About Me
Artiste performant pertinement,
linguistiquement parlant.
Dans ce schéma, l’émetteur et le récepteur se font face, et leurs sphères respectives sont comme deux bulles imperméables qui se gardent bien de s’intersectionner. La communication se veut ici “tête à tête idéal†entre deux individus libres et conscients, et qui possédent le même code ; communication, par conséquent, toujours réussie.
Or, parler, ce n’est certainement pas échanger librement des informations qui “passent†harmonieusement, indifférentes aux conditions concrètes de la situation d’allocution et aux propriétés spécifiques des partenaires de l’échange verbal. Des contraintes supplémentaires apparaissent qui fonctionnent comme autant de filtres limitant les possibilités d’intercompréhension (nature particulière du locuteur, nature des allocutaires, leur nombre, leur comportement ; organisation matérielle, politique, sociale de l’espace ; contraintes de genre, contraintes thématiques). L’intercompréhension peut être partielle et elle ne peut être que partielle puisque la communication se fonde sur l’existence non pas d’un code, mais de deux idiolectes (au minimum ; d’où la fréquence de phénomènes tels que malentendu, contre-sens, quiproquo, d’où l’existence de termes tels que “non-ditâ€, “sous-entenduâ€).
Ainsi, mon travail prend source dans ce “Or,†au sein même des problématiques de la linguistique de l’énonciation. Disons simplement qu’à l’opposé de cette conception informationnelle de l’échange verbal, ma démarche serait plutôt de mettre l’accent sur le fait que “direâ€, c’est en même temps “faire†et, quelque soit l’ambiguïté de ces termes, d’assimiler le langage à une pratique, une praxis, une production, un travail.
En effet, ces “questions de langage†se jouent concrètement dans une pratique performative, mélangeant des codes aussi divers que ceux du théâtre, de la chanson, du choeur, de la conférence ; afin de servir la problématique plus générale de l’interprétation.
L’interprétation étant en quelque sorte le mot-clef de chacun de mes travaux, je crée des dispositifs discursifs et sonores qui me permettent de déjouer cette linéarité communicationnelle communément admise en y intégrant le para-linguistique (mimique, intonation, gestuelle), à travers l’énonciation d’arguments d’autorité grandiloquents (citations de littéraires, d’essayistes, de linguistes, de critiques d’art, de théâtre, de musique...), mais également l’énonciation du “jeâ€, fondement de la subjectivité.
Tapez 1...
(podium, lumistile, projection karaoké)
nov.08
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Installation à la Galerie La Rage
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Je suis issue de la performance.
Et j'ai depuis peu développé ma pratique à travers l'organisation d'un être-ensemble. Un être-ensemble est défini par des lieux et des temps de représentation : présence en un même espace et en un même temps d'un public et d'invités performant (choristes, solistes, musiciens...) pour chanter, parler ou se taire ensemble ; il est fondé sur un principe d'écoute plus ou moins défaillant, puisqu'il est en général question de la création d'un collectif où je le souhaite, les singularités reprennent toujours le dessus.Ici, dans cette galerie, les données et les termes changent : j'expose une installation et le spectateur projette.
Ici, pour ce lieu et ce temps d'exxposition de deux semaines, j'expose une installation interrogeant la représentation et l'interprétation.
La place, la gestuelle, la direction, le texte du performant sont déterminés.
Ainsi, je refuse les automatismes de la représentation : il s'agit d'une contrainte de lecture, d'une contrainte gestuelle afin d'éviter l'immédiatement mobilisable du su par cœur.
Prêt-à -performer, en quelque sorte.