ÔNE

ÔNE par Matthieu Henry , programmateur.
OVNI musical s'il en est, ÔNE mêle musique électronique doucement planante et slam. L'univers d'ÔNE, c'est bien curieux, est le notre sans l'être vraiment, comme leur spectacle est un concert en étant aussi tout autre chose. Les machines aident à l'incarnation du personnage bizarre, vous avez dit Bizarre ? qui prend corps par la voix de Bernard Granger. Ce François Bizarre, à la fois central et absent, apparaît-disparait, n'est là que comme un lien léger entre les textes des deux auteurs. Ône, comme une parenthèse au parfum légèrement indéfinissable, un électro voyage en mode alternatif.
ÔNE par Jonathan Milo-Chasseigne, metteur en scène.
La première fois que j'ai vu et entendu ÔNE, je ne m'attendais pas à un tel voyage. Ambiance, une pièce étroite et accueillante, halogénée d'une lampe et d'un canapé en coin. Au fond, La machine, le tableau de bord de David Duquesnoy, concentré, précis, câblé parmi les câbles, une forêt galactique, présence. Face à lui, un arbre en mouvement, enraciné et aérien à la fois, dans toute son animalité fleurie, le cheveux spirituel et la langue martiale, Bernard Granger. Les mots. Présence. J'ai envie de faire quelques photos. Musique. Silence interne et externe de ma part. Je ne vois pas les morceaux passer, je sens juste qu'ils ouvrent vers des univers différents, et pourtant, très liés entre eux. Belle alchimie! Quand ÔNE rencontre ÔNE. Chapeau. ÔNE. Au-delà des compétences techniques, vocales, musicales, poétique et scéniques, c'est la générosité humaine qui l'emporte, qui vous emporte. Car il s'agit bien d'un voyage, électrovégétal et rockminèral si on veut faire un peu de tricot mots. Oui, je suis obligé d'inventer des mots avec ÔNE. Quel bonheur d'être inclassable! Le cube dans lequel j'étais entré il y a presque une heure, s'arrondissait, la panse pleine d’images en relief et de couleurs inventées. Au Moyen-Âge, on les aurait sans doute brûlés tous les deux. C'est étonnant comme leur travail ouvre les portes de l'imaginaire et des sensations paradoxales. Il n'y a pas de logique chez eux, il y a de la cohérence. Les influences ne sont pas que musicales et poétiques, ils sont nourris aussi par la constante créativité de la nature, ces deux natures. Leur travail ouvre, que se soit l'esprit, le subconscient ou le cœur, avec eux, c'est nettoyage et défragmentation du disque dur, ÔNE, c'est de l’espace en plus! Il faut juste être là, et les laisser barrer.
C'est comme quand tout s'éveille en même temps, c'est très organique finalement quoi.
C'est confondant de beauté et de vérité ÔNE, c'est unique.