Crédits photo et vidéo : Xavier Curnillon, Marc Curnillon, Catherine Ledoux, Annie-Claude Roberge
Venue de nulle part ? Non, certainement pas. Surgie d’où on ne l’attendait pas ? Ça, oui. Car à peine un an avant de donner son premier spectacle comme auteure-compositeure-interprète en avril 2007, Annie Claude écrit, tourne, monte et réalise… des films ! Et voilà que tout à coup, au printemps 2006, cette vidéaste émergente prend tout le monde par surprise (y compris elle-même, probablement) et se met à pondre chanson sur chanson, une, deux, cinq, douze, dix-huit chansons, paroles et musique. « Han ? C’est toi qui as fait ça, Annie Claude ? Mais c’est su-per-bon !!! J’savais pas que tu faisais des tounes ! », lui disait-on, un peu incrédule, en écoutant son premier démo-maison. « Ben moi non plus », répondait-elle… Pas que l’on fut surpris de son talent artistique — sa réputation de créatrice n’était plus à faire depuis longtemps dans son entourage —, mais changer d’art comme .. de chemise, et se révéler aussi talentueuse dans ses nouvelles fonctions, voilà qui est plutôt rare, avouons-le.
Il faut dire qu’Annie Claude n’en était pas à ses toutes premières armes dans l’univers musical, y ayant déjà frayé dans une vie antérieure. Elle comptait donc plusieurs musiciens dans son cercle d’amis, dont un grand complice, l’homme-orchestre Alain Quirion, qui a aussitôt été séduit par cet univers particulier, et a mis, dès le départ, sa créativité au service de cette poésie fragile et intimiste. En plus de cosigner les musiques, il a créé des arrangements simples et astucieux où se croisent des atmosphères hétéroclites qui contribuent à l’identité forte et attachante de ce nouveau répertoire.
Ne manquait plus qu’un orchestre, et comme tout semble couler de source dans cette aventure, un véritable dream team s’est formé, naturellement, autour d’Annie Claude : de vieux amis expérimentés (Quirion, Michel Dagenais, Catherine Ledoux et Jenifer Aubry), des gens qui ont musiqué, souvent avec les grands, un peu partout sur la planète. On a déjà vu pire comme band de départ, n’est-ce pas ?
Et justement, le monde est grand, et au printemps 2007, Annie Claude reprend contact avec un ami français rencontré dix ans plus tôt alors qu’elle parcourait les vieux pays avec un sac au dos et une flûte à la main. Au fil de leurs conversations s’articule un voyage où se côtoieront retrouvailles, musique et amitié. Elle est donc partie en novembre dernier rejoindre ses cousins pour y donner une dizaine de spectacles, principalement dans la région de Grenoble et à Paris.
Aujourd’hui, quelques répétitions plus tard et avec une quinzaine de prestations en poche, nous arrive une auteure-compositeure-interprète libre et spontanée, qui a le sens des mots qui interpellent, des mélodies qui restent entre les oreilles et s’installent en nous, tout en douceur, comme autant de confidences… On écoute ça ?
Luc Ledoux