thomas hosanski profile picture

thomas hosanski

About Me

Monsieur Hosanski est né à Cracovie le 10 décembre 1933. Son père, forain, est mort en Ukraine l’année suivante dans d’atroces souffrances après avoir débattu pendant plus de huit heures de la viabilité sociologique et sémantique d’une classification de l’art forain en art populaire. Monsieur Hosanski, bien qu’âgé de seulement un an, fut marqué à jamais par cet évènement, et n’a par la suite eu de cesse de prouver à ses interlocuteurs l’inaltérable vacuité du discours sous toutes ses formes, et ceci en se donnant pour ligne de conduite de ne pas prononcer le moindre mot. A l’issue d’une scolarité sans joie, marquée essentiellement par les brimades de ses camarades et les invectives de ses professeurs, le jeune Hosanski s’engage à la demande pressante de sa mère dans l’armée polonaise, alors intégrée dans le bloc de l’est, comme simple soldat. Il apprend le maniement des armes, le réveil brutal et les plaisirs simples : la cuite, le bras de fer et la messe. Rapidement, il profite de son temps libre pour réfléchir à la création de sa grande œuvre : l’utilisation raisonnée de divers supports artistiques en vue d’élaborer un grand « ars nova » personnel et silencieux. Un camarade de chambrée lui suggère l’existence de Marcel Marceau et la pratique du mimodrame mais monsieur Hosanski ne parvient pas à trouver là un exutoire convenable à sa fièvre créatrice : le problème, c’est qu’on ne s’ennuie pas. Or comme le dit notre ami soldat : « si l’art nuit à l’ennui, l’art sans l’ennui n’est que ruine de l’art ». C’est ainsi qu’il se met à composer frénétiquement dans les années soixante-dix des vers de poésie aphone, qu’il ne lit pas devant de nombreuses personnes. En outre, il n’en couche aucun sur le papier. Devant son insuccès, il se tourne pendant les années quatre-vingt vers la pratique du théâtre réticent qu’il crée en même temps que la notion de mélodie pré-prandiale qui consistait, rappelons-le, en une conception créatrice sonore prenant appui sur le péristaltisme intestinal. Les journées à la caserne sont longues et malgré une intense activité artistique, monsieur Hosanski ne parvient pas à imposer ses méthodes créatrices à ses congénères. Quoi qu’il en soit, en 1992, à l’âge de 61 ans et alors qu’il est toujours simple soldat, n’ayant jamais fait l’effort ni d’utiliser son arme une seule fois, ni d’amadouer un tant soit peu sa hiérarchie, monsieur Hosanski est mobilisé et part à Sarajevo...Là-bas, après avoir essayé vainement pendant trois semaines et deux jours, sous le haut commandement de l’ONU, de défaire le soir ce qu’il avait fait le matin et de refaire le lendemain ce qu’il avait défait la veille, le soldat Hosanski profite d’un convoi de prisonniers de droit commun pour déserter après quarante cinq ans de bons et loyaux services au sein de l’armée de pologne. Durant son périple, il rencontre une jeune française et improvise pour elle quelques vers de poésie silencieuse. La jeune femme est sous le charme mais propose rapidement d’agrémenter ces vers d’une mélodie soporifique. Soudain, monsieur Hosanski commence à entrevoir très clairement les deux échecs de sa vie : premièrement, si la démarche artistique qui a fondé son parcours créateur n’a rencontré aucun écho favorable jusqu’alors, c’est probablement parce que le seul public qui n’ait jamais eu accès à ces œuvres était exclusivement composé de bidasses. Deuxièmement, c’est la logique aphone elle-même de son activité artistique qui la rend inexprimable or, et il vient de s’en rendre compte, le partage implique le son et le son n’exclut pas l’ennui. Il décide alors d’apprendre la pratique des instruments de musique, ce qu’il fait pendant plusieurs années en sillonnant les pays d’Europe et en tendant la main pour manger. On retrouve sa trace en France au nouveau siècle alors qu’il compose frénétiquement des mélodies assommantes et anxiogènes dans un foyer rempli de sans abris qui, du reste, se pendent tous les uns après les autres dans les toilettes. Dernier survivant, monsieur Hosanski est rapidement inquiété et placé en garde à vue pour « comportement dysharmonique ayant entrainé la mort sans intention de la donner ». Il écope de douze ans de prison. Il laisse une œuvre importante, couchée au stylo sur du papier hygiénique et du carton d’emballage, et dont on commence tout juste à déchiffrer les partitions...

My Interests

Music:

Member Since: 3/10/2008
Band Members: Thomas Hosanski: les instruments de musique. D'autres personnes: les voix.
Influences: Four Tet, Encre, Lou Rhodes, Emma Pollock, Chemical Brothers, Bastard, Philip Glass, La cocotte, la revue Louche, Georges Perec, José Saramago, John Lurie, Grupo Corpo, Eric Aldea, Jim Jarmush, Takeshi Kitano, Nacho Duato, David Lynch, José Montalvo, The stone roses, Massive attack, Emilie Simon, Sofa surfers, Antoni Tapiès, Miyazaki, Stereolab, Diabologum, Ozren Kebo, Leo Perutz et son cavalier suédois, Charles Robert Maturin, TC Boyle, La sniper Alley à Sarajevo et le désert d'Atacama au Chili. Et encore beaucoup d'autres...
Sounds Like: ..
Record Label: Non signé

My Blog

Pachtoune

I just finished sharing a new item on my profile...click here to start sharing files like pictures, mp3, whatever!
Posted by on Wed, 21 May 2008 14:00:00 GMT