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JADE PLEURE SOUVENT: "En général, ça fout le bourdon aux autres, qui se disent que je vais pas bien. C’est vrai qu’à première vue, c’est un peu tristounet, quelqu’un qui pleure, ça fait penser à la pluie, et personne n’aime les temps maussades. J’ai jamais aimé les parapluies, et puis mes larmes, c’est un peu comme les boules de cristal, si on s’y prend bien, on peut y voir défiler toute mon âme [...] Après je repars sur de bonnes bases, comme une bonne vieille paire de chaussures ressemelées."
JUSTINE AIMERAIT RETROUVER SES LARMES:
"Justine s’était enfermée dans sa chambre. Elle avait couru et avait peur. Tout lui semblait soudain, et hostile.[...]
Ce jour-là , elle avait attendu que ses larmes viennent, mais elle était restée de glace.
Elle avait essayé de se rappeler les détails des journées précédentes, mais il y avait un grand trou noir à la place.
Depuis ce jour, des années avaient passé, et Justine n’avait toujours pas pleuré. Elle avait beau essayer, elle n’y arrivait plus, elle avait beau chercher, elle ne retrouvait plus ses larmes. Ses yeux ne connaissaient plus que la saveur de la terre sèche, craquelée, aux crevasses pourtant riches de souvenirs qui ne demandaient qu’à s’évaporer. Pour rafraîchir ses pensées, elle se remémorait les contes que sa mère lui lisait autrefois, dans lesquels des princesses pleuraient des larmes quand elles étaient tristes — des perles de larmes, des paillettes d’or, des gouttes d’ivoire. Justine n’en voulait pas tant, elle voulait juste une larme pour être une princesse encore une fois dans sa vie."
QUAND JUSTINE RENCONTRE SACHA, SACHA A PERDU SON CADEAU:
"Elle [Justine] arriva sur le grand boulevard un peu avant huit heures. Véritable goulet d’étranglement où venaient s’engouffrer tous les jours des milliers de piétons, il reliait le quartier résidentiel de la périphérie à son centre commercial et financier. L’heure de pointe avait commencé, et déjà les pas décidés des travailleurs croisaient les enjambées enthousiastes des futurs consommateurs. Malgré le brouhaha, c’était le meilleur endroit pour repérer les « englués ». On reconnaissait tout de suite ceux qui marchaient à contre-courant, ceux qui n’avaient pas le même entrain, ceux aux pas lents, hésitants.
Et ce matin, rien n’avait jamais été aussi clair. Abandonné au beau milieu du boulevard, un petit garçon était immobile, le regard accroché aux pavés. Absorbé par sa propre réalité, il semblait ignorer le monde qui s’agitait autour de lui.
Justine s’approcha, s’agenouilla près de lui et passa sa main sur la joue du garçon. Elle était mouillée.
« Tu pleures ? »
Il redoubla de larmes.
« Chut ! Il faut que tu te taises, ou tu vas nous faire arrêter. »
Huit heures sonnèrent. Sortis de nulle part, des hommes aux visages de rongeurs, engoncés dans des costumes bariolés, se mirent à ratisser l’avenue bétonnée en rang d’oignons. C’était la Brigade du Bonheur. Justine connaissait son rituel et ses uniformes, qui ne tarderaient pas à envahir les rues adjacentes pour y faire régner l’ordre du bonheur.
Comprenant que le garçon ne ravalerait pas ses larmes, elle le tira par la main pour l’emmener plus loin. Il la suivit tant bien que mal, son regard s’attardant sur les larges miroirs qui bordaient le boulevard. Ceux-ci lui renvoyaient des reflets déformés de son visage : filiformes ou obèses, creusés ou boursouflés, ils semblaient tous lui rire au nez. Sous ses yeux embués, il voyait ses traits défiler et s’enchaîner les uns aux autres pour lui dessiner un faciès de plus en plus menaçant. Sacha avait beau essayer de s’agripper à son image, il ne distingua bientôt plus qu’un écho lointain de lui-même.
La dernière chose dont il se souvenait, c’était de cris déchirant le ciel, un ciel blanc avec une pluie noire de poussières et des taches de sang giclant sur les graviers. De son regard qui courait au ras du sol, il distinguait des jambes nues pétrifiées, des vieilles savates essoufflées, des roues de landau affolées et des talons brisés qui essayaient de se rencontrer sans jamais y parvenir. Pagaille, panique. La terre avait vibré, ses tympans tremblé. Il avait froid. Une sirène fouillait, à l’affût la vie s’accrochait. Des bottes de miliciens accouraient. C’en était trop. Sacha ne voulait plus être là . Il avait regardé la poupée, l’avait serrée fort dans ses bras, et fermé les yeux.
« Oh, la poupée ! » se dit-il à lui-même, tout décontenancé, en réalisant soudain qu’il ne l’avait plus.
Le souvenir lui fit rouvrir les yeux et il se retrouva nez à nez avec Justine. Celle–ci lui indiqua d’un signe de la main qu’ils pouvaient sortir, mais sans faire de bruit. Ce rêve n’était donc pas fini, se dit Sacha et, aussi beau qu’un rêve puisse être, s’il continuait quand on voulait qu’il s’arrête, ça devenait un cauchemar."
Fionna Apple, Damien Rice, Aimee Mann
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Marigold's looking over her shoulder
and her eyes seem hazy.
There are beer cans and a
syringe lying on the floor.
She's expecting someone to come
through the door.
But the memories she wanted
don't come to mind,
it's just a puddle of mud,
and she's unable to find
her way through it.
Mari can't seem to find
the right frame of mind
to make it all right,
but she keeps trying just the same.
Steve ADKINSListen you fuckers, you screwheads, here’s a man who would not take it anymore, who would not let…
listen you fuckers you screwheads,here’s a man who would not take it anymore
A man who stood up against the scum, the cons, the dogs, the filth, the shit,
Here is a man who stood up
Some day a real rain will come
And wash all the scum off the streetsLittle kids shoot marbles
Where the branches break the sun
Into graceful shafts of light
I just want to be pure
Jim CARROLL
You’re growing up
And rain sort of remains
On the branches of a tree
That will some day rule the earth
And that’s good that there is rain
It clears the month
Of your sorry rainbow expressions
and it clears the street
of the silent armies
So we can dance
Jim CARROLL