Cinquième album pour ce guitariste d’exception qui d’ailleurs ne s’est jamais contenté du seul rôle de guitariste. Daniel sait tout faire, guitare tous styles, composition, direction de groupe, pédagogie. Le trio du CD précédent s’est véritablement institué en quartet avec l’adjonction formelle du cinglant cymbaliste Mihail Trestian qui signe ici « Bop roumain » le seul titre que Daniel n’ait pas composé. Le cymbalum rajoute ici les volutes balkaniques qui démarquent bien ce quartet parmi la foultitude d’ensembles jazz manouche actuelle. Signalons l’ajout d’un beau violon (Marian Jacob Maciuca) sur trois titres. Le tout soutenu par la rythmique bienfaitrice d’Anthony Muccio et de Simon Mary. Tout est là pour vous proposer un chouette voyage. Du swing d’enfer (la fuite, le vent, Kamelo, Sinti, Foreva), de la folie avec ce « bop roumain » ahurissant, un peu de mélancolie (Requiem pour Dali, la danseuse), de la chaleur latine (nouveau départ), et en guise d’au revoir, ce dernier titre solo qui souligne la délicatesse du bonhomme, « dis, te souviens-tu ? »….. On n’a pas envie que ça s’arrête et on remet le disque au début !D’ailleurs, Givone, ça rime avec fredonne, électrophone, foisonne, résonne, déboulonne, époumone, ramone, bouillonne, aiguillonne, tourbillonne……t’as qu’à voir !Doudou Cuillerier