Qu'il est dur de reconnaître que l'on est qu'humain !
Etre déraisonnable, soit ! se réfugier dans des raisonnements qui ne rassurent que nous, semble être à nos yeux, le plus beau cadeau que l'on puisse se faire.
Oui, cela nous aide à survivre, à nous calfeutrer dans nos peurs et à faire avec, en tentant de les occulter, de les raisonner.
Mais alors nous passons à côté de l'essentiel, nous passons à côté de nous-même, de notre existence. Nous nous privons de l'altérité, de cet inconnu tant craint mais tant désiré qui est le ravissement même de la vie dans ses alternatives, de la vie dans ce qu'elle a de plus beau, le fait même qu'elle ne soit ni idéale, ni sclérosée, ni arrêtée.Moi, Vincent, en recherche de reconnaissance, j'essaie de trouver ma place, je me dédouble en Tom, Bob, Nadège et les autres ; personnages blessés qui dans un excès de lucidité apparaissent déraisonnables dans un monde en apparence raisonnable.
Ce sont mes doubles, comme des enfants qui questionnent inlassablement. Ils questionnent les représentations du sexe, de la violence, de la précarité, de la religion, de la famille, de leur utilisation abusive et des angoisses qu'elles génèrent, comme si la caméra était leur analyste.
Mes personnages critiquent les images du "bon marché" qui entretiennent une malsaine confusion entre réel et fiction. Ils sont dans un "vis ma vie" assassiné par des armes pauvres : caméra fixe ou au poigné, montage direct, cadrage qui paraît approximatif, décor quasi inexistant où la caméra fait corps avec les personnages comme une machine amoureuse qui affirme leur fragilité et leur misère.Je vous présente avec ces quelques vidéos mon festin nu, bon appétit.