xkillalalala

Perrete se disait qu'il faudrait bien mettre un terme à tout ça. Mais comment ? Sans outrepasser, croyait-elle ses droits d'employée, sans s'attirer la foudre des grands patrons, elle ne savait pas comment s'y prendre. Sa vie à la radio ne lui donnait que des maux de ventre, son malaise avec, notamment l'un de ses "pseudochef", lui donnait chaque matin la nausée. Parce que celui-ci, lui signalait quand il était là, qu'elle n'était qu'une merde, qui ne valait rien et qui ne faisait rien, normal, cela la mettait en rogne pour la journée. Car au contraire, elle passait ses heures à enregistrer des reportages, à faire des montages et à les diffuser, elle passait son temps à rendre des comptes et montrer de quoi elle était capable. Perrete croyait dur à la communication et au potentiel de la station, mais se rendait aussi compte, qu'elle était bien la seule. Dire que la radio était une station en milieu rural et que à mille à la ronde il n'y avait pas grand chose à se mettre sous la dent, à part bien sûr les grands réseaux commerciaux et les radios internet, c'était faire acte de bravoure. Seulement, dans ces résidus des "années 80's des années Mitterrand" dont la station était l'une des héritières , beaucoup ont su tirer profit et continuent encore. Même si maintenant, les stations sous l'ère Sarkozy se mordent les dents et ne réveillent pas encore (réf. la suppression ou la quasi du FSER notamment http://www.ddm.gouv.fr/article.php3?id_article=242) et le passage selon la loi au Numérique Terrestre, peut-être existe-t-il encore des radios, notamment en milieu rural, qui peuvent pendant quelques mois encore subvenir à leurs besoins. (http://radiosenlutte.free.fr/).... Mais franchement, tout cela ne venaient que s'ajouter aux problèmes quotidiens de Perrete. Et encore, parce qu'elle savait l'avenir du média dans lequel elle travaillait compromis, l'avenir ne devenait que bougies d'anniversaire... "Non, je n'irai pas porter plainte aux keufs !", Hilda disait d'y aller même si cela était la dernière chose à faire pour elle... mais Perrete ne voulait pas, histoire de ne pas faire trop de bruit, elle avait peur pour son emploi précaire. Maintenant, depuis que des mois s'étaient écoulés, elle pensait encore à cette sombre matinée et aux choix d'alors : qu'elle avait pu être naïve tout de même... Parce que rien n'avait bougé, et qu'elle se retrouvait finalement toujours autant à être traitée comme une merde. Peut-être moins harcelé moralement, mais toujours autant peu considérée. Hilda lui disait que c'était ça de toute façon, l'histoire de la radio : que les femmes n'avaient jamais été prises autre chose que comme des animatrices de "radio rose", de "speakerines rose pâle", figurines d'appâts pour opérette en ligne, sans cervelle et sans sens critique. Alors après se prétendre "journaliste" ou "reporter".... la bonne blague, surtout au sein d'une station merdique comme était leur radio. Durant cette année écoulée, elles ont pris connaissance que la station n'était pas une association, que, parmi des ramifications douteuses, la radio était détenue par des ténors politicards du bled et de ses cantons ne souhaitant bien sûr pas prendre position pour ne pas créer de remous, qu'il n'y avait que des discours malhonnêtes et mensongers, des belles paroles et peu d'action, mais tout ceci, pas connes pour autant les copines, elles le savaient déjà. Perrette savait bien aussi qu'il y avait toujours eu des histoires avec les femmes dans la radio, Hilda et d'autres l'avaient déja signalé pour au final rester lettre morte, mais cela devait enfin cesser. Parce qu'elle avait été agressée physiquement, l'autre connard ayant tenté de l'étrangler une matinée d'hiver, elle ne se laisserait plus faire. Et peu importe le reste. * cette histoire est véridique, seul le nom de l'héroïne principale a été modifié Signé : Radiofalafel à l'insu de Radio Mont Aiguille