About Me
Ils viennent de Paris, oui, mais de Barbès. Ils font de l’électro rock, oui, mais destiné à tous. C’est ce qu’ils disent, les membres de Poni Hoax. Ces artistes issus du milieu du jazz nous offrent un album décadent très classe, limite snob qui, sans être un chef-d’œuvre, est parfait pour s’éclater. Il s’inscrit dans la mouvance Roxy Music - Talking Heads, c’est-à -dire une musique d’avant-garde arty et froide. On est entre intellos civilisés et on le fait savoir par la musique. Why not ? Il en faut pour tous les goûts, du moment que c’est bien fait. L’album est produit par un certain Joakim, qui a déjà produit leur premier album à leur entière satisfaction. Bref, on est dans la continuité.« The Paper Bride » offre un morceau plein de couleurs avec des éléments électroniques et rythmiques issus de la technologie actuelle, mariage bizarroïde mais cohérent teinté d’humanité grâce à la voix du chanteur, Nicolas Ker, l’auteur des paroles. Sublime ! « The Bird Is On Fire » ne manque pas d’atouts non plus mais ils sont essentiellement d’ordre technologique. Malgré le titre, c’est froid et ici, la voix n’y fait rien ou pas grand-chose. On reste dans la technique pure mais on a droit à un saxo jazzy qui égaie le milieu du morceau.« Pretty Tall Girls » débute aussi par des samples « electro » et un rythme répétitif qui en devient rapidement hypnotique. Quand le chanteur intervient, il introduit une dimension humaine à ce titre très classe qui fait penser aux belles grandes filles... Une mise en condition parfaite ! Déjà connu, torride et boosté par les percussions, « Antibodies » devrait cartonner sur les pistes de danse des endroits branchés. Imparable ! « Images Of Sigrid » est un peu plus lent et semble vouloir s’opposer au « rock electro » assez froid qui sévit sur une partie de cet album grâce à la voix. Il s’agit d’un amour ancien qui reprend vie grâce à ces images sonores teintées de regret.« You’re Gonna Miss My Love » est aussi tonique et ne s’embarrasse guère de sentiment. L’élément technologique est ici aussi prépondérant, même si le chanteur s’efforce d’imposer sa présence. « Crash-Pad Driver » est d’un autre acabit. Très rythmé, il est animé par une voix dont la chaleur est communicative et enraye cette impression de musique glaciale pour la transformer en un mélange subtil de sensations diverses. « My Own Private Vietnam » déroute par sa musique exotique saccadée qui rappelle les soubresauts d’un pays qui a beaucoup souffert avant de s’ouvrir à l’étranger après une longue période de vie en autarcie.« The Soundtrack Of Your Fears » est aussi plus descriptif et comporte une voix féminine qui tempère le caractère impersonnel de la musique électronique. Elle est aidée par une très belle mélodie qui la rapproche d’une chanson plus conventionnelle mais garde son empreinte très classieuse. C’est la meilleure plage de cet album envoûtant plus qu’intéressant. « Hypercommunication » est plus froid et axé sur les effets électroniques, même si la voix donne le change. Les éléments dansants reposent sur la technique ambiante, au contraire de « You Of The Broken Hands », basé sur l’élément humain.« All Things Burn » introduit un élément de dramatisation par les percussions qui annoncent un rythme tropical de bon aloi. Le dépaysement se fait par petites touches, toujours sous l’impulsion des percussions, pour se terminer par une débauche de sons. Le slow « Faces In The Water » est une sorte de longue incantation muette qui incite au contraire à une rêverie active de longue durée propice à la danse et … à la drague.Album décadent bien construit sur lequel on s’éclate et qui trouve le parfait équilibre entre la technique et l’élément humain