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Premier long métrage du réalisateur argentin Gaspard Noé, ce film complète la sélection de la 37e Semaine internationale de la critique. Seul contre tous (qui a failli s'appeler Morale, ou Pénis, ou encore Rance) continue et complète le moyen métrage Carne, présenté à la Semaine de la Critique en 1991, sur un sujet scabreux: les aventures amoureuses entre un père (boucher chevalin) et sa fille qu'il a élevée seul après le départ de sa femme. Ce film avait obtenu le prix de la Semaine de la Critique, le Prix Georges Sadoul, etc. Mais Seul contre tous peut néanmoins s'apprécier indépendamment de Carne. Si au début de Seul contre tous, un bref montage d'images inédites récapitule l'itinéraire du protagoniste, l'action débute dans la banlieue de Lille où le boucher s'est installé chez la mère de sa compagne, bien décidé à "remettre le compteur à zéro" et à commencer une nouvelle vie.Bande Annonce Seul contre tous
Paris, Porte de Pantin, L'enfant du boucher naît : c'est une fille. La mère quitte l'homme qui se retrouve seul avec le bébé. Les années passent. Sa fille reste enfermée devant un vieux poste de télévision. Elle a grandi. Ses formes sont devenues exquises. Et chaque soir, le père lutte contre la tentation. Mais un jour, la jeune fille a ses premières règles. Le boucher croit que sa fille a été violée par un ouvrier. Et c'est le drame.
Seul contre tous - Trailer
Le boucher a la haine. Sa femme est partie, sa fille est restée. Lui, il a fait de la prison pour avoir agressé un ouvrier. Il doit vendre son appartement et son fond de commerce. Libéré, il trouve un boulot de serveur dans un bar et devient l'amant de la patronne. Elle est enceinte. Ils partent dans le Nord, chez la mère de sa compagne. Portrait d'un salaud ordinaire, le boucher égrenne d'une voix éraillée sa haine et sa médiocrité. A ses yeux, seul l'amour incestueux qu'il porte à sa fille adoucit le monde. Gaspard Noé s'attache, non sans un certain talent visuel, à le dépeindre avec justesse dans toute son antipathie, sans prendre de recul. Il est servi par le talent de Philippe Nahon qui donne puissance et crédit au personnage. Entre hargne et provocation, ce portrait culte sans nuance est à la limite de la complaisance malsaine.
Seul Contre Tous - MORALE JUSTICE