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17/07/2007
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------------- Littérature/Médiations-------------Nyabinghi : Musique Rituelle
“ Brimstone and fire burning,
Brimstone and fire burning,
Rastafari trodding up with no water only fire
Rastafari trodding up with no water only fire â€
Chant Nyabinghi
Tenir un discours explicatif sur le “ Mouvement Rastafari â€
en général n’est pas chose aisée. Rasta ne saurait se
résumer à une vision doctrinale unique et univoque. Et
c’est, à n’en pas douter, en cela que réside toute son
originalité mais aussi toute notre difficulté Ã
l’appréhender. Il se compose d’une diversité de “ tendances
†ou d’appartenances (dites “ Houses †ou “ Mansions â€) qui
diffèrent parfois les unes des autres. S’il s’avère
difficile de dresser une liste exhaustive des ordres,
communautés, églises et autres organisations rastafariennes,
on peut néanmoins en énumérer quelque unes : les Douze
Tribus d’Israël ; les Bobo Dread ; l’EWF (Fédération
Mondiale Ethiopienne) ; les rastas chrétiens de l’EOC (Eglise
Orthodoxe Ethiopienne) ; et la branche rasta la plus
ancienne et la plus traditionnelle : les Nyabinghi. L’ “
Ordre de Nyabinghi †s’est constitué à la fin des années
trente, quelques années seulement après l’apparition du
mouvement rasta en Jamaïque.
Sous ce terme, on désigne aujourd’hui cette tendance Rasta
bien spécifique et la musique rasta en général. Paradoxe
temporel, le culte “ nyabingi †préexiste curieusement Ã
l’éclosion du courant rasta. L’origine du mot remonte à la
fin du 19ème siècle, en Afrique de l’est. Ce culte secret
glorifiait une princesse amazone ougandaise ou rwandaise.
Cette organisation cultuelle foncièrement anti-colonialiste
opposera une ferme résistance aux envahisseurs allemands
puis anglais (jusqu’en 1928). Ce mouvement gynécocratique
était centré autour d’une femme guérisseuse “ Muhumusa â€,
que l’on disait possédée par l’esprit nyabingi
(littéralement “ celle qui possède beaucoup de choses).
Taxés de sorcellerie, les Bagirwa, médiums nyabingi, furent
l’objet de la plus sauvage répression coloniale.
Quels rapports avec les rastas ? Le hasard d’un article ou
peut-être plus… Who knows ? Quoi qu’il en soit, un article
de propagande fasciste allait paraître en 1935 dans le “
Jamaica Times â€. Le signataire de ce torchon (portant pour
titre “ Une société secrète pour détruire les blancs â€)
pro-mussolinien, un certain Frederico Philos entendait
justifier l’invasion de l’Ethiopie par l’armée italienne.
Voici quelques passages du papier qui allait,
contradictoirement, faire naître l’ordre rasta “ Nyabinghi â€
: “ Aujourd’hui, c’est le péril noir qui obscurcit l’horizon
européen… Haïlé Sélassié est considéré comme un véritable
Messie, le sauveur des gens de couleur, l’empereur du
royaume nègre. Des sacrifices sanglants lui sont offerts. Il
est leur dieu, mourir pour lui assure l’admission au paradis
â€. L’auteur enfonce le clou en affirmant que le négus
commanderait une armée de 20 millions de guerriers
sanguinaires du nom de “ Nya-Binghi â€. Terme qui
signifierait, toujours selon Philos, “ Mort aux blancs ! â€.
Très attentifs au destin de l’Ethiopie, certains rastas de
West Kingston s’identifièrent aux combattants “ blancophobes
†mentionnés dans l’article. Se proclamant “ Nyamen â€, leur
cri de guerre (“ Nyabinghi ! â€) se traduisait par “ Mort Ã
l’oppresseur blanc et à ses alliés noirs â€. Sans concession
pour l’administration britannique, ces rastas étaient
estampillés comme de dangereux criminels par les autorités.
En marge des groupes hierarchisés d’Howell, Dunkley, Hinds
ou Hibbert, les Nyabinghi vociféraient leur cris
incendiaires “ Blood and Fire ! †; “ Fire Burn ! â€, “ Death
to the white downpressors and their black allies ! â€.
Preuve, s’il en était besoin, que la pyromanie verbale
précède de beaucoup les lyrics Fire-Burnées des DJ Bobo.
Menace symbolique s’il en est, le feu salvateur,
purificateur faisait référence chez les Binghi au jugement
apocalyptique. La communauté nyabinghi a ceci de particulier
qu’elle n’est soumise à aucun leadership. Contrairement aux
Douze Tribus d’Israël ou aux Bobo Shanty qui fonctionnaient
sur un modèle pyramidal, au sommet duquel trônaient
respectivement le Prophet Gad ou Prince Emmanuel Edwards,
les Binghi font figure de libertaires. Des anarchistes de
Dieu en somme. Communauté dite “ acéphale â€, anarchie
(anti-autoritaire et autogestion) et théocratie (seul Jah le
Tout-Puissant représente l’autorité) sont intimement liées.
A la notion de leadership, se substitue chez eux celle d’ “
eldership â€. En d’autres termes, ce sont un certain nombre
d’elders (aînés) qui dirigent, plus ou moins, les relations
entre les frères et l’orientation à donner au mouvement. A
ceci près, cependant, qu’il ne s’agit pas là d’une forme
d’autoritarisme gérontocratique que nul ne saurait
contester. Chacun est libre d’émettre son opinion, le
respect étant naturellement témoigné à ce conseil des sages
(le Rainbow Circle Room of the House of Nyabinghi). Les
anciens se réunissent parfois à l’occasion des “ Grounations
†: Ras Daniel ; Congo Rock I ; Bongo Time, Ras Pidow, Bongo
Alan Blackwood, feu Ras Sam Brown, Ras Boanerges… Ces “
héritiers de l’Ordre de Melchisédek †(rappelons au passage
que Melchisédek est un personnage biblique très énigmatique
“ prêtre et roi de Salem â€, “ sans commencement ni fin â€)
sont les “ gardiens de la foi â€.
En mars 1958, la première convention nyabinghi est organisée
à l’initiative de Prince Emmanuel (futur leader
charismatique des Bobo Shanty). Les rastas se réunissent Ã
Back O’Wall, au Coptic Theocratic Temple. L’objet de cette “
Rastafari Universal Convention †: le retour au pays. Faute
de pouvoir réellement retourner en Afrique, les rastas
procèdent à une “ capture †symbolique de Kingston avant
d’être disséminés par les forces de l’ordre. A la suite de
cette convention, Prince Emmanuel Charles Edwards tentera de
se faire reconnaître comme figure de proue et déité du
mouvement. Sans aucun succès. Mis à l’écart pour ses
ambitions théomaniaques (tout comme Howell quelques années
plus tôt après la destruction de son camp en 1954), le
Prince “ Eddie †se rebaptise “ King †et “ Black Christ â€
parmi les siens. Claudius Henry, lui aussi, prendra la
grosse tête en s’érigeant en troisième personne de la Sainte
Trinité, mais gardera assez de lucidité pour ne pas exiger
d’être reconnu comme tel par tous les rastas. Comme
l’attestent ces événements, toutes les tentatives de prise
de contrôle se sont systématiquement soldées des échecs,
évitant en cela, les risques de voire émerger un culte de la
personnalité, ou de sombrer dans une dérive sectaire. Les
Nyabinghi sont tout à la fois communautaristes et
individualistes. L’identité individuelle ne se dissout pas
jsuqu’à disparaître dans une conscience de groupe : pas de “
brainwashing â€. La convention de 1958 va générer un
phénomène de rupture générationelle entre la vieille garde “
combsome †et les nouveaux rastas dreadlockés se réclamant
de Nyabinghi. Ces derniers vont ainsi prendre de plus en
plus d’importance au sein du mouvement.
En juin 1988, un journaliste du City Sun (Washington DC)
interviewait un elder Binghi : “ Nyabinghi est la seule
musique indigène du Rastafari. C’est le seul ordre divin du
mouvement Rastafari. Le jugement de Nyabinghi est : mort aux
oppresseurs blancs et noirs. C’est une fontaine d’amour
purifiante. Nyabinghi donne la vie et la prend comme il
l’entend. Historiquement, cette tradition musicale était
utilisée pour envoyer des messages entre les personnes ou
entre les pays. La volonté de Nyabinghi est de faire sortir
les gens de l’obscurité et de les guider vers la lumière et
de libérer le peuple noir. Tout le monde peut être un
disciple de Rastafari mais l’Ordre de Nyabinghi a pour seul
but de libérer le peuple africain et de le mener sur les
chemins de la vérité et de la droiture, en lui apprenant Ã
s’aimer et à vivre comme Jah Rastafari l’a voulu depuis le
commencement. †Chaque années, à des dates précises, les
rastafariens se rassemblent pour des célébrations rituelles
qu’ils nomment “ Grounation †(ou “ Groundation â€), “
Nyabinghi †ou encore “ Ivine Issemble †(soit Divine
Assemblée). Réunions urbaines dans les quartiers défavorisés
à l’origine, ces “ Grounations †s’effectuent depuis
plusieurs décennies en milieu rural. Les familles rastas de
tous les coins de l’île se réunissent à l’occasion de dates
mémorables dans l’histoire du mouvement. Ces rassemblements
se déroulent nuit et jour et peuvent durer jusqu’à sept
jours. En voici le calendrier partiel : sept janvier (Noël
éthiopien) ; 21 avril (visite de l’empereur en Jamaïque dite
“ Grounation Day â€) ; 26 mai (fondation de l’OUA) ; 23
juillet (anniversaire de Sélassié) ; 17 août (anniversaire
de Marcus Garvey) 11 septembre (nouvel an éthiopien) ; 2
novembre (couronnement de Ras Tafari)… De longs
raisonnements collectifs s’engagent (“ reasoning â€), le
Chalice tourne (Ishence burning), les frères profèrent des
prières (Ises), des poèmes, des chants rituels,
accomplissent la danse Nyabinghi, le tout rythmé par les
percussionistes. Tous ces éléments indissociables
définissent le concept global de “ Grounation â€. La musique
prend ici une dimension rituelle et cathartique : elle
dégage la force vitale “ Earth Force †ou “ Life Force â€.
Formé sur la même racine, le mot africain “ Nyama †signifie
“ énergie vitale â€. Rastafari est, par bien des aspects, une
religion de la vie. Spiritualité vitaliste conviendrait peut
être mieux ici (pour les rastas la notion de religiosité
implique le morbide) bien que toutes ces définitions restent
à la périphérie de leur objet. Rastafari n’a que faire du
rastafarisme…
Au début de l’histoire du mouvement, les rastas étaient
dépourvus de musique cultuelle. Quelques instruments
accompagnaient parfois les hymnes chantés comme la rhumba
box ou les saxas. A cette même époque, les cultistes Kumina
(rite basé sur la possession et la communication avec
l’esprit des ancêtres) disposaient quant à eux de
percussions cylindriques “ ngoma †(le “ Kibandu †et le “
Playing Cyas â€) accompagnant la médiation avec les morts.
Malgré l’enracinement africain des adeptes Kumina (se disant
appartenir à la “ Nation Bongo â€), la plupart des rastas
nient toute influence du Kumina sur l’apparition du “
Nyabinghi â€. Trop mortifère et superstitieux à leur goût. Il
semble toutefois que les partisans de Leonard Howell (plus
versé dans l’occultisme) aient adopté ces rythmes dans les
années 40. Les titres tels que “ Bongo †ou “ Congo â€
antéposé au nom de certains elders, le surnom de Mortimo
Planno “ Cummie †paraissent indiquer qu’il y ait bel et
bien eu une influence, aussi minime soit-elle, sur le
Nyabinghi. Pour sa part, Pa Ashanti, un des plus grand
percusionniste nyabinghi reconnaît l’origine plurielle de la
musique rasta. Le débat musicologique reste ouvert. La
plupart des ethnomusicologues défendent quant à eux la thèse
de l’origine “ Burru â€. Les tambourinaires Burru
(originaires de Clarendon au même titre que les Marroons)
étaient perçus comme un ramassis d’asociaux. En rupture de
ban avec la société, les Burru se dispersent en communautés
dans les ghettos où il fêtent la libération des prisonniers.
A la fin des années trente, Burru et Rastas fusionnent et il
apparaît très probable que cela soit ainsi que la musique
nyabinghi soit née. Les percus Burru dites “ Akete †ou “
Kete †ne sont pas d’un accès facile.
Au cours des années 40, un jeune rasta du nom d’Oswald
Williams (Count Ossie) sera initié par un maître Burru,
Brother Job. Très vite, Count Ossie manifeste une grande
virtuosité dans l’usage des “ Kete Drums â€. L’ancien
Burru-man, Watto King, lui façonnera une percussion sur
mesure et selon l’aveu de Count Ossie : “ c’est ainsi que la
musique rasta est née ! â€. Il existe trois percus nyabinghi
bien distinctes et qui interagissent sur une polyrythmie
assez complexe : le Funde, le Bass Drum et le Repeater. Le
Funde (ou Fundae) assure le “ steady rythm †ou “ lifeline
â€. Sa régularité métronomique construit le substrat
rythmique de l’ensemble instrumental. Rythme binaire (“
double pulse â€) il imite la pulsation cardiaque. Long et
étroit (25 cm de diamètre), il est posé sur le sol, bloqué
entre les genoux. La surface est frappé par les doigts avec
les mains en position fermées. Le Bass Drum s’apparente Ã
une grosse caisse (un demi mètre de diamètre, idem en
profondeur) recouverte d’une peau de chèvre, vache ou
mouton. Il est posé sur le flanc, sur les genoux de
l’instrumentiste ou sur un piédestal quelconque, et martelé
à l’aide une mailloche. Son battement lent et sa tonalité
basse peuvent suivre également le battement d’un cœur (“
heartbeat â€) mais contrairement au Funde, il varie dans ses
rythmes et mime parfois le tonnerre (“ thunder clap â€). Le
repeater (on trouve aussi “ peta â€) exige une très grande
dextérité. Cette percussion soliste improvise sur la
polyrythmie (“ polyridimic â€), créée des syncopes : seul le
tambourinaire le plus expérimenté est apte à la manier. Sa
forme est analogue au Funde, bien que plus petite. Seule la
pointe des doigts affleure et “ caresse †la peau tendue,
avec les mains en position ouverte. Cette combinatoire
rythmique et tonale caractérise la musique Nyabinghi. A
cette confluence de vibes, se greffe parfois des instruments
additionnels. Les chants se posant sur ces combinaisons de “
ridims †sont dits “ Heartical †(chants profanes, festifs)
ou “ Churchical †(rituels). Les percussions sont tendues et
cerclées par des tiges en acier, et peintes le plus souvent
en vert-jaune-rouge, ornées de motifs et inscriptions
rastas. Désirant maîtriser les subtilités sonores du
repeater, nombreux sont les rastas qui se pressent aux
abords du camp de Count Ossie à Adastra Road. En compagnie
de Brother Nyah, Count Ossie vit dans un vivier musical et
culturel. Des artistes comme “ Big Bra â€Gaynair, Roland
Alphonso, Don Drumond, Jah Jerry, Tommy Mc Cook le
rencontrent régulièrement. La jonction des cuivres et des
percussions n’a rien de disharmonieux. Ce mariage
Binghi-Jazzy fonctionne à plein lorsque Count Ossie formera
le groupe légendaire : les Mystic Revelation of Rastafari
(avec entre autres Cedric “ Im †Brooks ; Joe Ruglass,
Samule Clayton & cie). Avant de co-fonder les MRR, Count
Ossie disposait déjà de sa propre formation : “ The African
Drum Reverberation â€. Sa parfaite maîtrise du repeater
suscitera des vocations et certains rastas comme Brother
John ou Brother Rubba tenteront vainement de le détrôner en
adoptant un style plus agressif. Dans le sillage de Count
Ossie, s’inscrivent des artistes comme Ras Michael & the
Sons of Negus, Bongo Herman, Light of Sheba ou encore Alvin
“ Seeco †Patterson. Décédé en 1976 d’un tragique accident
de voiture, Count Ossie reste dans toutes les mémoires comme
l’inventeur de la musique Nyabinghi et un maître ès
Grounation : “ Hail that Man ! â€.
Références Discographiques :
Churchical Chants of Nyabinghi : Poli-Rythm Ltd, 1997.
The Congos, “ Heart of the Congos â€, Blood and Fire, 1996.
Count Ossie and the Mystic Revelation of Rastafari, “ Tales
of Mozambic â€, Dynamic/Esoldun, 1975.
From Kongo to Zion : three musical tradition for Jamaica,
Heartbeat Records n°17.
Mystic Revelation of Rastafari, “ Grounation â€, Volume I et
II, Dynamic Sound, 1990.
Ras Michael and the Sons of Negus, “ Nyabinghi â€, 1974.
Rastafari Elders, Ras Records, 1991.
Dossier de Boris Lutanie publié dans « Ragga » n° 14
(décembre 2000), pp. 29-32
Jah Music :
Reggae & Rastafari
“Jah appear to me in a vision. So sweet : it’s me brother,
me father, me mother, me creator, everythingâ€. Bob Marley
Reggae et Rastafari, ces termes apparaissent si intimement
liés qu’ils semblent parfois se confondrent dans la
conscience collective. D’un point de vue strictement
historique, plusieurs décennies séparent néanmoins la
naissance du mouvement rastafarien et l’éclosion du reggae.
La préexistence de la musique nyabinghi renforce également
cette différenciation. Mais nul ne saurait aujourd’hui
contester que la diffusion planétaire du message rastafarien
soit à attribuer à Bob Marley en particulier et au reggae en
général. Phénomène musical en soi, ce dernier a sa raison
d’être indépendante et son existence ne se réduit pas à une
fonction exclusivement véhiculaire. Quoi qu’il en soit,
Reggae et Rastafari se sont mutuellement renforcés jusqu’Ã
former un Tout qui ne se limite pas à la somme de ses
parties.
Nous avons rencontrés et questionnés un certain nombre
d’artistes reggae qui nous éclairent sur les affinités
électives qui unissent le reggae et la spiritualité rasta.
Prince Alla ; Sylford Walker ; Chrisinti ; Jornick ; Poco de
Misty in Roots ; Harrison Stafford de Groundation ; Donald
Manning des Abyssinians ; Ijahman Levi ; Duckie Simpson de
Black Uhuru ; Sister Carol nous livrent ici leur propre
conception de Rastafari.
Prince Alla
« Rastafari is real vibe of Livity. Rastafari est un mode de
vie qui s’adresse à tous ! Ce n’est pas une livity pour une
nation particulière car c’est une livity qui aspire Ã
l’égalité et à la justice. C’est pourquoi c’est une livity
pour toutes les personnes qui vivent sur la surface de cette
terre. Nous ne sommes pas là pour créer des conflits avec
des bombes, des flingues ou des couteaux. Les rastaman ont
toujours cherché la droiture et l’amour. La recherche du
pardon est aussi une aspiration majeure car personne n’est
parfait au regard du Tout-Puissant. Nous sommes et nous
formons tous Un quelles que soient la race, la couleur, la
croyance. All is One ! C’est cela la livity de Rastafari. Le
Dieu que j’invoque est le même Dieu auquel toutes les
nations s’adressent. Les noms peuvent être différents, mais
c’est encore et toujours le même Dieu. Nous disons «
Rastafari » et je respecte les hommes qui disent Allah,
Jésus ou Bouddah... On ne peut haïr un homme pour sa
religion ou son mode de vie. Nous devons nous respecter
mutuellement, c’est la livity de Rastafari. That’s why I
love it and that’s why I live it. One Love ! Keep the fire
burning and give thanks and praises. Jah Rastafari !»
Sylford Walker
« L’amour de Rasta s’exprime à l’intérieur de moi. C’est
ainsi que je le vois et que je le ressent. Rasta is Love and
Love is Rasta ! C’est la seule chose dont nous devrions nous
soucier. En tant qu’artistes, c’est la seule chose que nous
devrions exprimer. Qu’y a t’il de plus important sur cette
terre ? Mais bien sûr, les choses ne sont pas aussi simples
qu’elles devraient l’être. Nous sommes des artistes et nous
sommes bien conscients que de nombreuses personnes ne
suivent pas ce chemin ou n’ont pas encore trouvé cette voie.
C’est la raison pour laquelle je tiens à le répéter : Rasta
is Love and Love is Rasta. Rastafari !
Poco de Misty in Roots
« Depuis le commencement des temps, l’homme noir s’est placé
sous l’égide du Créateur. En conséquence, Rasta, en tant que
concept noir, est applicable et opérant à notre époque
présente. C’est là ma conception de Rasta. »
Chrisinti
« Rastafari way of live is necessary to the heart and to the
earth. Que tu sois un rastafarien noir ou blanc, c’est la
manière de vivre qui importe. Ce mode de vie s’oppose au
racisme parce qu’il dépasse les frontières. A chaque instant
et dans toutes tes actions, tu dois respecter la Terre, sans
quoi la vie n’est plus possible. Ital is Vital. Nous
représentons le Salut, la Trinité mais Babylone s’est emparé
de ces mots pour accomplir ses forfaits et commettre ses
méfaits. Il est donc indispensable que tout le monde essaye
de voir et de suivre le mode de vie rastafarien. »
Ijahman Levi
« Il y a tellement de conceptions de Rastafari qu’elles
deviennent quelques fois confuses. Ma conception est simple
: lorsque le jour se lève je remercie et je prie Jah avec ma
bible et j’essaye d’être bon. Je lis la bible pour cultiver
chaque jour mes vibes spirituelles. Jamaica is the heart of
Rastaman. Lorsque j’étais un jeune dread, les choses
n’étaient pas aussi confuses. A cette époque, il y avait les
aînés qui nous apprenaient à discerner la vraie nature des
choses. Ces anciens étaient de bons professeurs. Certains
d’entre eux sont encore vivants mais les youths sont
aujourd’hui trop indisciplinés. But I-Man don’t judge no one
in dis time car il devient très difficile de vivre et de
survivre dans les conditions présentes. Mon travail n’est
pas d’enseigner ce qu’est Rastafari aux jeunes générations.
Je suis un chanteur et mon programme c’est la musique.
Chaque homme a sa propre destinée.
Selassie I. »
Harrison Stafford de Groundation
« J’ai commencé à entendre parler de Rastafari et à m’y
intéresser à travers la musique. Les rastas postulent une
façon de vivre élevée fondée sur l’égalité et la justice.
Mais la situation est devenue aujourd’hui plus difficile,
Bob Marley n’est plus là , de nombreux anciens nous ont
quitté. La disparition de ces aînés pose problème dans la
mesure où il devient aujourd’hui plus difficile de retrouver
les véritables racines de ce mouvement. Je crois
qu’aujourd’hui les rastas attendent leurs leaders. Le
message rasta était plus clair et défini lorsque Bob était
vivant. Les choses ont manifestement changé : tu peux
rencontrer aujourd’hui des rastas dans tous les pays du
monde mais l’unité et la solidarité sont plus difficiles Ã
trouver. Chaque chanteur, chaque artiste, chaque personne
développe sa propre interprétation de Rastafari. L’Afrique
est le berceau de l’humanité et Rasta constitue à ce titre
un héritage solide dont a bénéficié la musique reggae. Pour
nous, Rasta représente une part très importante de
l’histoire de l’humanité et cela influence notre musique.
C’est une partie d’un tout, mais ce n’est pas la seule
source d’inspiration : nous nous efforçons d’ unifier tout
le monde : chrétiens, musulmans, hindous… dans un esprit
d’universalité et d’unité. »
Donald Manning des Abyssinians
« Il y a de plus en plus de Rastaman mais leur situation de
vie et très différente selon le lieu où ils vivent. Etre
rasta à New York est très différent qu’être rasta en
Jamaïque. Les conditions n’ont rien à voir. En Jamaïque, un
rasta peut se retirer dans les collines et vivre en paix,
librement. Il peut trouver des fruits partout, boire de
l’eau, vivre tranquillement sans avoir chaque jour Ã
consommer dans un magasin d’alimentation. Il faut aussi
faire une différence entre les vrais rastas et les personnes
qui portent les dreadlocks et la barbe pour suivre une mode.
Il faut se méfier des idées fausses, des mensonges qui
déforment l’image des vrais rastas. Rasta is not a fashion !
»
Duckie Simpson de Black Uhuru
« Je suis Rasta depuis toujours. Rastafari est une tradition
qui se perpétue jusqu’à aujourd’hui. Rastafari is a livity,
ce n’est pas vraiment une religion. C’est très différent du
christianisme dans le sens où nous prions un homme vivant.
La musique reggae est apparue dans le prolongement de Rasta.
Bob Marley a transmis ce message en Europe et partout Ã
travers le monde. Rasta s’est donc internationalisé, mais il
y a aujourd’hui trop de misconceptions qui circulent à ce
sujet. Le reggae a permis de propager Rasta aux quatre coins
du monde. Mais il y’a plusieurs courants à l’intérieur du
mouvement Rastafari qui sont très différents et le public a
parfois du mal a comprendre l’authenticité du message
original car il y’a trop de voix discordantes qui
s’expriment en son nom.»
Sister Carol
« Rasta for me is Life. Rasta is Reality. Rasta is Love.
Rasta is Peace. Rasta is Togetherness. Rasta is Ital. Rasta
is Natural. Rasta is real, good and positive. Le problème
n’est pas de savoir où tu vis mais comment tu vis. Sa
majesté Impériale Haïlé Sélassié et sa femme l’Impératrice
Menen sont le Père et la Mère de la Création de ce temps. »
Jornick
« Rasta pour moi c’est appartenir à Dieu et faire un seul
avec la création. Chaque jour je vis ce que je dis et ce que
je pense. C’est vivre dans l’amour et l’échange avec les
autres. Pleins de jeunes s’en inspirent. Chaque jour c’est
remercier le Seigneur, prier, mener une vie saine qui
respecte le corps et l’esprit. »
« Je n’ai pas décidé d’être Rasta. C’est un appel. Rasta
s’est révélé à moi. On m’a toujours appelé Rasta au pays,
même quand je n’avais pas de locks mais pour ma façon
d’être. En Guyane, il y a la nature, les fruits… tous les
éléments qui te permettent de vivre une vie spirituelle, de
vivre la livity. »
« En tant que black, le fait d’être rasta apporte une
identité royale à un peuple opprimé. Le message universel et
le couronnement de sa Majesté ont redonné une fierté et une
histoire au peuple noir. »
« Quand je suis sur scène je me sens guidé. Surtout en sound
je ne sais pas quand j’ ai le mic ce qui va sortir, c’est
selon la vibe. Je veux donner de l’émotion, transmettre ce
sentiment d’universalité de la pensée Rasta, que nous a si
bien expliqué sa Majesté. Et puis, j’aime provoquer un
échange avec le public. Sur scène, je délivre finalement
toujours des messages simples et accessibles à tous. Je suis
là pour donner une vibration positive ! Le reggae a permis
de faire connaître au monde entier la philosophie Rasta et
ses messages de paix, d’amour, de liberté, et contribue Ã
unifier l’Humanité et les sufferers, les laissés- pour-
compte. Au début le reggae était une musique de dancehall et
le Nyabinghi glorifiait Jah. Avec l’évolution musicale et
les conseils des elders une prise de conscience est venue et
des personnes comme Bob Marley ont choisi ce chemin et l’on
fait partager au monde. La passerelle est historique et
culturelle. Le Reggae est devenu le véhicule du message
Rasta et jusqu’à aujourd’hui de manière de plus en plus
répandue.»
I LOVE ITHIOPIA THE LAND OF OUR FATHER:
I LOVE THE FALASHA :
I LOVE THIS MYSTIC COUNTRY:
I LOVE THE PEOPLE:
I LOVE THE HISTORY:
I LOVE THE MUSIC :
I LOVE THE FOOD :
I LOVE THE ROOTS:
AND I LOVE THE KULCHA:
Malheureusement, l'Éthiopie reste un pays méconnu pourtant son
histoire est notre Histoire.:
http://www.destination-ethiopie.com/ :
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Influences:
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