PRESENTATION DU SPECTACLE
Der Müde Tod (Les Trois Lumières) - Un chef d’oeuvre du cinéma fantastique qui s’inscrit dans la période de l’expressionnisme allemand.
La Mort s’installe dans une petite ville et emporte le fiancé d’une jeune fille. Celle-ci, prête à tout pour le sauver, lui rend visite. La Mort lui présente alors trois vies, trois histoires représentées par trois flammes vacillantes et lui propose un défi : si la jeune fille parvient à sauver l’une d’elle, son fiancé lui sera rendu. C’est ainsi qu’elle est transportée à travers le temps et l’espace.
Tout d’abord à Bagdad au IXème siècle où elle rentre dans la peau de Zobeide, la s--ur du Calife, amoureuse d’un jeune européen.
Puis au XVIIème siècle à Venise pendant le Carnaval, propice aux intrigues, elle incarne la belle Mona Fiametta, amoureuse de Giovanfrancesco mais promise au puissant Girolamo.
Enfin dans une Chine hors du temps, l’Empereur s’offre les services du grand magicien A Hi pour se distraire le jour de son anniversaire. Malgré tous les cadeaux et les sorts prodigieux, le tyran sera surtout intéressé par Tiao Tsien, la fille du magicien dont l’héroïne a pris les traits.
L’accordéon sous toutes ses formes et dans tous ses états au service de l’image.
L’accordéon est intimement lié à la musique traditionnelle et populaire, à la danse et au bal qui sont la spécialité de Benjamin Macke. Détourné de sa fonction habituelle, l’instrument est ici exploré sous plusieurs formes (diatonique, chromatique, et mélodéon) afin de soutenir la richesse des images par une grande diversité de sons et de possibilités.
La musique composée par Benjamin Macke s’appuie sur son expérience des musiques traditionnelles. Il privilégie le son acoustique de l’accordéon mais l’enrichit parfois grâce à des pédales d’effets (octaver, chorus, delay, flanger) et développe la musique avec un sampler. Le musicien crée ainsi en direct le matériau sonore et enregistre des boucles ré-exploitées tout au long du film.
Mélodies et sons se juxtaposent, s’enchaînent et s’emmêlent pour colorer, soutenir et parfois renforcer l’image. La musique raconte ainsi les Trois Lumières à travers le regard du musicien. Elle se fait tantôt ambiance, tantôt description, parfois elle dit plus ou autrement que l’image, parfois encore elle semble jaillir de l’écran ou provenir des personnages.
Ce spectacle est une rencontre insolite entre technologies : celle de l’accordéon, créé au XIXème siècle, du cinéma des années 20 et des effets contemporains.
PRESENTATION DU PROJET
« Mes premières expériences du monde cinématographique m’ont permis d’explorer un nouvel univers avec mon accordéon en le mettant au service de l’image. Ce type de spectacle m’offre une grande liberté dans la création et m’a donné l’occasion d’expérimenter des pédales d’effets (technologies rarement utilisées avec un instrument dit traditionnel tel que l’accordéon). Le matériau sonore ainsi travaillé m’a semblé se lier avec beaucoup de naturel aux images des films allemands des années 20.
J’ai choisi Der Müde Tod parce que c’est un film d’une qualité exceptionnelle, que j’ai trouvé véritablement « haut en couleur » ce qui est singulier pour du cinéma noir et blanc. Il peint des tableaux très variés, nous transporte d’un monde à l’autre et à travers les époques et présente une esthétique des plus riches.
J’ai composé des thèmes musicaux ou des ambiances propres aux personnages qui, comme eux, vont évoluer constamment.
Très vite dans l’élaboration de ce projet je me suis penché sur le son en lui-même. Le son, son traitement, les choix matériels prennent une place prépondérante et guident la composition. C'est pour cela que je travaille avec Aurélien Tanghe.
Lui-même musicien, Aurélien s’est spécialisé dans la sonorisation et l’enregistrement des sons acoustiques. Son parti pris très respectueux des propriétés acoustiques des instruments de musique me touche beaucoup. Dans ce projet, son rôle est déterminant. Il apporte les dernières touches à la création et participe à l’interprétation du ciné-concert en situation de spectacle.»