Jean Tamas

Profondément Gwadloupéen, il essaie de le faire ressentir à travers sa musique. Et il souhaite que le monde entier sache que chez lui en Gwadloup, il y a eu, et il y a encore de Grands Prophètes du GwoKa, la Musique Traditionnelle Gwadloupéenne (Vélo, Robert Loyson, Sergius Geoffroy, Aksidan, Christène, Anzala, Guy Conquète...). Des Maîtres-Ka qui ont sué sang et eau pour que perdure cette Divine Musique.Musicien autodidacte, Jean Tamas a vu le jour en 1960. D’abord bercé par le violon et la guitare de son Père, le Piano de sa Soeur (Annie), la Basse de son Frère (Henry), il a été initié à ses premières notes de Guitare vers l’age de 10 ans, par son frère Serge (Tutu). Il touche au Classique, à la biguine, au Jazz…1974, il commence à intégrer les groupes Chorale Colibris, chorale de l’église du Carmel, le groupe Djet Action…, où il se met progressivement avec sa guitare, aux choeurs et au chant.C’était l’époque des « chap», pas très appréciée des parents, où il allait épier dans les bals ses modèles guitaristes de l’époque Léo Pommier, Guy Jaquet, Christian Léon, Daniel Dimbas, Justin Bénarès et plein d’autres.Les 33 tours de Ramon De Herrera, Wes Montgomery, Georges Benson, André Condouand, Carlos Santana… ont longtemps remplacé ses livres et cahiers.Vers 1980, Georges Plonquitte (Rosalie repris par Carlos) fait appel à lui au sein du G.P. Orchestra, groupe de Bal, il commence à côtoyer les Musiciens tel que René Beauregard, Christian Léon, Fred Josué (Capio), Justin Bénarès… et surtout les nuits blanches.1984, il fonde, à Basse Terre, le premier groupe de Carnaval à Synthé : Mango Dlo, initiateur des populaires défilés-défoulement du Vendredi soir, et cela a duré plus d’une dizaine d’années, il s’était mis à l’occasion, au synthétiseur, et a été l'un des premiers ambianceurs de rue, hé oui.En parallèle, il a ponctuellement travaillé avec les groupes : Letchi, Titiyétèt, K.G.B., Banbiyo, Exotik, Pluriel, le Poète romancier Anthony Phelps, la Conteuse Suzy Ronel… et a été un des membres fondateurs et actifs de Vendredi Pichon.1994 il conçoit et construit une batterie-bombe plastique (des fûts en plastique et en fer blanc avec des peaux de cabri) qui a été utilisé à « Partitions » sur RFO, pour l’enregistrement du CD de Mango Dlo et à deux ou trois prestations.Il souhaitait mettre au point un nouveau style basé sur le GwoKa, malencontreusement, cette musique extraordinaire est très sous estimée, et les musiciens qu’il côtoie à l’époque ne sont pas prêts, ne le suivent pas, le découragent, quel dommage, ce n'était pas encore l'heure …1995, pour un peu se démarquer de certaines ingratitudes et du dégoût de pas mal de choses… il prend du recul, et laisse tomber la guitare, le synthé et les associations.Quelques temps après, à la demande de son frère Serge, il accepte d’intégrer avec lui et Amos Coulanges, la troupe de Mimi Barthélémy (conteuse Haïtienne) à Paris.Ses capacités seront pour la première fois reconnus et mis en valeur par le metteur en scène de la troupe, qui a su déceler en lui des facultés de percussionniste.Ses premiers contrats et fiches de payes en qualité de Musicien professionnel avec de vrais salaires, en poche, c’est avec cette troupe qu’il tourne en France, Suisse, Haïti, Nouvelle Calédonie, Guadeloupe, Allemagne… et participe au Festival d’Avignon en 1996.1997, un peu nostalgique, et pour renouer malgrés tout avec ses anciens amours, en Guadeloupe, il se remet timidement à la guitare et à la voix, d’abord avec le groupe Kaplao des frères Gustave, puis Tropikanwèl, Nwèl à Gogo, Senjan é Gwosiwo, où il côtoie à l’occasion ses trois autres compères Joby, Jean Marc et Arsène.Avec deux vieux amis Dave Martial et Gérard Cabald, il participe aux Albums Vyénèg, Chobòdé 1 & Chobòdé 2.Il a aussi une formation de régisseur Son (Studio et Sonorisation) qu’il a eu l’occasion d’exercer avec : Vendredi Pichon, Kriyolio, Luc Hubert Sejor, Mango Dlo, Choeurs Créoles Colibri, Christian Laviso, Mas Ka Klé, Aiglons, Typical Combo, Swanha Desvarieux, Milflè, Gerty Dambury, l’Artchipel Scène Nationale, Studio Joab … Il figure sur les Albums de Georges Decimus, Jocelyne Berouard, Dominique Panol, Choeurs Créoles Colibris…Sa grande passion : le Gwoka, et c’est en 1987, que sa Marraine (Annie) qui est aussi sa Soeur aînée, lui offre le « TRAITE DE GRO KA MODEN » de Gérard Lockel, qui a été pour lui une révélation extraordinaire, il se sent réexister, et trouve là, une réponse à ses nombreuses questions sur la Spiritualité et sur la Musique GwoKa qu’il rêve de pouvoir jouer depuis si longtemps, et comprend qu’un long travail de reconnaissance et de revitalisation du patrimoine Musical Guadeloupéen vient de voir le jour. Et commence lui aussi à mettre au point une technique bien à lui une fusion du doigté classique et de la magie Gwoka.2006, grâce à l’Esprit Vigilant du Ka, le concept K’KOUSTIK voit le jour et est la finalité de tout ce parcours. Cette fois, il expérimente une pédale-Chacha de sa fabrication, qu’il a nommé Chayak.