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EloÏse Decazes

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On la croise, la connaît-on ? Quand elle ne hante pas de son soprano essoufflé les ritournelles désossées du duo ARLT, Eloïse Decazes dérive en ville, tutoie quelque diable de sa confection propre, se laisse lire dans le métro par des livres biscornus qu ‘elle promène sur son sein comme autant d’enfants chers et dangereux. Ou bien. Elle chante les chansons que voici. Dans les diagonales des chantiers publics et sur les voies ferrées battues par le crachin sale. Ce sont des chants traditionnels, issus pour la plupart du moyen-âge. Elle les habite pourtant, les déshabille, les évide, les cajole et les saccage comme un vocabulaire entièrement neuf (et phosphorescent, et magnétique, absolument…) Complaintes longues comme l’orage, ballades suspendues, écrites par on ne sait qui dans une langue saisissante d’inventivité, voilà des chansons qu’on n’écoute pas sans mourir un peu. Ce sont des histoires merveilleuses toutes de terre en bouche et de sang vermeil, terrifiantes et stupéfaites, jonchées de meurtres et d’infanticides et travaillées par l’inceste et l’effroi amoureux. Contes cruels, fables apeurées au bord du vide, le surnaturel y va de soi. Grande vivante hypnotisée, Eloïse Decazes chérit ces chansons terribles d’une voix tenue au bord du blanc. Elle en fait des berceuses dont la douceur extrême n’interdit pas la colère noire, voilà qui est fou, voilà qui est bien.
Elle connaît le danger des eaux qui dorment et en use comme d’un alphabet miné.
En contrepoint oblique à ce chant immobile jusque dans la fougue, le guitariste improvisateur Eric Chenaux, franc –tireur et libre-penseur, égrène et décompose le son faussement statique des trouilles les plus bleues. Avec indolence et intensité, de quelques notes sèches et ventrues, en quelques dissonances savantes ou rappels de mélodies tourneboulées, il invente en tirant, caressant, frappant, frottant ses cordes et son bois, un blues imaginaire et abstrait dont les chuchotements baroques sont étranglés par l’improvisation libre, étoffés par les silences amis, dilatés dans un temps accueilli à bras ouverts . Il offre à Eloïse Decazes un dialogue dansé, la possibilité d’une beauté pleine et épurée Ensemble, ils arrachent ce répertoire cru aux encyclopédies et aux musées pour le rendre à son oralité primitive et à son urgence. Et pour la joie de s’ébahir au présent simple. Traité sans plus d’ironie que de déférence, ce répertoire sévère et bouleversant redevient entre leurs mains le fascinant péril qu’il devait être à l’origine.
Les chansons en écoute ici-même ont été improvisées à partir des trames originales et saisies par un seul micro d’ambiance. Il y avait du vin et, contrairement aux apparences, l’atmosphère était joyeuse.
Texte : Sing Sing Photos: Yaël Levram Photos: Yaël Levram
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My Interests

Music:

Member Since: 05/07/2007
Band Members: EloÏse Decazes : chant Eric Chenaux : guitares
Influences: Loren Mazzacane Connors, Violetta Parra, Colleen, Léonard Cohen, Maxine Sullivan, Tim Buckley Sibylle Baier , Vashti Bunyan, Ivor Cutler, Karen Dalton, John Dowland, Brigitte Fontaine,The Clogs, Joséphine Foster ,Michael Hurley, Moondog, Roberto Murolo, Joanna Newsom, Scout Niblett, John Jacob Niles, Arvo Pärt, Purcell, Catherine Sauvage, Robert Wyatt, Samuel Beckett, Henri Calet, Copi, Jean Echenoz, Erri de Luca, Luc Dietrich, Richard Brautigan, Eric Chevillard, Witold Gombrowicz, Fernando Pessoa, Eugène Savitskaya, J.Rodolpho Wilcock...
Sounds Like:
================ERIC CHENAUX / KING OF TORONTO==================
Record Label: unsigned
Type of Label: Unsigned

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