Random, weird, smart, creative, out of the ordinary people, who like to have random aimless adventures doing stuff most people wouldn't even think of, free minds.
Enivrez-Vous
Il faut être toujours ivre.
Tout est là :
c'est l'unique question.
Pour ne pas sentir
l'horrible fardeau du Temps
qui brise vos épaules
et vous penche vers la terre,
il faut vous enivrer sans trêve.
Mais de quoi?
De vin, de poésie, ou de vertu, à votre guise.
Mais enivrez-vous.
Et si quelquefois,
sur les marches d'un palais,
sur l'herbe verte d'un fossé,
dans la solitude morne de votre chambre,
vous vous réveillez,
l'ivresse déjà diminuée ou disparue,
demandez au vent,
à la vague,
à l'étoile,
à l'oiseau,
à l'horloge,
à tout ce qui fuit,
à tout ce qui gémit,
à tout ce qui roule,
à tout ce qui chante,
à tout ce qui parle,
demandez quelle heure il est;
et le vent,
la vague,
l'étoile,
l'oiseau,
l'horloge,
vous répondront:
"Il est l'heure de s'enivrer!
Pour n'être pas les esclaves martyrisés du Temps,
enivrez-vous;
enivrez-vous sans cesse!
De vin, de poésie ou de vertu, à votre guise."
Charles Baudelaire
L’étranger
Qui aimes-tu le mieux, homme énigmatique, dis ? Ton père, ta mère, ta soeur ou ton frère ?
- Je n'ai ni père, ni mère, ni soeur, ni frère.
- Tes amis ?
- Vous vous servez là d’une parole dont le sens m'est restée jusqu'à ce jour inconnu.
- Ta patrie ?
- J'ignore sous quelle latitude elle est située.
- La beauté ?
- Je l’aimerais volontiers, déesse et immortelle.
- L’or ?
- Je le hais comme vous haïssez Dieu.
- Eh ! qu'aimes-tu donc, extraordinaire étranger ?
- J'aime les nuages... les nuages qui passent... là -bas... là -bas... les merveilleux nuages !
Charles Baudelaire
Itaca
Eu va sabiá pas, quant de temps aviá passat luenh de son iscla. Un trentenau au mens a rodar lo monde e la tèrra e lei mars. En cerca de qué ? De paisatges noveus, d’autrei gènts, de trabalh, d’amor, d’aventuras ?
O d’oblidum ?
Landar de lònga. Arribar. E subretot, partir. Sènsa relambi, partir. Per plus pensar, per evitar de se rescontrar tròp lèu, ò de descobrir que lo mirau èra vuege.
Il ne le savait pas, lui, combien de temps il avait passé loin de son île. Une trentaine d’années, au moins, à rôder comme un malade, à courir le monde et la terre et les mers. À la recherce de quoi? De nouveaux paysages, d’autres gens, de travail, d’amour, d’aventures?
Ou d’oubli?
Traîner sans cesse. Arriver. Et surtout partir. Sans relâche, partir. Pour ne plus penser, pour éviter de se rencontrer trop tôt, ou de découvrir que le miroir était vide.
Bên bỠô lâu
Khi vỠnước mắt trên tay
với đêm áo não với ngà y cạn khô
quê hÆ°Æ¡ng tạnh khuất bây giá»
từ đây thiên cổ còn ngỠchi không
tôi vỠgặp lại hư không
bà n tay nội ngoại bay vòng nát tan
vỠđây mảnh đất khô tà n
vỠđây nắng lạ còn chan chói lòng
Ä‘Æ°á»ng Ä‘i duyên nợ đèo bòng
giang sơn gieo nhẹ chút lòng thái hư
giữa vá»i sầu muá»™n nhân ngÆ°
hồn thiêng hát gá»i ân từ bay theo
Ä‘Æ°á»ng Ä‘i thÆ¡m giữa quê nghèo
nÆ°Æ¡ng cau vÆ°á»n chuối còn treo bóng ngÆ°á»i
khi vá» Ä‘áºu giữa tăm hÆ¡i
gà trÆ°a gáy muá»™n ngang trá»i quạnh hiu
Nguyen duc batngan