Sophie Ding

Puce à l’oreille de Nicolas Lambert dans Viva La Musica en mars 2008. Photographie : Aldo Mugnier. Graphisme : Christian Bacchetta. Enregistrement & Mixage : Renaud Millet-lacombe. Distribution : Disco Club, Genève What… Quelle est cette forme obscure qui pare la couverture ? Une queue de piano, ou croupe de baleine venue reprendre haleine à la surface de l’eau ? Le rapport à la musique ? Ce duo affleure, glisse dans l’écume des thèmes qu’il aborde. Les vaguelettes cristallines du piano, le sillon de la voix comme fil d’Ariane, la main gauche piquetée du Dindi de Jobim, tout surfe avec légèreté, en gardant cependant l’assise d’un cétacé, venu ici prendre l’air, se laisser respirer, faire écouter le silence comme seul un duo peut y arriver. La voix de Sophie Ding n’est donc pas une voix trempée, pas non plus une voix de nageuse est-allemande entraînée aux apnées vocales, mais une voix dont l’intérêt est moins la beauté et la justesse qu’un glamour ingénu tout anglophone, un voile velouté qui parvient à donner une couleur à tout l’album, et à laisser une place d’alter ego au piano. Michel Bastet lui rend d’ailleurs la pareille dans un accompagnement qui a la légèreté d’un contre-chant, un accompagnement qu’il serait injurieux d’appeler accompagnement. Le tempo est discret mais respecté, les accords sont parfois simplement posés sur la crête des temps comme pour nous rappeler que les exercices les plus simples sont les plus difficiles. Cet état d’esprit de constante sensibilité gomme bien des transitions entre introductions, thèmes, improvisations. Les titres les plus réussis sont d’ailleurs ceux où le duo se libère complètement de l’image d’Epinal du duo chanteuse – pianiste, où la voix n’est pas un instrument (malgré la tendance aux femmes-objets) mais pousse la chansonnette, encadrée par un bon bougre qui accepte ses caprices de tonalité. À citer la timidité manipulatrice de l’appel à l’amour de Love For Sale, un Caravan qui passe sans aboyer, dont le lent chaloupé de dromadaire traduit explicitement la recherche de finesse, de ressenti de chaque atmosphère et surtout deux improvisations libres remarquables, où le piano chante, où la voix est un biniou doué de parole, aux inflexions frissonnantes. Un disque à écouter pour faire venir plus vite l’été, un disque à écouter quand votre cœur fait ding. You should create your own MySpace Layouts like me by using nUCLEArcENTURy .COM's MySpace Profile Editor !