En signant à 16 ans au Real Madrid, l’attaquant camerounais Samuel Eto’o aurait pu commencer une longue et belle histoire d’amour avec le mythique maillot blanc. Mais c’est aujourd’hui sous les couleurs bleu et grenat qu’il enfile les buts comme des perles et collectionne les titres. C’est en allant supervisé l’ivoirien Bonaventure Kalou lors d’un match face au Cameroun que les recruteurs madrilènes repèrent cet avant-centre véloce (1,79 m, 75 kg) et doué devant le but. Encore trop jeune pour prétendre évoluer avec l’équipe première, Eto’o joue avec la réserve du Real avant de descendre d’une division à Leganes pour la saison 1997-98. Le natif de Nkon participe à seulement 17 ans au Mondial français avec la sélection camerounaise mais doit encore se contenter des miettes lors de la saison suivante.
Les dirigeants du Real ne sont pas convaincus par l’opportunité de conserver Eto'o et l’envoient une première fois au Real Majorque, le club des îles Baléares, où il inscrit 6 pions en 12 matchs. L’année 2000 s’avère également prolifique en terme de palmarès avec les victoires du Cameroun en Coupe d’Afrique des Nations et aux Jeux Olympiques. Après un retour de six mois à Madrid, Eto’o repart à Majorque pour quatre saisons. Le Camerounais plante 48 buts en Liga, emmène le club en Ligue des champions et remporte la Coupe du Roi 2003. Mais le Real Madrid, qui a conservé la moitié des droits du joueur et a priorité sur lui, n’y croit toujours pas.
Ronaldo et Raul occupant déjà les deux places en attaque, le président Florentino Perez se décide à céder le joueur à son grand rival barcelonais. Mal lui en prend car si Eto’o a réussi à briller au sein d’une équipe mineure, il va littéralement exploser aux côtés des nouvelles stars du Barça, Ronaldinho et Deco. Dès sa première saison en Catalogne empile 24 réalisations, manquant le titre de "pichichi" (meilleur buteur) d’un cheveu. En 2005-06, il ne le laisse pas filer en augmentant son total (26) malgré près d’un mois d’absence en raison de la CAN. Celui dont l’égoïsme du buteur énervait ses coéquipiers à Majorque étonne également par son engagement collectif, profitant de ses permutations avec Ronaldinho pour distiller de nombreuses passes décisives. A la pointe de l’attaque Blaugrana, Samuel aide le club à remporter deux Liga consécutives ainsi que la Ligue des champions 2006 où il provoque l’expulsion du gardien d’Arsenal Jens Lehman en finale et inscrit le but de l’égalisation.
Alors que sa carrière semblait lancée sur les chapeaux de roue, Samuel Eto'o se blesse tout seul lors de la rencontre de Ligue des Champions opposant le FC Barcelone au club allemand du Werder de Brême. Le verdict est sans appel : cinq mois d'indisponibilité pour le buteur blaugrana.
A l'été 2007, Thierry Henry signe au Barça et la concurrence promet d'être rude. Mais Eto'o se blesse avant le deuxième match de la saison et son indisponibilité ne permet pas de voir le choix tactique de Frank Rijkaard. Dans le même temps, il est annoncé partant vers le Milan AC, champion d'Europe 2007, pour plus de 60 millions, mais il refuse l'offre souhaitant rester en Espagne précisément en Catalogne.