About Me
Je suis —
Un amas de fantasmes, à jamais exhaussés ; ce dont vous rêvez et dont vous avez peur ; ce petit reflet difforme et cet homme qui vole ; cette pensée que vous refoulez tant bien que mal et ce râle volé, un instant exhalté ;
Je suis un rejetton de chair et une idole aux pierres, ce gond qui grince inlassablement ; je suis là , derrière cet écran à vous répeter ce que vous savez déjà , et à me répéter que tout n'est pas su ;
Je suis ce grésillement sur la ligne et ce vent qui souffle plus encore ; les trois dernières notes de Way Up et premiers accords d'Ascendances...
Je suis —
Vide d'illusion, vide de phantasmes, vide de rêve. Ce que signifie une équation griffonnée au pastel sur un cahier d'enfant sous l'air aride d'une terre irradiée et poussiéreuse, quand personne n'est là pour regarder, ni plus loin, ni ailleurs ;
Je suis une latence chaque fois plus grande, je tarde à réagir, je m'immobilise et le monde avance, je déphase, je tourne, j'absorbe et deviens diaphane, je quitte l'espace, je quitte le temps, je quitte le vrai, et pourtant j'aimerais attester du réel tant j'aimerais être présent, mais je ne suis pas là , personne ;
Je suis un monstre chétif aux airs muqueux et l'allure maladive, une insomnie pateuse qui dure, quand l'esprit s'use, un squelette ambulant que maintient des linges de chair jaune pâle ; je suis l'infâme, je suis macabre, comme un mirroir, mirroir, tu es le malsain, mirroir, fais-moi face et vois-toi dégouliner de ce que tu PARAIS ; MUSCLE, FOND !
Je suis souillé et je suis ton frère, regarde-moi, je suis souillé, mon bras pourri et mon membre s'effrite, les maux vénériens ont pris ma beauté et mes pustules s'ouvrent paresseusement sous le ciel obscurci de nos avenirs ; je porte le monde en ma bête noire et son annihilation en seul plaisir ; je hais les hommes, je les tue tous, mort aux Médicis et mort aux infects et REPUGNANTS hommes ; que souffle le vent, SOUFFLE LE VENT, emporte les cantates des vierges violées et les tableaux, somptueux tableaux, paradygmes originels, divins tableaux de MESSIAEN, et chasse les hommes de ton esprit ; enfuis toi de cette terre misérable où les émanations morbides des gens qui, là , pourrissent en étouffant sous sa cloche son propre lieu ;
Emporte le vent, emporte, le vent, ne reviens pas, ne reviens jamais...