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Sang Raisons - Le Film

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Réalisé en partenariat avec l’association humanitaire Sauver Le Darfour, "SANG RAISONS" est un film proposant une sélection de courts-métrages. Tantôt ironiques, tantôt plus réalistes, ils oeuvrent tous à informer la population quant au génocide darfouri qui sévit au Soudan depuis plusieurs années et a causé la mort de plus de 300 000 personnes à ce jour.Mais au-delà de la simple information, l’objectif de cette réalisation est aussi de faire prendre conscience aux populations de leur attitude irresponsable et condamnable vis-à-vis d’une partie de l’humanité qui se meurt, alimentée par un désintérêt de la part des autres pays du monde qui se fait de plus en plus inquiétant.Au travers de ces courts-métrages tous plus évocateurs les uns que les autres, le réalisateur Fara Sene lève donc le voile sur ce qui semble être le plus important crime contre l’humanité de l’histoire du 21ème siècle . En cela, le jeune homme s’impose comme un réalisateur engagé dans son siècle et fait figure d’ espoir dans le paysage cinématographique français.

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Le court-métrage et ses thèmes

L’utilisation de l’humour au service d’une cause grave

Un humour relativement noir est utilisé dans « SANG RAISONS » pour amuser le spectateur certes, mais tout en le faisant réfléchir. Il se veut dénonciateur de l’ignorance des individus quant au sujet du Darfour. Ainsi, Les casques bleus sont parodiés, et les réponses des passants au micro-trottoir paraissent absurdes.

La dénonciation de l’ignorance

En conséquence logique de l’ironie utilisée dans les courts-métrages, il s’agit de dénoncer l’ignorance et le manque d’intérêt des individus face à des problèmes mondiaux extrêmement graves et plus précisément face au génocide de la population darfouri. A ce titre, chacune des scènes des films dénonce un fait précis : les casques bleus et leur inefficacité ; l’employé de l’ONU et son indifférence quant au problème du Darfour ; l’ampleur du nombre d’enfants morts dans la cour de récréation, et bien d’autres.

Moyens narratifs qui appuient la cause défendue

Par ailleurs, aux scènes les plus parodiées viennent se greffer des éléments de narration caractérisés par des phrases cinglantes qui clôturent chaque scène. En cela, elles nous font prendre du recul par rapport à la dimension fictive des films et nous ramènent sans cesse à la cruelle réalité.

Questions au réalisateur : Fara Sene

1. « Comment êtes-vous devenu producteur/réalisateur ?

J’ai appris le métier sur le tas. Au départ, j’étais parti sur une carrière sportive ; j’étais basketteur professionnel. Puis du jour au lendemain, je me suis rendu compte que j’avais envie d’un changement radical. Alors j’ai tout laissé tomber et j’ai commencé par réaliser quelques spots en amateur, avant d’en faire mon métier.

2. Qu’est-ce qui vous a donné envie de réaliser ces courts-métrages ?

Je suis très sensible à ce qui se passe dans le monde, notamment aux guerres et troubles civils. C’est peut-être dû à mon origine libanaise. Quoi qu’il en soit, je me suis tout de suite senti concerné par le problème au Darfour, qui n’est que le reflet de ce qui se passe dans des dizaines de pays au monde.

3. Quels en sont les objectifs ?

Le but de ces courts-métrages, c’est que les gens se remettent en question par rapport à leur comportement, que les parents se remettent en question par rapport au regard sur le monde qu’ils donnent à leurs enfants via leur éducation. J’ai voulu élever les consciences en dénonçant le désintéressement des Occidentaux vivant dans leur petit monde, alors que le Darfour meurt en silence. Or lorsque le Darfour meurt, c’est nous qui mourront, puisque c’est une partie de l’humanité qui s’éteint. D’autre part, il ne faut pas faire de « cases » pour chaque pays ; il n’y a qu’un seul pays, c’est la Terre. J’ai voulu pousser les gens à y réfléchir et à se comporter avec l’étranger comme ils se comportent avec leur propre famille. C’est sans doute utopique.

4. Où ont-ils été réalisés ?

Essentiellement à Paris et en région parisienne. Le court métrage où l’on aperçoit les casques bleus en pleine action a été tourné dans le bois de Vincennes. Le 2ème, dans un appartement à Alfortville. Le 3ème, la scène du micro trottoir, sur le boulevard Voltaire, à Paris. Celui où l’on voit les portes en sang a été tourné au passage Saint Ambroise, Paris. Le court métrage avec les enfants soldats, à la fondation Eugène Napoléon, vers Nation. Enfin, celui avec les masques de Georges Clooney et d’Angélina Joly a été tourné Place Clichy, toujours à Paris.

5. Comment les avez-vous financés ?

Nous avions très peu de moyens pour financer ces courts-métrages. L’association nous a donné environ 200 euros, et le reste, c’était du bénévolat, du système D. On a eu la chance de travailler avec des gens très motivés, très enthousiastes.

Et où peut-on trouver des points de vente ?

Il n’y en a pas. L’objectif n’était pas de faire vendre, l’opération était d’avantage un buzz Internet. Toutefois, l’association souhaite réaliser un dvd pédagogique qu’elle mettra en vente. Les courts-métrages devraient y être intégrés.

6. Quelle a été votre cible ?

Elle va de 7 à 77 ans… On veut toucher tout le monde.

7. Sur quels types de projets travaillez-vous habituellement ?J’ai l’habitude de travailler sur de la fiction. J’ai monté 4limprod (sa boîte de prod ndlr) en 2003. Jusqu’à 2004 j’ai produit des clips de Rap et filmé des concerts. Puis, je me suis lancé dans l’écriture de scénarii pour courts-métrages ; j’en ai réalisé trois : « Libre Arbitre », « Le temps d’un battement de cils » et enfin « Sang Raisons », en 2008. Actuellement je travaille sur les tournages de mes quatrième et cinquième court métrage avant mon premier long-métrage.

Et de quoi vont-ils traiter ?

J’aime mettre en scène des histoires de destins croisés, comme on peut le voir à travers « Libre Arbitre ». Le premier court métrage abordera donc cette thématique, le tout sur un fond politique. J’y dénoncerai en outre la manipulation qu’exercent les médias sur l’opinion publique. Quant au second court-métrage, il traitera d’une romance avec pour message fédérateur le fait qu’il faut vivre ce que l’on veut vivre et ne pas croire en l’impossibilité des choses.

8. Connaissiez-vous l’association SLD au préalable ?

Non… En fait, Mahor (le président de SLD ndlr) voulait réaliser des courts-métrages sur le Darfour et il s’est trouvé que nous avions un ami en commun. C’est grâce à cette connaissance commune que je suis rentré en contact avec l’association et que j’ai décidé de collaborer au projet.

9. Avez-vous rencontré des difficultés (techniques ou autres) pendant le tournage des courts-métrages ?

On a eu quelques problèmes à cause du temps. La pluie nous a empêché de tourner certaines scènes comme on l’aurait voulu, du coup, on a du s’adapter. De même, on n’a pas vraiment eu le temps de s’attarder sur l’infographie. Par exemple si vous regardez bien, dans le 1er et le dernier court-métrage, il y a une plume qui s’envole. On aurait voulu la faire apparaître dans tous les courts métrages afin de montrer sa descente vers le bas, mais le manque de temps et de moyens nous a empêché de le faire, c’était assez frustrant. Cette plume est censée représenter l’Afrique, et sa descente vers le bas à cause du désintérêt du monde vis-à-vis d’elle.

10. Avez-vous des anecdotes à nous raconter à ce sujet ?

Il est toujours très drôle de travailler avec des enfants, ils nous on bien fait rire. On a dû leur expliquer ce qu’était le Darfour, ce qu’il s’y passait, ça n’a pas toujours été très facile. Sinon, on a eu quelques problèmes pour tourner le court-métrage avec les portes qui s’ouvrent et se referment, notamment avec la gardienne de l’immeuble dans lequel on a tourné. On a dû lui faire croire qu’on filmait le mariage d’un ami pour qu’elle nous laisse en paix… (rires)

11. Dans le premier court-métrage, les personnes interrogées dans la rue se sont-elles montrées coopératives ?

Oui… c’était tous des acteurs ! (rires)

12. Avez-vous eu des retours concernant la diffusion des courts-métrages sur Internet ?

Oui, tout à fait, le buzz attendu a été réalisé. On a eu énormément de commentaires sur le Net via la vidéo des cours métrages, les gens l’ont beaucoup visionné. Ils ont aussi été diffusés sur RFI, RFO, et BDM TV et ils devraient être diffusés dans une fondation aux Etats-Unis.

13. Où souhaiteriez-vous que les courts-métrages soient diffusés ?

Partout ! Que ce soit dans le restau grec du coin, dans les écrans TV de la Fnac, ou encore dans une édition spéciale du journal tv, plus le message sera diffusé, plus les gens prendront conscience du problème.

14. Au final, qu’est-ce que cette expérience vous a appris, qu’est-ce qu’elle vous a apporté ?

Tout d’abord, elle m’aura permis de réaliser que personne ne connaît le Darfour. Lorsqu’on parle de « Darfour » aux gens, il est arrivé que certaines personnes répondent « Hein ? Carrefour ? » ! Enfin, sur le plan professionnel, cette expérience m’aura conforté dans la manière dont je veux faire le métier de producteur/réalisateur : au delà de la forme, je souhaite réaliser un vrai travail de fond. »

4limprod.com myspace.com/farasene sauverledarfour.org

Propos recueillis par Elsa Amoroso, Marilyn Epée & Eugénie Fillaux, le 30.04.2008.

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