A.C.E.
Le projet Atelier de Création Expérimentale tel qu'il se présente aujourd'hui est la rencontre, l'échange et la découverte d'individus aux disciplines les plus diverses, animés par leurs désirs et ambitions créatrices depuis 1994.L'Atelier de Création Expérimentale a pour objectif de mettre en place des actions (concerts, expositions, interventions publiques..) et des dispositifs dans lesquels nous essayons d'apporter des pistes et des voi(x)es médianes possibles aux enjeux de dominance. Projet ambitieux certes, mais il n'y a que dans la praxis que nous puissions parfois répondre à nos interrogations.
L'A.C.E. n'est ni une association à buts sédatifs, ni sous influences financières et nous ne troquons point notre silence contre de la nourriture. Un principe simple, pour nous faire entendre nous faisons du bruit.
Dégagées des enjeux politiques et financiers, sans en ignorer l'existence, nous avons opté pour l'auto financement. Ce en quoi l'A.C.E. est un projet artistique et politique dont les membres, auteurs et participants sont les artisans. Et c'est ensemble, par les échanges multiples de savoir, les expériences diverses acquises, avec tous ceux qui le souhaitent et sans prétention que nous réussirons à mettre en évidence ce sur quoi nous sommes inconscient. Voilà le seul et unique objectif mené par l'A.C.E.
L’A.C.E. n’a aucune prétention alternative supplémentaire au monde associatif déjà présent et bien implanté, ni la séduction, l’adhésion ou la fédération du plus grand nombre à nos idées. C’est un projet dans lequel nous interrogeons les structures hiérarchiques de dominance, le conditionnement et le cloisonnement des individus dans leurs automatismes socioculturels. En instituant les jugements de valeur et les préjugés, ces rapports de dominance entraînent des luttes dont les enjeux et les fondements finissent par nous échapper, jusqu’à la violence sous toutes ses formes. C’est cela que nous tentons de questionner et d’éclairer.
Avons-nous la capacité, le droit, la liberté d’imaginer de nouvelles structures dans lesquelles nous pourrions vivre, évoluer et vraiment nous épanouir? De nous inventer de nouveaux rapports sociaux et économiques? En sommes-nous capables?
L’A.C.E. n’apporte aucune réponse ni solution et les propositions sont rares et nous incitent à la méfiance. Les projets et les actions que nous menons sont un moyen de nous interroger et d’interroger les individus et les espaces dits publiques dans lesquels nous évoluons afin de trouver peut être des idées. Pour vivre ensemble il faut pouvoir se rencontrer et échanger, mais nous avons finit par déserter les espaces qui nous sont paraît-il réservés, alors comment faire pour se trouver des idées?
Notre pratique répond également à une recherche de cohérence avec soi-même, elle est un genre de psychotrope pour se sentir moins angoissé face aux interdits sociaux toujours grandissants. Difficile de résister au regard de l’autre, d’une société. Un regard capable de figer un individu dans ses automatismes, de l’enfermer dans ses angoisses et le mutisme. Difficile de déplaire, d’échapper au sens commun qui écrase. Entre fuir, lutter ou subir on ne choisit pas, mais trouver impérativement une attitude à adopter pour répondre à l’urgence.
Ce ne sont pas les activités festives qui nous caractérisent mais bien l'approche médiane que nous avons dans nos rapports les uns aux autres. Plus la réalité devient violente plus elle est insupportable et moins on peut la désigner. Il y a en chacun de nous un reflet grave et noir, habituellement muselé avec un faux semblant pour le dissimuler et un langage pour l'excuser quand la bride ne peut contenir ses excès. Nous avons opté pour la gravité sans limite ni scrupule ni tabou. Non par provocation ou originalité mais par soucis d'équité.
- Nous sommes un projet non festif dans un monde bien festif -