"Sur place et selon l'angle de vue, les panneaux publicitaires à la sortie d'Orange ressemblent étrangement à ceux que l'on trouvera sans doute près d'une ville du Kansas ou d'ailleurs. Ce n'est que plus évident quand on voit certaines photographies de ce livre, qui ne sont pas sans rappeler quelques tableaux de Hopper, qui n'est pourtant jamais venu à Magny- Cours ni à Varennes sur Allier. Des intérieurs désolés, des flippers qui attendent dans un coin, des pompes à essence, des voitures à l'arrêt. Seule différence: une Mercedes à la place d'une Cadillac. Toutes les photos de ce livre racontent des histoires, aussi bien par un portrait que dans un paysage. Le hasard ou la composition rendent certaines photos absolument superbes. Les sites s'y prêtent. Et l'oeil du photographe fait tout le reste"
Lionel Bedin, www.ecrivain-voyageurs.info
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"Le pèlerinage humaniste ressuscite ici des scènes du passé dont il ne reste que quelques empreintes, la pesanteur de l’existence et ses rares moments de grâce. En restituant la mémoire vive, les deux auteurs parviennent à insuffler de la vie là où ne règnent que le silence et l’oubli.
Ce qui explique qu’en parcourant le livre, on éprouve le sentiment d’un voyage où le temps serait comme suspendu avec, en filigrane, une vision de l’intérieur, intime et franche. Si la beauté et la force des portraits, le relief des scènes et de la vie quotidienne témoignent de notre époque, ils transcendent malgré tout l’histoire de la Nationale 7. C’est pourquoi au-delà de son caractère documentaire, la démarche incite surtout à la rencontre pour que nous-même nous traversions un peu ce fantasme de l’ailleurs que représente la route."
Fanny Menceur, Technikart
«Albéric d’Hardivilliers et Matthieu Raffard ont pris la route des vacances des années 1960, la fameuse Nationale 7 détrônée depuis par les autoroutes du Sud. Dans leur livre, de Paris à Menton, sur quasi mille bornes, se succèdent zones industrielles, restos routiers, enseignes ou vitrines de villages qui alternent avec des portraits de personnages restés là ou de revenants nostalgiques. Le tandem, dans la tradition du road-movie, s’émeut en noir et blanc le long de la route qui, comme le chantait Charles Trénet, “traverse la Bourgogne et la Provence, qui fait d’Paris un p’tit faubourg d’Valence, et la banlieue d’Saint-Paul-de-Vence.»
Frédérique Babin, Le Monde 2 n° 236, 23 août 2008