Né à Strasbourg en 1956, Jean Muller a trés vite la bougeotte. Une archi-sensibilité difficile à exprimer, une faculté d'observation et de perception hors du commun le poussent à quitter les rails. Il arrête l'école à quinze ans, passe un C.A.P. d'électricien, puis travaille quelques années en Alsace et en Allemagne. Mais Jean ne se satisfait pas de cette existence, il se cherche, sent qu'il a autre chose à faire, c'est le début de ce qu'il appelle son "trip angoisse".
 
En 1977, un premier voyage l'amène au coeur de la Médina de Fès, au Maroc, où il se sent extrêmement bien, comme s'il était enfin chez lui. Ce sentiment ne le quitte plus lorsqu'en 1980, avec quelques amis, il entame le tour du monde et découvre l'Inde, le Népal, Ceylan, la Thaïlande, Singapour, l'Australie et les aborigènes, les "gardiens du rêve", les U.S.A, l'Amérique du sud, et les Marquises où Jean voulait absolument rencontrer Jacques Brel, malheureusement disparu... À travers ces pays, les sensations sont intenses et confirment l'universalité de la conscience qui était déjà une réalité chez Jean.
 
En Nouvelle-Zélande, il retrouve Françoise, qu'il connait et attend depuis l'adolescence, mais ce n'est toujours pas le moment. Jean ne s'inquiète pas, il sait que cette rencontre n'est pas un hasard, _"Je fonctionne au non-hasard"_ et qu'un jour ils s'aimeront. C'est quatre ans plus tard, revenu au pays, qu'il la retrouve et qu'elle accepte de partager désormais son chemin. Françoise lui fait découvrir"Ile" de Aldous Huxley, une révélation pour Jean qui se met à lire ! _"Quand j'ai découvert Huxley, j'ai su que je n'étais pas seul..."_
 
Après une tentative de se caser, c'est en 1988 à nouveau l'appel du voyage. Françoise et Jean partent en roulotte à travers la France avec leur jument comtoise "Mimi". Ils travaillent quelques temps avec les forains et cotoient un univers hétéroclite. _"du milliardaire au RMiste"_ En 1991, ils chantent au son de leur orgue de barbarie les classiques "Sous les ponts de Paris" ou "le Temps des Poètes" sur les places des villages qu'ils traversent... Leur route s'arrête un jour dans une campagne du Vaucluse où ils vivent aujourd'hui, toujours dans leur roulotte. Ce havre de paix accueille deux enfants : Youri et Sarah.
 
En 1989, ses observations, ses expériences propres, et ses lectures amènent progressivement Jean Muller à une prise de conscience. C'est l'approche de la quarantaine et de son premier enfant qui lui font ressentir le besoin de faire partager ce qui l'anime, et c'est vers la chanson qu'il se tourne naturellement. _"Ma meilleure note à l'école : neuf sur dix, était en chant. En dictée, j'avais zéro !"_ Passionné de musique depuis toujours, il cite volontiers Léonard Cohen, Peter Gabriel & Jacques Brel parmi ses références.
 
Nous nous rencontrons en août 99 au Festival de Blues d'Avignon, il me montre ses chansons, arrangées par un ami commun, Pierre Bénichou. il souhaite enregistrer, Pierre lui a parlé de moi et de mon travail... J'accroche aux chansons et au personnage ; aux journées de travail succéderont de longues soirées de discussions fort enrichissantes autour de ses textes. Janvier 2000, l'album est prêt, et Jean commence à se produire là où l'on veut bien le laisser chanter, et surtout l'écouter...
 
Buck Langlois
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