Issue d'une famille batelière, le goût du voyage m'est apparu très vite, allant d'internat en internat, ne voyant pas où tout cela allait me mener, je voguais.
Dans mon enfance, je ne savais guère que choisir comme métier, et me demandais comment pouvoir exprimer les choses essentielles qui m'appartenaient, et que je voulais exploiter pour mon avenir et mon bien-être de vie.
Dans ma 17ème année, je découvris la photographie. Qu'était-ce vraiment? Qu'allais-je pouvoir en faire ? Toutes ces questions ont trouvé réponse au fur et à mesure de mon apprentissage de cet art, et je fus alors convaincue que tout ce que j'avais envie de faire, de dire , de prouver, pouvait s'exprimer au travers de cette technique.
J'allais débuter mes reportages avec l'espoir de montrer aux autres le sens du vrai, du coeur, de la volonté et de la tolérance.
La photo est un moyen d'expression très fort et très malléable.On peut dire tout ce que l'on veut de l'image, mais il faut respecter le sens de ce qu'elle représente.
A l'heure actuelle, c'est l'image numérique avec tous ses accessoires qui fait de la photographie un art "virtuel ", mais ne faut-il pas s'interroger sur sa réelle signification ?
Dans mes photos, j'essaie de retrouver une valeur importante à mes yeux et qui se perd sans doute : "photographier dans le présent et transmettre dans le futur", avec le plus grand respect de l'Autre.
L'Autre, qui est un être humain , riche ou pauvre, petit ou grand, hétéro, homo, gros, mince, en bonne santé ou malade, noir, blanc, jaune ou rouge, l'Autre est avant tout un être humain, qui fait partie de la société que nous construisons chaque jour.
Si l'on met à l'écart ceux ou celles qui ne rentrent pas dans les catégories que la société fabrique de manière très silencieuse et pourtant très efficace, ne risque-t'on pas un jour de se retrouver soi-même exclu et de se demander pourquoi ?
Lorsque je photographie, les termes de respect, d'écoute et de réceptivité de l'Autre me restent perpétuellement à l'esprit.
Graziella