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Guigx's Art
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Barbe Bleue de Gustave Doré by Rmx, un vrai plaisir =)GuiX et RemX vous présentent "L’orphelinat", le début d'une petite nouvelle de notre conception qui vous plongera pendant quelques instants dans notre univers. Un hommage du 10ème art au célèbre écrivain français Guy de Maupassant. Appréciez.Absorbé par ses pensées, Tom fixait le plafond de la chambre commune. Les rayons de la Lune emplissaient la pièce leur douce blancheur. Il décida de se lever pour contempler le ciel d’argent. Les astres scintillaient et tout le parc était baigné de lumière, à l’exception du lac étrangement nappé de brouillard. Depuis son arrivée, le jeune garçon n’avait jamais vu cet endroit habillé d’une allure aussi fantomatique.
Son coeur ne fit qu’un bon lorsqu’il aperçu une forme qui longeait la rive à la lisière du parc. La nuit des animaux venaient s’y abreuver mais cette fois ce n’en était pas un. Tom ne pouvait détacher son regard de cette forme qui s’était fixée, semblant observer elle aussi dans sa direction. Il recula de la fenêtre et jeta un regard dans la salle ; tout le monde dormait a poing fermés. S’étendant sur son lit , effrayé par ce qu’il venait de voir, il se persuada de trouver le sommeil et de s’abandonner aux bras de Morphée…
Un froid glacial envahit d’un seul coup le dortoir, tel un souffle venu de l’extérieur. Mais de nouveau enfoui dans ses couvertures, il ressenti une chaleur vive, contraire au froid ambiant qui régnait dans la chambre, alors qu’aucune fenêtre n’était ouverte.
Cependant, il n’arrivait pas à trouver le sommeil et repensait sans cesse à cette forme énigmatique, à cette curieuse apparition venue du néant et à cette attirance qu’il avait ressenti entre elle et lui. Ce n’était pas un animal il en avait le coeur net, mais quoi alors ? Tom senti une étrange fatigue l’envahir : ses muscles devinrent lourds tout d’un coup et, résigné à ne plus repenser à cette étrange apparition, il décida de fermer les yeux. Cette nuit lui ferait sûrement du bien.
Au bout de quelques instants, des bruits de pas sur le plancher grinçant, à la fois familiers et effrayants, se firent entendre; ces bruits s’arrêtaient derrière la porte sombre du dortoir juste en face de son lit, laissant après coup un silence qui lui glaçait le sang. Pour se rassurer, Tom se dit : « Cela doit être le surveillant qui fait sa ronde de nuit. » Mais cette présence ne semblait pas avoir quitté le seuil de la porte. Tom gardait toujours ses yeux fermés et écoutait attentivement, non pas sans peur, ce profond silence de mort.
C’est au moment où la poignée de porte s’enclencha qu’il se décida à ouvrir les yeux. Il semblait être le seul à percevoir ce qu’il se passait. La porte s’ouvrit enfin et Tom ne vit qu’une lumière apparente à celle de la Lune inonder le couloir.
Irrésistiblement attiré par elle, il se leva et marcha dans sa direction. Ce halo lumineux évoluait au rythme de ses pas ; la peur mêlée a la curiosité le poussait à avancer. Il comprit que ce qui se trouvait à quelques mètres de lui était la chose qu’il avait vu près du lac.
Le couloir était devenu sombre. Un bruit soudain le ramena a la réalité : c’était le surveillant qui faisait sa ronde quotidienne. Tom ouvrit la première porte qui se présenta a lui ; pétrifié il comprit qu’il était entré dans la chambre de ce même surveillant. Les bruits de pas se rapprochaient et il ne savait que faire. Ils s’éloignèrent finalement. Rassuré, il se pressa de sortir. Il lui fallait retrouver la trace de ce qu’il avait vu… Tom descendit silencieusement les marches de l’escalier principal et sortit sans trop de difficultés à l’extérieur du bâtiment. Il sentit un nouveau froid le submerger ; la chose était là immobile à l’attendre au milieu du parc…
Devait-il la suivre ? Si il le faisait, il risquait d’être renvoyé. La lumière de la Lune qui jusque là avait été omniprésente sembla disparaître d’un seul coup. Tom regarda vers le ciel et compris : un épais nuage l’avait totalement recouverte. Rabaissant sa tête, la source lumineuse semblait avancer dans la pénombre telle un revenant. Tom n’apercevait même plus la façade austère et imposante de l’orphelinat : tout son environnement était plongé dans le brouillard et l’obscurité. Face à cette chose indescriptible, à cette étrange source de lumière qui se différenciait des éléments sombres du parc, son esprit le poussait malgré lui à la suivre. La lumière était son seul guide à présent, et semblait vouloir l’emmener dans un endroit interdit. Il décida un peu à contre c,,ur de la suivre. Il faisait nuit noire à présent. Tom senti au fur et à mesure qu’il marchait que la végétation se faisait de plus en plus dense. Il devina avec frayeur qu’il s’aventurait à présent dans la forêt qui bordait le parc. En effet, lorsqu’il posait ses yeux sur la curieuse forme spectrale qui semblait vouloir l’emmener quelque part, la faible lumière qu’elle dégageait laissait deviner les galbes sinistres des grands arbres de la forêt. Hormis les pieds de Tom qui foulaient les herbes au sol d’un pas régulier et monotone, aucun bruit ne se faisait entendre. La neige se mit à tomber, tel un voile doux et humide. Le petit garçon s’enfonçait de plus en plus dans cette forêt lugubre et magnifique, comme hypnotisé par la forme spectrale. Soudain, la chose s’arrêta net au pied d’un arbre à l’allure étrange. De cet arbre sombre marqué par le passage des saisons, il émanait une sorte d’âme mystérieuse, presque effrayante. Tom était pétrifié à la vue de ce colosse dont les branches lui faisaient penser à des bras qui allaient l’agripper d’un instant à l’autre. Désormais, la forme ne bougeait plus et semblait tournée vers l’enfant, plus intrigante que jamais. Tom regarda la base de l’arbre faiblement éclairée et distingua, à son plus grand étonnement, comme une fissure qui semblait renfermer quelque chose. Intrigué, Tom s’approcha tout doucement du colosse aux branches acérées, tout en écartant de ses mains la fine neige qui se mettait en travers de son chemin.
Il faisait nuit noire, aucun bruit ne se faisait entendre. L’on entendit alors le bruit presque apaisant d’un léger vent de Décembre qui balayait sur son passage la cime des arbres…