LADREZEAU Fanswa de mon état, je suis Kifkaftaké Bolokifkos Bablafaya, de mon nom « savann », un percussionniste amoureux transi de son gros « ka » bavard dont la musique est comme disait quelqu'un « la respiration de l'âme ».
Mon âme me réveille en pleine nuit et me susurre des mélodies atonales, des mots incompréhensibles, mais qui à force de travail et de patience deviennent matière.
Cette matière chantée et jouée accompagne les misères et les joies de ceux et celles qui d'un pas fou, décidé, nonchalant ou encore joyeux traversent la rue Piétonne, mon lieu de résistance où j'essaie à l'instar des griots africains et du maître Vélo de perpétuer la tradition.
Le gwo-ka n'est pas seulement rythme, il est aussi partage et amour de l'autre, deux notions que je veux entendre résonner dans le martèlement de chacun de mes marquages quand j'accompagne les cours de danse au local d'Akiyo, au centre des arts ou à la MJC des Abymes ou dans ceux des petits-fils et filles de Vélo que j'initie à la découverte du gwo-ka.
