Tribal vidéo 2005
Dans une ville estampillée Métal et
Jazz difficile de se faire une place
au soleil quand on oeuvre dans le
rap ! Bolë, alias Boris, accompagné de sa
« famille » (le collectif NastyVibes composé
de Nëone, Kif, D’jo et Biguy) a tracé sa route
au fil des années et arpenté les scènes de
Nevers et d’ailleurs, pour porter haut les
couleurs d’un rap hexagonal, devenu par
ailleurs une caricature de lui-même. Quand
Boris cède la place à Bolë, l’homme calme
et tranquille devient l’animal scénique aussi
à l’aise dans l’occupation de l’espace que
dans le maniement des mots. Et des mots
il y en a à revendre ! Justes et touchants,
ses mots font souvent mouche. Malgré son
relatif jeune âge, 25 ans, le garçon possède
une culture musicale que peu de jeunes
peuvent de targuer d’avoir. Les cassettes
et les vinyls qui ont bercé son enfance ont
laissé de belles traces dans ses oreilles.
Allez parler de Renaud, Piaf, Brassens,
Brel, Ferrat, Thiefaine ou encore Led
Zeppelin, Les Doors, Neil Young et Velvet
Underground à des jeunes aujourd’hui,
beaucoup vous regarderont avec un regard
aussi vides que les poches d’un smicard le
5 du mois. Ce brassage musical lui permet
de sortir des clichés du rap et de raconter
l’espace des 13 plages de l’album V.O. (son
troisième album dont la sortie est prévue
très prochainement) des tranches de sa
vie sur des modes tantôt mélancoliques,
tantôt énervés, épaulé dans sa tâche par les
compositions très inspirées de Kif ou la voix
rocailleuse de Nëone. Une intro slammée
très sobre cède sa place à un morceau bien
rock aux riffs tranchants où Bolë et Nëone
lâchent les chevaux (Qu’est-ce que..., Je
Sais pas Quoi Faire) pour revenir à des
inspirations plus rap ou les 16 mesures
ciselées s’enchainent avec justesse
(Inclassable, Triste Fils, V.O. et le superbe
Monologue d’un Bavard). Car il serait trop
réducteur de classer Bolë dans la petite
case « rap français ». Lui-même ne se définit
pas comme rappeur et il aime à affirmer :
« Si j’étais rappeur, je serais Renaud ! ».
Il avoue adorer Un Olympia Pour Moi Tout
Seul de Renaud justement, 93, J’appuie sur
la Gachette de NTM ou encore La Chance, le
premier album d’Anis. On fait pire comme
référence...
Quand on lui demande de nous citer le
héros de son enfance, il répond sans
hésiter avec un grand sourire, Starlion des
Cosmocats, preuve que malgré les épreuves
de la vie, il a gardé cette petite flamme
qui fait de sa musique une musique pleine
d’espoir. Espoir que son travail soit reconnu
un jour à sa juste valeur et que son talent
ne résonne pas qu’entre les murs du Café
Charbon ! Naviguant entre Nevers qui l’a vu
naître et Lyon, sa capitale comme il le dit, il
garde et revendique ce côté provincial qui
fait sa différence. Pas « rageux » envers les
têtes d’affiche du rap il reconnait pourtant
que nombre d’entre elles ne méritent pas
ou plus leur place. Il avoue kiffer Médine,
Al Kapote ou Seth Gecko et se verrait bien
inviter Renaud, Olivia Ruiz, Anis, Nitro de
Enhancer, Les Svinkels et des membres
de collectifs lyonnais (Mik le Désaxé ou
CDK) sur un prochain album. L’ouverture
appliquée à la musique en somme, preuve
que Bolë est définitivement inclassable !Albums BOLË en vente sur
..
Bolë en live
....Va Crever !