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si un jour
un beau jour ceci
cessait imagine
mirlitonnades.
1976-1978. Les Editions de Minuit.
:: biographie

Samuel Beckett est né le 13 avril 1906. Bien que contestée, notamment par Deirdre Bair, la date est certaine, l'événement ayant été signalé dans la rubrique mondaine d'un journal irlandais (The Irish Times) du 16 avril. La demeure familiale, Cooldrinagh, située dans une banlieue aisée de Dublin, Foxrock, était une grande maison entourée d'un jardin, que le père de Beckett, William, avait fait construire en 1903. La maison, le jardin, la campagne environnante où Samuel, un long et sec jeune homme, un peu embarrassé de son corps, doté d’un ,,il bleu clair de rapace, se promenait souvent avec son père, le champ de courses voisin de Leopardstown, la gare de Foxrock sont autant d'éléments qui participent du cadre de nombre de ses romans et pièces de théâtre. Beckett est d'abord élève à l'Earlsford House School, dans le centre de Dublin, avant d'entrer à la Portora Royal School d'Enniskillen, dans le comté de Fermanagh - lycée qui avait auparavant été fréquenté par Oscar Wilde.
Beckett étudie ensuite le français, l'italien et l'anglais au Trinity College de Dublin, entre 1923 et 1927. Il suit notamment les cours de A.A. Luce, professeur de philosophie et spécialiste de Berkeley. Il obtient son Bachelor of Arts, et après avoir enseigné quelque temps au Campbell College de Belfast, il est nommé au poste de lecteur d'anglais à l'École normale supérieure, à Paris. C'est là qu'il est présenté à James Joyce par le poète Thomas MacGreevy, un de ses plus proches amis, qui y travaillait aussi. Cette rencontre devait avoir une profonde influence sur Beckett ; il aida notamment James Joyce dans ses recherches pendant la rédaction de Finnegans Wake.
C'est en 1929 que Beckett publie son premier ouvrage, un essai critique intitulé Dante... Bruno. Vico... Joyce., dans lequel il défend la méthode et l',,uvre de Joyce dont certains critiquent le style obscur. Les liens étroits entre les deux hommes se relâchèrent cependant lorsque Samuel repoussa les avances de Lucia, la fille de Joyce. C'est aussi au cours de cette période que la première nouvelle de Beckett, Assumption, fut publiée par l'influente revue littéraire parisienne d'Eugène Jolas, Transition. L'année suivante, il est le lauréat d'un petit prix littéraire pour son poème Whoroscope, composé à la hâte, et inspiré par une biographie de Descartes que Beckett lisait alors.
En 1930, il revient au Trinity College en tant que lecteur. Il se lasse assez vite de la vie universitaire, et exprime ses désillusions d'une manière originale : il mystifie la Modern Language Society de Dublin en y lisant un article érudit au sujet d'un auteur toulousain nommé Jean du Chas, fondateur d'un mouvement littéraire appelé concentrisme ; bien entendu, ni du Chas ni le concentrisme n'ont jamais existé, sinon dans l'imagination de Beckett, lui permettant de se moquer du pédantisme littéraire. Pour marquer ce tournant important de sa vie, inspiré par la lecture des Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, de Goethe, il écrit le poème Gnome, que publie le Dublin Magazine en 1934.
Après plusieurs voyages en Europe, notamment en Allemagne, il se fixe définitivement à Paris peu avant la Seconde Guerre mondiale. Son premier roman, Murphy, fit l'objet de trente-six refus avant d'être finalement publié.
Lors de la déclaration de la guerre, il se trouve en Irlande. Il regagne alors précipitamment la France, préférant « la France en guerre à l'Irlande en paix ». Il participe activement à la résistance contre l'occupation nazie. Il est recruté au sein du réseau Gloria SMH par son ami, le normalien Alfred Peron. Quand le réseau est dénoncé, Samuel Beckett, prévenu par la femme de son ami Peron, échappe de peu à la police allemande. Il se réfugie d'abord chez l'écrivain Nathalie Sarraute puis dans le midi de la France. Beckett apprend en 1945 que Peron est mort après la libération du camp de Mauthausen. Selon son biographe James Knowlson, l',,uvre de l'écrivain est profondément marquée par les récits de déportation des camarades de Peron et par la guerre.
Les années 1960 représentent une période de profonds changements pour Beckett, dans sa vie personnelle comme dans sa vie d'écrivain. En 1961, au cours d'une cérémonie civile discrète en Angleterre, il épouse Suzanne, principalement pour des raisons liées aux lois successorales françaises. Le triomphe que rencontrent ses pièces l'amène à voyager dans le monde entier pour assister à de nombreuses représentations, mais aussi participer dans une large mesure à leur mise en scène. En 1956, la BBC lui propose de diffuser une pièce radiophonique : ce sera All That Fall (Tous ceux qui tombent). Il continue à écrire de temps à autres pour la radio, mais aussi pour le cinéma (Film, avec Buster Keaton) et la télévision. Il recommence à écrire en anglais, sans abandonner pour autant le français.
Le prix Nobel de littérature lui est attribué en 1969 : il considère cela comme une "catastrophe"; en fait, il rejette par là une certaine "industrie beckettienne", au sens où cette récompense accroît considérablement l'intérêt de la recherche universitaire pour son ,,uvre. D'autres écrivains s'intéressent à lui, et un flot constant d'étudiants, de romanciers et de dramaturges passe par Paris dans l'espérance de rencontrer le "maître". Son refus de recevoir le prix Nobel s'explique aussi par son dégoût des mondanités et des devoirs qui y sont liés ; son éditeur Jérôme Lindon ira tout de même chercher le prix.
Son épouse décède le 17 juillet 1989. Beckett, atteint d'emphysème et peut-être de la maladie de Parkinson, part en maison de retraite où il meurt le 22 décembre de la même année. Ils sont tous deux enterrés au cimetière du Montparnasse, à Paris. Sa tombe est une dalle massive de granit noir poli, devant laquelle se trouve un arbre isolé, souvenir du décor de l'une de ses pièces.
:: Bibliographie
Murphy (Bordas, 1947 ; Minuit, 1954).
Molloy (Minuit, 1951 et « double » n°7, 1982).
Malone meurt (Minuit, 1951 et « double » n°30, 2004).
En attendant Godot (Minuit, 1952).
L’Innommable (Minuit, 1953 et « double » n°31, 2004).
Nouvelles et textes pour rien (Minuit, 1955).
Fin de partie, suivi de Acte sans paroles (Minuit, 1957).
Tous ceux qui tombent (Minuit, 1957).
La Manivelle, de Robert Pinget, édition bilingue, texte anglais de Samuel Beckett (Minuit, Minuit, 1959).
La Dernière bande, suivi de Cendres (Minuit, 1960).
Comment c’est (Minuit, 1961).
Oh les beaux jours (Minuit, 1963).
Comédie (Minuit, 1964).
Imagination morte imaginez (Minuit, 1965).
Bing (Minuit, 1966).
Assez (Minuit, 1966).
Va-et-vient (Minuit, 1966).
Comédie et Actes divers (Minuit, 1966 ; édition augmentée, 1970, 1972).
D’un ouvrage abandonné (Minuit, 1967).
Têtes-mortes (Minuit, 1967, 1972).
Poèmes (Minuit, 1968).
Watt (Minuit, 1968).
L’Issue (Minuit, 1968).
Sans (Minuit, 1969).
Le Dépeupleur (Minuit, 1970).
Premier amour (Minuit, 1970).
Mercier et Camier (Minuit, 1970).
Théâtre I (Minuit, 1971).
Film, suivi de Souffle (Minuit, 1972).
Pas moi (Minuit, 1975).
Oh les beaux jours, suivi de Pas moi (Minuit, 1975).
Pour finir encore et autres foirades (Minuit, 1976 ; édition augmentée, 1991).
Cette fois (Minuit, 1978).
Pas (Minuit, 1978).
Pas, suivi de Quatre esquisses (Minuit, 1978).
Poèmes, suivi de Mirlitonnades (Minuit, 1978 ; édition augmentée, 1992, 1999).
Compagnie (Minuit, 1980).
Mal vu mal dit (Minuit, 1981).
Berceuse, suivi de Impromptu d’Ohio (Minuit, 1982).
Solo (Minuit, 1982).
Catastrophe et autres dramaticules (Minuit, 1982 ; édition augmentée, 1986).
Quoi où (Minuit, 1983).
L’Image (Minuit, 1988).
Proust (Minuit, 1990).
Cap au pire (Minuit, 1991).
Soubresauts (Minuit, 1989).
Le Monde et le pantalon, suivi de Peintres de l’empêchement (Minuit, 1989 ; 1991).
Quad et autres pièces pour la télévision (Minuit, 1992).
Eleutheria (Minuit, 1995).
Bande et sarabande (Minuit, 1995).
Trois dialogues (Minuit, 1998).
Les Os d’Echo (Minuit, 2002).

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