Music:
Member Since: 04/01/2008
Band Website: www.flickr.com/photos/gaelpetrina
Band Members:
Influences:
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Sounds Like: Why don't you tell me what it sounds like?
19h59
Applaudissements de circonstances, et le concert commence.
Instant de flottement. Un silence prenant, la mélodie pousse ses premiers cris dans le saxo, se pose en volutes d’écho. Le voyage s’installe en un souffle. Puissant, stable, repris par une contrebasse ensorcelante. Le temps s’étend, à la mesure du tempo. L’ensemble se structure, se retrouve à l’arrivée des balais sur la grosse caisse.
Précis, rigoureux et discret à la fois, Gautier reste perpétuellement tourné vers le public, ou vers sa batterie. Observateur conscient, quand ses comparses s’emportent au loin, dans les autoroutes qui défilent sur l’écran. Gaël, lové contre son instrument, écoute la moindre vibration, lève la tête quand l’harmonie se crée. Son corps entier est un catalyseur. Warren commence à s’agiter, se divise entre le saxophone et les effets. Schizophrénie musicale dont le public ne sortira pas indemne.
En somme, un rituel.
L’intensité du son se développe encore, le morceau est lancé. Un saxo laisse sa trace dans l’air, des bulles d’or y éclatent sous le groove puissant de la contrebasse. Les mouvements des musiciens deviennent une chorégraphie. La danse s’installe dans les battements de pieds. Une communication au delà des mots se fait jour, où la pensée n’est rien, où le sensible est tout, loin des verres qui tintent et des conversations feutrées.
Morceau suivant. Musique plus sauvage. Son farouche des tréfonds, rythme tribal des bas-fonds, la batterie se révèle et la contrebasse gronde. Gaël devient frénétique, Warren s’échappe doucement. Les cordes frottées, le saxo rutilent se muent en un navire gémissant qui embarque le public et le pose dans les paysages incertains, là où le souffle d’après viendra les rechercher. Melancholic Reverb.
Les reliefs noirs et blancs d’archives oubliées défilent sur l’écran. Des pas dans un escaliers, un tramway qui part.. Le groupe se fond dans la toile, disparaît aux confins de la campagne grise. Les paysages se dupliquent en crescendo, une Californie rêvée en guise de décor.
Un saxo en équilibre sur le fil mélodique. Un rythme félin, et ce thème lancinant qui s’élève, prend toute son ampleur et explose à balle lorsque les baguettes s’exaspèrent sur le cuivre, à la manière de claque dans la gueule.
Ces roulements mécaniques, ces têtes mues d’un même mouvement… Les effets sonores, méthodiquement calculés, répondent au pouvoir évocateur du rythme et de l’accord.
Le concert se termine, les musiciens quittent la scène, laissant là les squelettes dorénavant habités des instruments. Reste une sensation de lointain, un pressentiment de voyage, posé là , flottant. Au fil de l’alchimie pleine de mystère du jazz, entre la scène sur le départ et le public en suspension, une fantasmagorie d’étoile et de roulette russe s’est créée l’espace d’une heure. Ce phénomène où « l’œil est repu, l’oreille rassasiée », cet effet a un nom: The Kandinsky Effect.
Text by Kevin Alexander Maillard-Quéry
Type of Label: Major