Maldoror rencontre un jeune musicien, au milieu d’une campagne désolée, au bord de la mer.
Il lui fait part de ses pensées et hallucinations. Naît alors sous le regard du spectateur un dialogue étrange dont il devient rapidement le tiers complice. C’est un départ pour une virée infernale, une chevauchée fantastique dans l’empire des songes.Maldoror déverse sur l’Homme et sur Dieu, avec parcimonie et délectation, ses mots en guise de poison. Le jeune guitariste, à la fois victime et complice d’un moment - ami et ennemi - est malgré lui le spectateur acteur et confident qui reçoit ses paroles et les transforme en son propre langage. Il résiste avec les moyens de sa musique, de son silence et de sa candeur, à la force subversive en lui du verbe de Maldoror.
Ils deviennent deux acolytes qui se mettent en scène ; ils plantent le décor et commettent leur forfait. Car l’Homme, cet animal, cette bête immonde, est là , devant eux, dans la salle...Le duo macabre installe un univers dense, mêlant tendresse réelle et feinte, cruauté et ironie, délicatesse et violence extrêmes, où les images et les pensées défilent, comme une succession de jours et de nuits accélérées, à un rythme effréné. Les mots, les notes, se fondent et génèrent un mouvement irrésistible, une ronde infernale au sein d’un monde éclaté et recomposé
Bestiaire
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