yvan

Il est là. Il a quelque chose sur l ‘épaule. Il est plus là. L’autre il parle seul à quelqu’un qui n’est pas là. Le troisième, il râle, il parle finalement des héros modernes, de l’or sur les pieds. Tous deux sur leurs perchoirs mi poule mi coq. Ils parlent de la société, du plaisir, du seul plaisir : en voir d’autres jouer et eux ils ne jouent pas. Ils parlent sur les autres, ils parlent pas d’eux, un peu de leurs problèmes, car tout le monde à des problèmes et il faut bien en parler. Sur le côté, de l’autre coté quoi, les pantins défilent dans les deux sens : des trucs rouges dans la bouche, sur les épaules. Des trucs rouges sur les deux yeux.
Ils ont réussi à mettre l’eau en cage.
Aucune pudeur, ils montrent l’intérieur de leurs narines et même la glotte, arrogante, elle trône au fond, pendante. L’oreille, avec le nez, est le seul orifice qu’on ne peut pas fermer avec nos muscles. On est obligé de gober toutes les conneries des autres des pantins et ceux qui font la pause à côté des rails aussi ils glapissent dans tes orifices. Sur le coté il y en a un qui a sa tête dans son épaule. Est-ce qu’il entend quelque chose ? Si tu mets ta tête dans l’eau, t’entends moins le vacarme de la vie. Mais quand tu la ressors, le tumulte semble plus fort.
« Montrez ce que vous avez à dire »
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