[ vici0us me ]

"Bonsoir, je m'apelle Sophie""Bonsoir Sophie" (en coeur)"Voila, je suis ici parceque je me drogue aux pixels, et que je n'arrive pas à aretter""Explique nous ton problème Sophie""Et bien voila. Tout les soirs je m'assoie devant cet écran stérile, j'use mon image sur ce fond grisatre, je me réinvente, pour oublier ce que je suis. J'oublie que je suis ce que je suis. Je regarde les vieux clichés. Je me dis "j'étais encore belle !" je modifie les nouvelles, qui deviendront des anciennes, et j'oublirais que derriere le contraste et la surexposition, j'étais comme aujourd'hui, médiocre. Et vous, bande de rappaces, vous venez picorer mon reflet sur cette toile immonde, avides de détails croustillants, comme moi je suis avide de vos regards, qu'ils soient méprisants ou attendris, je m'en fou, tant que vous me regardez... ""Calme toi Sophie, nous somme avec toi""Non, vous etes en face de moi. Vous me regardez, la, avec vos yeux plein de compassion. Vous attendez que je sois ce que vous voulez que je sois, mieux que vous, et il faut que je tienne le pari, que j'ai la peau lisse, le regard profond et une beauté sans faille, que le pinceau de l'éditeur derriere lequel je me cache entame ma realité. Et vous me voyez, la, devant vous, et je suis pas en niveau de gris avec un nuages rose autour de moi. Mes mots ne sentent pas la fraise. Et vous ne me pardonnez pas ma faiblesse, non, vous avez pitié. La pitié est le sentiment le plus avilissant qui puisse exister. "Aretter de me regarder". Non, continuez. Il ne faut pas m'écouter, c'est juste pour que vous me portiez encore plus d'attention.""Sophie, nous allons t'aider a aretter""Non ! je ne veux pas de votre secour poisseux. Le paradie artificiel de cette page perdue au milieu de milliard d'autres me rassure comme la petite veilleuse d'un enfant dans le noir infini d'une nuit d'hiver. Laissez moi me regarder, me contempler, essayer de me persuader que je suis belle, et que je suis cette fille à la taille de guepe et au teint d'ivoire plutot que cette fille jouflue et marquée dans le mirroir derrière moi. Quand je suis devant cette fenetre d'existance parallele, je tourne le dos a ma glace ; elle ne me ment pas quand je la regarde et je n'aime pas la vérité. Maintenant que vous me voyez, ça vous fait bien rire n'est ce pas ? Toute ces images parfaites vous faisaient rever, maintenant, si je me mettais nue, vous ririez de l'humaine imperfection qui m'habite, de ma poitrine trop lourde et de mon ventre trop triste.""Mademoiselle, que faites vous ?!""Vous voyez, vous voyez !!! je ne suis rien de plus, rien de plus, je n'arrive plus a vivre en moi, je préfère la fille sur l'écran, elle est telement plus belle que moi ! Telement plus romanesque. Elle n'a de mes souvenirs que la force et le romantique. .. Moi je n'ai garder que les larmes, l'amertumes et les cicatrices...""non !!!"*transformée en fleur sur le trotoir sale, peau blanche éclatée sur l'asfalte noire*

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