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Je me prénome Felicity, a.k.a Gà li. Je me passionne de littérature et j'ai depuis toujours une vocation de graphomane. A mon actif, j'ai deux nouvelles majeures, "Cocon de soi" et "Les élucubrations d'un oiseau en détresse" et deux nouvelles de moindre valeur, "Sidarthur" et "Infra, un siècle d'anémie", qui remporta un prix littéraire minime. Mon amour des mots m'amena à écrire puis à interpréter des paroles de chansons, en premier lieu pour le groupe de triphop/drum n' bass StrandedBranded, fondé avec mon frère Alkex, puis pour le groupe d'electroclash Playmates on the run. J'ai également fais de nombreux featuring avec entre autres Malakwa, The Phat Riderz... Sinon j'entreprend ma dernière année d'études supérieures en master 2 de traduction littéraire. Autrement je m'investis dans toute sorte de création, création et customisation vestimentaire, couture, dessin, retouche de photo sur photoshop...Lead singer of Playmates on the run (myspace.com/playmatesontherun) and Stranded branded (myspace.com/strandedbranded)
Comme les nuages fuyants avalent parfois un ciel d'ardoise, deux bras maigres s'incurvent autour du cou de l'homme: deux branches impassibles aux efforts de ce dernier, comme un vieil orme immuable devant le temps. Fièvreuse, son corps galbé frémissant comme le ferait la pointe d'une épée après un choc net, elle avance sa tête trouée d'yeux dévorants et entend panteler sa victime jusqu'au dernier soulagement qu'apporte le crépuscule de la mort. Le corps mou chute en un bruit sourd- puis-je dire, insignifiant - qui me tire du silence mortifère dans lequel ce spectacle nous a jeté. J'inspecte le pont et ses silhouettes figées: le chat et son sourire narquois tracé sur un visage triomphant, le chef des hommes, alarmé, désorienté, mais tout de même solidement rivé sur ses deux jambes opiniâtres et ma nymphe, son bras tendu où elle avait laissé s'affaisser sa victime, le visage penché vers moi, une expression de candeur inouïe dépeinte sur tout son port. (...) Un nouveau rire scabreux et d'une liberté insensée me ramène au temps de déraison où je pistais ce lièvre maladif, plus lent et plus faible que ses frères et soeurs, où je guettais, tapie dans les hautes herbes, au terrier des pauvres bêtes. Nymphette, je l'étais alors, et vierge de tout affre. C'est à cela que je pense quand ce nouvel éclat d'hystérie achève la patience du chef. C'est cela que je contemple lorsqu'il se rue vers l'endroit où je me tiens, poignard en main et dirigé vers mes tripes. Finalement, c'est ce lièvre que je revois, ses longues oreilles toutes frissonnantes de frayeur. Le Chevalier s'écrie comme le cygne devinant sa fin, mais il perd son souffle à crier ainsi car j'ai déjà fais un pas et le temps que le chef s'en retourne, éberlué, je lui avais tordu le cou et fracturé la nuque. Il s'étale, net, sur le lambris gondolé." Je ne l'ai pas tué, ce lièvre, tu vois... " Dis-je, balbutiant et confuse. " Je l'ai regardé s'enfuir, tout frêle qu'il était. Pauvre bête. Pauvre pauvre bête." (Les élucubrations d'un oiseau en détresse, Felicity Smith)