décide si c'est possible. Autant dire tout de suite que ce n'est pas demain qu'un groupe punk sortira un EP en Hongrie.
Mais si le punk est illégal, comment expliques-tu qu'un groupe comme AURORA ait pu enregistrer une démo dans les studios de la télévision locale de Gyor, au nord-ouest du pays ?
Tout simplement parce qu'ici, tout s'obtient avec de l'argent. Les membres de AURORA ont versé 2.000 Forins pour deux jours d'enregistrement à un technicien du son. Ce n'est pas toujours la meilleure solution, car les techniciens qui acceptent ce genre de boulot au noir n'ont jamais entendu de punk de leur vie, et sont donc incapables de trouver le son que le groupe désire. Ce fut d'ailleurs le cas, puisque le batteur de AURORA dut aller chercher un album de EXPLOITED pour faire écouter au technicien ce qu'est la musique punk.
Quelles sont les possibilités offertes aux groupes pour s&..39;exprimer en public ?
Quelques rares clubs qui sont hélas là encore des monopoles d'Etat. Celui-ci peut sans raison valable interdire à la dernière minute les diverses manifestations musicales. Ainsi, le groupe d'artistes INCONNU a souvent subi des descentes de police. Un jour d'ailleurs, informés à temps de l'arrivée des flics, ils se sont empressés de photographier l'ensemble de leurs œuvres. Dès que les flics sont partis en emportant avec eux ce qui traînait, ils ont improvisé une expo à l'aide des clichés développés le soir même.
Y a-t-il des fanzines, malgré la loi adoptée en 86 qui interdit toutes les publications non conformes ?
Il y en a seulement deux à ma connaissance. Un zine industriel du nom de FELDHOLD qui n'a vécu que le temps de deux numéros, et MELY VAGAS, un zine qui aborde la scène punk internationale et locale. Nous devions en sortir un en 85-86, mais suite à des divergences et à cette nouvelle loi sur la presse, nous avons mis fin à ce projet. Toujours est-il que sortira bientôt en France le zine des TROTTEL "Il fait froid chez nous".
Parlez-nous un peu de ce zine dont la parution est attendue depuis longtemps ?
Je ne m'attarderai pas sur les nombreux problèmes techniques qu'il nous a fallu surmonter pour le réaliser. Une fois achevé par le biais de l'ambassade des Etats-Unis, il est arrivé en France chez Arnaud du zine NO GOVERNMENT. Ce dernier se l'est naïvement fait subtiliser par un pseudo roadie des LUDWIG VON 88. J'ai donc profité de ton séjour en Hongrie pour te confier la maquette, afin qu'il puisse enfin être imprimé et distribué. Dans le premier numéro qui n'aborde que la scène alternative hongroise, sont réunis des articles sur le groupe CPG, le non moins fameux BIZTONSAGI TANACS, sur cette putain de loi de presse, sur la ville de Gyor avec son théâtre d'avant-garde, sur les artistes du groupe INCONNU, etc. Le numéro deux est déjà en préparation, mais il serait prématuré d'annoncer la date de sa sortie.(NDLR: Au sujet du zine IL FAIT FROID CHEZ NOUS, je l'ai bien eu en ma possession. Le 18 avril 1986, à Reims, j'ai rencontré Pierrot qui s'occupait de la sono des LUDWIG VON 88. Celui-ci m'a proposé de tirer le zine à Paris, par l'intermédiaire de trois de ses copains qui travaillaient dans une imprimerie. J'ai donc sauté sur l'occasion. Deus semaines plus tard, après un coup de fil de Pierrot confirmant son offre, j'ai envoyé la maquette. Les semaines ont passé, puis les mois. J'ai écrit et téléphoné à toutes les personnes susceptibles de me renseigner, car Pierrot avait disparu de la circulation. J'ai appris un peu plus tard par l'intermédiaire de Bruno des LV88 que Pierrot galérait et qu'il avait paumé ses affaires aux quatre coins de Paris. Inutile de dire qu'il avait évidemment perdu la précieuse maquette! Voilà donc pourquoi ce zine n'est pas sorti. Est-ce vraiment ma faute? Un peu car j'aurais dû photocopier un exemplaire de la maquette. Mais comment aurais-je pu deviner que Pierrot me ferait un coup pareil ? De plus, je ne vois pas quel intérêt j'aurais eu à faire "disparaître" ce zine. Surtout que je tenais beaucoup à sa sortie, autant que Tamas et les autres…)
Avec toutes ces activités illégales, vous vivez sans cesse sur une corde raide ?
Surtout depuis cette loi de presse en 86. Il n'est plus permis de faire quoi que ce soit sous peine d'être inquiété par la police. Mais cela met du paprika dans notre vie quotidienne très fade.
Bientôt, pour conclure le tout, votre premier maxi va sortir en France. Cela risque de vous attirer quelques tracasseries policières supplémentaires ?
C'est sûr, car c'est la chose la plus politique, la plus engagée que nous puissions faire avec le zine. Ils ne manqueront pas de dire que nous avons craché sur notre pays. Ce maxi représente donc pour vous bien plus qu'une simple galette de vinyl ? Et comment! Ce sera un véritable événement. Pour la première fois au monde, un groupe punk hongrois sortira un disque. Même si les gens n'aiment pas notre musique, ils ne pourront pas rester indifférents et ne pas ressentir cette force contenue dans les morceaux qui sont joués avec nos tripes. C'est surprenant de constater que les anars ne sont pas acceptés, alors qu'il est possible de trouver des œuvres de Kropotkine en Hongrois ? C'est une preuve supplémentaire du manque de rationalité du système hongrois. Depuis l'arrivée de Gorbatchev, beaucoup disent que le temps du changement est arrivé. Quel est ton avis ? Une chose est sûre, c'est que les Russes ne quitteront jamais le pays. De même que tous ceux qui sont stationnés en Roumanie, en RDA, en Tchécoslovaquie… Nous connaissons déjà le futur président qui remplacera Kadar, et ce n'est guère prometteur. Cependant, il est vrai que beaucoup de gens ici comme à l'Ouest ne cessent d'affirmer à qui veut l'entendre que l'on vit mieux en Hongrie. Le gouvernement a accepté le système des petits commerces privés. Ainsi, de nombreuses épiceries, de nombreux bars et magasins se sont ouverts à Budapest et dans les alentours, exerçant des prix anarchiques. Tout le monde est en passe de posséder sa vidéo, sa voiture de fabrication sociétique. Le mot "profit" est sur la bouche de tous les hongrois, qui ne se rendent pas compte que ce "changement" est synonyme de différence accrue des salaires. Le chômage et l'alcoolisme pointent également leur nez, mais le gouvernement leur trouvera bien d'autres noms.
Y a-t-il des mouvements activistes ?
Le plus célèbre est INCONNU. Trois personnes constituent ce groupe qui ne s'est jamais élargi. Non pas par esprit d'élitisme, mais parce que personne ne veut prendre le risque de les rejoindre. Il faut reconnaître que leur vie quotidienne n'est pas toujours marrante. A ce jour, l'Etat essaye de les diviser en accordant à deux d'entre eux des passeports. Ils sont fichés comme de vulgaires terroristes, leur appartement a été piégé… l'Etat n'est pas libre de prendre à leur sujet les sanctions qu'il désire, car INCONNU a un soutien de plus en plus important à l'Ouest. La BBC leur envoie même du matériel vidéo.
Le mot de la fin ?
On travaille déjà sur un second maxi du nom de "Il fait froid chez nous". Le film "Au pays des fourmis tout est en ordre" ne devrait pas tarder à être distribué, ainsi que notre zine et le maxi "Borderline syndrom" dans la foulée. A noter qu'avec le zine sera incluse une cassette compilation sur laquelle figurent les 17 groupes les plus représentatifs

My Interests

Music:

Member Since: 18/02/2006
Band Website: myspace.com/trottelstereodreamexperience
Band Members: Ildiko : Voices
Kaktutz : Guitars
Tamas : Bass
Akos : Drums

Cette formation a joue de 1985 a 1991
Sounds Like: {} MyGen Profile Generator
Record Label: Trottel Records www.trottel.hu
Type of Label: Indie

My Blog

INTERVIEW CALADE SHNIKOV 1987

THANKS TO LASZLO K. for the itw.
Posted by on Thu, 30 Apr 2009 17:52:00 GMT

REEDITION CD DIE TROTTEL "THE FINAL SALUTE IN THE NAME OF HUMAIN MISERY"

REEDITION CD DIE TROTTEL "THE FINAL SALUTE IN THE NAME OF HUMAIN MISERY"Que dire de plus sinon de vous jeter sur les copies de cet album Punk Mélodique du groupe hongrois sorti en 1990, que d'émotion...
Posted by on Wed, 25 Feb 2009 17:23:00 GMT