About Me
On pourrait commencer par dire que Marvin Gaye est l'un des plus grands chanteurs que le label Motown ait réussi à mettre sur orbite depuis sa création en 1959. On pourrait aussi commnencer par dire que sa voix est l'une des plus belles du rytm'n blues et même de la soul en générale. On pourrait aussi dire que son disque de 1971 " What's Going On" fait pratiquement l'unanimité quant au titre de " meilleur album de tous les temps". Mais même en disant cela on sera loin de sa dimension céleste et quasi divine. Du divin et céleste, il faut dire qu'il en a mangé. Né Marvin Pentz Gaye Jr., le 2 avril 1939 à Washington, il commence à chanter à 3 ans dans la chorale de l'église de son père pasteur. Celui-ci, adventiste du 7e jour jusqu'au bout des ongles élève son enfant dans une rigueur et une austérité qui frise le sadisme. D'ailleurs, cette austérité aura raison de Marvin Gaye puisqu'il sera abattu par son propre père le 1er avril 1984 sous prétexte de " diablerie" et " possession du démon" (s'il fallait abattre les gens possédés il n'y aurait plus grand monde sur la Terre!). Austérité et privation, Marvin n'a qu'une seule idée en tête : survivre et s'éloigner de ce père ingrat. Après le chant il s'essaye au piano puis finalement à la batterie qui le séduira très vite. Le bac en poche, Marvin fait son armée dans les Forces de l'Air américaines et commence à trouver que la Terre est plus belle vue de là -haut. Il attérit à la fin des années 50 en jouant avec e groupe de Washington The Marquees (avec un certain Bo Diddley). Il se fait remarquer par Berry Gordy Jr de la jeune boite Motown pour jouer dans différentes formations dont Martha Reeves & The Vandellas ("nowhere to run" que tu peux entendre sur la BO de Good Morning Vietnam ou sur celle des guerriers de la nuit), The miracles, The contours et sur l'inusable morceau "please Mr Postman" des Marvelettes (1961). Néanmoins, il commence sérieusement à abandonner la batterie au profit du chant quand il met en duo avec son amie Tammi Terrell en 1967 pour l'album United. Malheureusement, cette belle complicité entre Terrell et Gaye sera mise à mal par la tumeur dont souffre la jeune femme. Déjà , la même année de leur premier album, Tammy Terrells'était évanouie dans ses bras, lors d'un enregistrement en studio! Ils ont juste le temps de faire l'album You're All I need en 1968 que Tammy Terrel meurt des suites de sa maladie le 17 mars 1970. Marvin Gaye sombre alors dans la dépression et peaufine dans le silence de sa peine le magnifique et cultissime What's going on, mélange de larmes esselés et de joies nostalgiques, d'espoir vacillant et de désespoir pluvieux. Que ce soit ce titre "What's giong on", "mercy, mercy me" ou encore "inner city blues" les paroles indomptées du chanteur resteront longtemps dans les charts américains, collées sur tous les jukebox. "What's going on n'est pas seulement un chef d'oeuvre de Marvin Gaye, dit le critique musical John Bush, mais c'est surtout le plus passionné et le plus important des disques qu'à crée la soul, porté par un homme qui est libre de dire ce qu'il pense(...) Avec ce duisque, Gaye nous donne ses réflexions sur la métamorphose de l'Américain Way Of Life, sa décadence, ses violences militaires et policières, son lot de misères et de chômeurs. " Avant de sortir son nouvel album solo en 1973(Let's get it on) plein de fureurs charnelles et de démesures érotiques, il enregistre un disque avec Diana Ross en 1971 enfin ...presque. La sublime Diana était enceinte à cette époque et ne supportait pas que Marvin passe son temps à fumer des joints pendants les prises. devant l'arrogance du chanteur qui ne voulait rien savoir Diana arrive à convaincre leur producteur de les enregistrer chacun de leurs côté! En 1977, entre les albums I want you et were, my dear, Marvin Gaye arrive à placer un bon petit morceau de disco de derrière les fagots "got to give it up" qui restera longtemps n°1. Hélas, comme la plupart des artistes la drogue le rattrape et le chanteur sombre dans des problèmes d'argents et d'impôts. Il est obligé de s'installer en Belgique, à Ostende, en 1981. Mais rien n'y fait: la paranoias'empare de lui et il est sûr que quelqu'un s'apprête à le tuer! Il s'entoure de gardes du corps, il porte un gilet pare-balle et se retrouve finalement (comme dans toute paraoia) devant lui-même, miroir intérieur d'avoir raté sa vie. Il essaye maintes fois de se tuer mais sans grande conviction. La suite on la connait.....