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Mahamad Hadi devenu Mad Sheer Khan en 1990 a le métissage dans le sang autant que dans le son. Son parcours artistique est de celui qui passe outre les frontières.
Il a commencé dans les années 70 par fonder le groupe RAHMANN qui jouait un jazz-rock progressif arabe ambitieux et précurseur. l'unique album èponyme sorti chez Polydor en 1980 est un disque culte aujourd'hui
Par la suite, alors qu'il enregistrait "DRAMA OF EXILE" en Angleterre avec l'égérie du VELVET UNDERGROUND, NICO, MAD, guitariste extraordinaire, a été reconnu pour ses talents musicaux et plebiscité par les journaux anglais. Son apparence n'est pas non plus passée inaperçue. Il est vrai qu'à cette époque, dans le milieu pop-rock, on ne croisait guère de guitariste coiffé d'un turban !
Producteurs de nombreux albums, Mad a croisé sur sa route des artistes aussi différents que SAPHO, KEZIAH JONES, MICHAEL RILEY de RPO ET STEEL PULSE, ALLA, MICHAEL HUTCHENCE (INXS), L SUBRAMANIAM, NILDA FERNANDEZ, AU BONHEUR DES DAMES, RAMON PIPIN'S ODEURS, SIMON POSTFORD (HALLUCINOGENE), VASKEN SOLAKIAN, PABAN DAS, BAPI DAS BAUL, THE BAULS OF BENGAL, FARID AOUAMEUR, MAHMOUD TABRIZI ZADEH, DIDIER LOCKWOOD, JEAN LOUIS AUBERT, AXEL BAUER, MAURANE, YOUTH (KILLING JOKE), JAMI CATO (FAITHLESS), ALI SHAÃGAN, MOULEY M'BAREK, STING....
Il s'est pris de passion pour diverses musiques traditionnelles : la musique persane, celle des Gnawas marocains, celle des Bauls du Bengale et a étudié le Dilruba, un violon indien de quelques 24 cordes, conçu comme une synthése du sitar et du sarangi - auprés du maître Ekram Khan, un disciple de Sultan Khan
Aprés avoir fondé HAREM en 1987, un groupe constitué de trois musiciennes plus Mad au chant, et dont la musique mêlait sons electro et instruments acoustiques
Mad Sheer Khan l'artiste a enfin revelé son talent en soliste. Il a ainsi enregistré en 1996, l'album "TALISMAN"
dans lequel il assure tous les instruments (dilruba, santur, saz, sitar, rebab afghan, percussion, harmonium et claviers).
Aprés avoir mis à l'honneur les minorités ethniques dans "1001 NIGHTS" (dans lequel interviennent sept chanteuses de cultures différentes - Navajo MARY REDHOUSE, Persane PARVIN GAVDAN, Malienne MAMANI KEITA, Algérienne FELA ABABSA, Israelienne NOURITH, Tibétaine KUNCHOK LAMA, Indienne SHARMILA ROY - ainsi que le joueur de oud algérien ALLA et le violoniste indien L SUBRAMANIAM) puis l'Algérie dans "MAHJUBA" (dédié à sa mère disparue), il a aussi transposé et ressuscité l'univers sonore de JIMI HENDRIX dans "SAMARKAND HOTEL"
, mélangeant les chansons d'Hendrix et ses propres compositions sans même que l'on n'y prenne garde, comme si tout était naturel, répertoire avec lequel il tourne dans plusieurs pays depuis quatre ans. Pour "Samarkand Hotel", Mad est accompagné sur scène par SERGIO LEON RUFFIN, batteur cubain, ANAND KUMAR, disciple de RAVI SHANKAR et d'ALLA RAKHA au tablas, et CELIA à l'harmonium indien, la tampura tag et la station-électro et joue lui-même d'un dilruba qui restitue toutes les particularités de la fameuse guitare électrique du "Voodoo Child" avec wah-wah et distorsion, générant ainsi un Rock Tribal, transe d'un genre nouveau.....
DEMONCRACY 2008
Mad Sheer Khan nous délivre aujourd'hui un album résolument ancré dans une actualité brûlante, le bushisme, le pétrole, l'Iraq, la terreur, le camp X-Ray de Guantanamo, les mines anti-personnel, les manipulations affairistes et égoïstes des politiques, la surveillance et les contrôles dictatoriaux des populations (caméra et écoute du Big Brother)
Autant de thémes visités qui s'inscrivent dans le parcours pacifiste de Mad Sheer Khan, dans la lignée des années 70 rebelles dont il est issu.
Sur cet album de 15 titres, US Rebel, un appel à la solidarité adressé au peuple américain pacifiste qui lutte lui aussi contre les abus du gouvernement Bush. Deux magnifiques hommages , un à la muse de l'Underground Nico avec qui il a enregistré en 1981 ce même Orly Flight, hymne aux exilés clandestins et un à Edwin Star, avec le celebrissime "War", transposé du VietNam initial à l'Iraq actuel. Un titre d'espoir "Awake" dont les paroles ont été écrites pour la musique de Mad Sheer Khan par un haut dignitaire Bouddhiste " La 12eme Réincarnation du Tal Stupa". Un album qui réveille qui déroute, riche des tumultes de la vie, de la tristesse trop souvent familière à l'humour acide, du pamphlet sur le cynisme politique jusqu'à l'énergie primale du rock combatif
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