Comment décrire une ambiance musicale, tant les mots peinent à traduire l'émotion ressentie à l'écoute de la musique ? Pour évoquer atmosphères, humeurs ou impressions musicales, les mélomanes ont souvent recours aux couleurs du spectre optique: c'est ainsi que Florian Gougne est parvenu à obtenir la nuance propre au swing de Basie, d'Ellington, de Freddie Green et des frères Moten, en demandant aux musiciens des Jazz Devils de rechercher un son de couleur pourpre.
Depuis l'antiquité, le pourpre est synonyme de noblesse, de luxe, de richesse. Autrefois réservé aux empereurs et aux rois, il se décline aujourd'hui en mille et une teintes entre héliotrope et aubergine. De même, le Big Band, mêlant cuivres, bois, cordes, percussions et voix, dispose d'une somptueuse palette sonore capable de rendre tous les tons du grand tableau historique qu'est le swing.
Autre symbole très pertinent pour une grande équipe d'une quinzaine de musiciens, la lumière pourpre n'existe que dans la combinaison des ondes rouges et bleues. Le pourpre des Jazz Devils émane autant des tons rouges et fougueux des jeunes talents du groupe que des teintes bleues, plus sereines, des plus mûrs.
Cet album est le reflet d'une évolution significative dans la vie des Jazz Devils. De la spontanéité et la bonne franquette de la période des bretelles jaunes, l'orchestre est passé aux rythmes et timbres d'un swing plus soigné et plus riche, grâce à un travail intensif du jeu d'ensemble et aux nuances appliquées par couches successives. Si les goûts et les couleurs ne se discutent certes pas, l'amateur des tonalités et coloris de la grande époque du jazz en retrouvera un choix généreux à l'écoute de ce 'Purple Swing'.
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