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MyGen Profile Generator MyGen Profile Generator MyGen Profile Generator MyGen Profile GeneratorDumé
Manu Atila Nelio
Nelio
Fabrizio, Marie & Chris
INTERVIEW CHRIS, producteur du projet
Ton parcours musical ?« Je suis producteur exécutif. En 1981 et avec un ami, j’ai créé l’école de disc-jockey baptisée « FNDJ ». Je formais des disc-jockeys pour les radios et discothèques. Automatiquement, j’ai eu envie de produire, mais je n’en avais pas les moyens. J’ai contacté Loulou Gasté, le mari de Line Renaud. Il m’a testé à travers quelques petites productions, puis m’a prêté un studio dont il m’a laissé la libre utilisation. J’ai travaillé avec les groupes Street Fighters, Atoll (…). Puis, j’ai rencontré le manager des Blood Sweet & Tears. Il a aimé ma vision de la musique et il m’a emmené à Los Angeles en 1983. J’ai alors travaillé pour Lax Records ou Tamla Motown, passant plus de dix ans sur place. Par la suite, on m’a collé cette étiquette étrange de producteur un peu spécial de rock-soul. Je suis devenu une sorte de « SOS Médecin » d’une musique à l’époque pas vraiment pratiquée en France. J’ai par la suite contribué au management et aux productions du groupe Scorpion. Travaillant occasionnellement pour des gens qui s’occupaient de variété diverse, tel que Frégate music, j’ai dus parfois faire des concessions, car il faut bien manger … »Ta découverte de l’Électronique moderne ?« En 95, Carrère / East West m’avait confié la production d’un disque de trip hop. Je me suis mis à la recherche d’un studio expérimental. Je l’ai trouvé à Romainville où travaillait un tout jeune technicien : Dume, qui fait aujourd’hui partie intégrante du projet Arambol Expérience. Avec le trip hop, il a découvert un autre univers. Doucement, il s’est mis à fréquenter les gens de l’électronique comme Interlope, Cosmik Connection (…). D’autre part, mon fils qui est guitariste de Watcha, aime taper des boeufs avec des musiciens à ciel ouvert… Par ces deux biais, je suis rentré en contact avec cette scène. »La nature exacte du projet Arambol ?« À Paris, j’en avais assez de tout. Je n’avais plus la motivation de travailler pour des gens qui exigeaient de moi des disques formatés. J’ai décidé de tout vendre pour partir et matérialiser un projet ailleurs. Je gagnais bien ma vie, j’avais des relations, mais personne n’a voulu me suivre, mon projet était trop « bizarre » pour eux. Normal, je savais ce que j’espérais sans savoir comment l’obtenir, ni combien de temps cela me prendrait. En fait, je voulais contredire l’idée reçue que Goa est uniquement trance. Il faut se rendre compte que là -bas existe une constante : l’esprit psychédélique. Le lieu a conservé la mémoire du passage des Beatles, de Jerry Garcia (Grateful Dead)… Ce que j’espérais, c’était de pouvoir réunir toutes les tendances musicales jouées là -bas (folk, rock, trad, trance) pour produire une électro pop fluide et souple, et pas sectaire. Dans ce melting-pot musical, il fallait trouver une couleur. Dume et moi avons installé une trame électronique. On a fait venir des tables numériques et des computers pour recouper l’analogique local. Les musiciens se sont greffés dessus. Je profitais de ces sessions live pour comprendre quels musiciens fusionnaient bien ensemble, je voulais comprendre les connivences. Je n’ai pas eu besoin d’expliquer l’esprit du projet aux gens que je sollicitais, car la magie du lieu fait son office. Tout le monde s’est mis au service de tout le mon..ait ça mon rêve. Finalement, je crois avoir obtenu une trame musicale intéressante. Personne ne connaissait l’objectif que je poursuivais, mais tout le monde s’est laissé aller. Ce fut un délire total de manager tout cela ! »Le démarrage du projet ?« En 2003, j’ai été faire un premier repérage avec Marie BORSCH, ex-chanteuse de Yassasin, pour trouver un local. Le truc incroyable, c’est qu’on est tombé le premier soir sur un musicien, Fabrizio qui cherchait depuis des années quelqu’un de solide pour concrétiser un projet musical. Lui a fait construire sa maison dans le jardin d’une famille indienne. Leur deal verbal : il occupe cette maison pendant dix ans en payant un loyer ; à échéance, la maison revient à la famille. Bref, là -bas, j’ai rencontré un incroyable vivier de musiciens hédonistes. Au départ, Marie qui s’est improvisé réalisatrice et est a l’initiative de la partie vidéo du projet, a eu beaucoup de mal à filmer car les gars avaient envie qu’on les laisse tranquilles. »Pourquoi particulièrement Arambol ?« Arambol est un ancien village de pirate, coupé du reste de Goa car cerné par le lit de deux grosses rivières. Quand les premiers hippies sont arrivés, ils se sont installés du côté du lac, en prenant le temps de ne pas brusquer les locaux. Il y a donc une amitié et des intérêts communs qui se sont installés. Freaks, hippies et autres avaient décidé de vivre en autarcie. Les Indiens ont vite réalisé que l’argent qu’ils leur amenaient était suffisant pour se développer de façon indépendante. J’ai commencé à voyager en Inde depuis 1973. J’avais déjà participé, juste pour le fun, à l’organisation de fêtes ou jam-sessions. C’était sans aucun but pro, ni vision de développement. Il se trouve que, depuis quelques années, de plus en plus de musiciens se réfugient à Arambol. C’est peut-être la seule place à Goa où demeure l’esprit des routards d’antan, celui de vivre en communauté et en partenariat avec les Indiens. Cet esprit s’est totalement perdu dans le Sud, à cause des promoteurs immobiliers et des vacanciers qui affluent. »Beaucoup critiquent le mythe hédoniste de Goa…« C’est vrai qu’à l’époque, dans les 70’s, on jouissait juste de notre passivité. On était dans « l’art de la glande » comme tous les voyageurs, avec dans la tête une utopie totalement irréaliste. On pensait que rien ne changerait jamais, et l’on ne faisait rien pour les Indiens. On passait nos journées sur la plage à se défoncer, en regardant les Indiens aller au puit, et ramer tout le temps. Ils étaient dans une pauvreté absolue, ce qui finalement nous faisait bien plaisir car tout d’un coup, on vivait quelque chose de très différent de chez nous : il faut le reconnaître ! Ce sont des grosses erreurs d’optique. On jouait aux pauvres, chaussant nos sandalettes, se lavant à peine car il ne fallait pas toucher à l’eau du puit. Bref, au bout de quelques mois, parce que notre visa expirait, on reprenait l’avion – ce qui représente deux ou trois ans de salaire pour un Indien – et boum, on reprenait nos activités, moi le premier ! Ce qui devait arriver, c’est que les Indiens se sont dit qu’on était bien gentils, mais qu’ils en avaient marre de crever la dalle en nous regardant aller et venir. Quand les promoteurs ont compris le potentiel commercial de Goa, ils sont arrivés avec leurs gros sous. Je me suis dit qu’en retournant là -bas, je n’allais pas refaire les mêmes bêtises. »Comment t’y es-tu pris ?« Je voulais faire de l’actif, pas du passif, que les Indiens soient contents de nous accueillir et qu’ils puissent aussi profiter de notre travail. On a réalisé qu’il fallait faire avec les Indiens pour qu’ils n’aient pas la tentation de faire avec les promoteurs auprès desquels ils bradent leurs Terres. Car comme tout le monde, ils ont besoin d’argent, tout cela d’ailleurs pour finalement se retrouver dans la même misère... J’ai été voir le maire qui m’a permis d’utiliser le nom du village. Je n’ai pas la prétention de dire que grâce au projet, le village va vivre, mais il bénéficie du bruit qu’il suscite, et chaque commerçant touche des bénéfices sur un disque vendu chez lui. Avec ce projet, on a intégré la « famille Arambolienne » car l’histoire ne comporte pas seulement un disque ou un film. On voulait créer un mouvement qui génère de bonnes vibes, où tout le monde devient créatif. Il y a beaucoup d’occidentaux maintenant vivants chez les Indiens. De 200 / 300 personnes, on est passé à 1800. Tous ces gens-là louent ou partagent des bouts de terrains aux Indiens. Le succès du projet a créé un véritable appel d’air, avec la multitude d’activités qui en découle : designers, boutiques de fringue, école de musique, salle de concerts, cours de danse, restaurants, activités sportives, spirituelles et artistiques diverses … Arambol est devenu une sorte de village d’Astérix, un esprit communautaire fort, mais qui respecte avant tout la tranquillité individuelle, car l’expérience des erreurs passées demeure. »Propos recueillis par Anne & Julien Novembre 2007INTERVIEW with CHRIS, producer of the project What’s your musical background? “I’m an executive producer. In 1981, I set up the disc jockey school FNDJ with a friend where I trained DJs for radio stations and discos. That automatically gave me the urge to produce, but I didn’t have enough money. I contacted Loulou Gasté, Line Renaud’s husband. He tried me out on a few small productions, then he let me loose on a studio he lent me. I worked with Street Fighters, Atoll and others. Then I met the manager of Blood Sweet & Tears. He liked my vision of music and I went to Los Angeles with him in 1983. I spent over ten years there, working for labels like Lax Records and Tamla Motown. That got me stuck with this weird label of a bit of an oddball rock-soul producer. I became a sort of “call-out doctor†for a kind of music that wasn’t really played in France at the time. After that, I worked with Scorpion on the management and production side. I’ve also worked on occasion for various pop set-ups, such as Frégate Music, where I’ve sometimes had to compromise, because you have to eat …†What got you into modern electro? “In 1995, Carrère/East West asked me to produce a trip-hop record. I set out in search of an experimental studio and found one in Romainville where a young engineer, Dume, was working. Dume is now an integral part of the Arambol Experience project. Trip-hop opened him up to a whole new world. He gradually took up with the electronic crowd, groups like Interlope and Cosmik Connection. “Then there’s my son, who’s Watcha’s guitarist. He loves to jam with musicians from all walks … They both brought me into contact with the scene.†What exactly is the Arambol project about? “I was sick and tired of Paris. I’d lost all motivation to work for people who insisted I made coffee table music. I decided to sell up everything and leave to work on a project elsewhere. I earned a good living, I had good contacts, but no one wanted to get involved. My project was just too “weird†for them. Not surprising really, because I knew what I wanted, but I didn’t know how to get it or how much time it would take me. You see, I wanted to blow away the preconceived idea that Goa is just about trance. You have to realise there’s a constant over there: the psychedelic spirit. The place is alive with the memory of what guys like the Beatles and Jerry Garcia (Grateful Dead) left behind when they passed through. What I was hoping was to get together all the musical styles played there (folk, rock, trad and trance) to produce a lithe, flowing and, most importantly, inclusive electro pop project. But we needed to give this musical melting pot a colour. Dume and I set up an electronic framework. We had digital mixing consoles and computers brought over to crosscut with the local analog sound. The musicians played over this. I made the most of these live sessions to find out which musicians worked well together, where they really hit it off. I didn’t need to explain the spirit of the project to the people I asked to work with us. The magic of the place did the job for me. Everyone pulled together as a team, and that was my dream. “At the end of the day, I think I got an interesting musical form out of it. No one knew exactly what my goal was, but everyone went with the flow. It was great to be the manager of all that!†When did the project actually start? “In 2003, I went on a reconnaissance trip with Marie Börsch, ex-singer of Yassasin, to find a place to record. To our surprise, we bumped into a musician, Fabrizio, the very first evening who had been looking for years for someone sound to work on a musical project. He had had his house built in the garden of an Indian family. They had a verbal agreement that he would rent the house for ten years and then it would go back to the family. Anyway, I met an incredible pool of musicians over there who were all living for the moment. To begin with, Marie, who had the idea for the video part of the project and acted as our director, had a really hard time filming them because the guys just wanted to be left alone.†Why did you choose Arambol in particular? “Arambol is an old pirate village cut off from the rest of Goa by the banks of two major rivers. When the first hippies arrived, they set up lakeside, not wanting to crowd the locals’ space. Friendship and shared interests took root. Freaks, hippies and others decided they wanted to be self-sufficient. The Indians quickly realised that the money they brought them was enough for them to develop independently. I first went to India in 1973. I had already helped organise parties and jam sessions, just for fun, without any professional motive or idea of developing something bigger. It so happens there’s been an influx of musicians into Arambol in recent years. It may well be the only place in Goa where the old wanderer spirit still exists, the idea of living in a community in harmony with the Indians. This spirit has been completely lost in the South to the droves of property developers and holidaymakers.†A lot of people criticise the hedonistic myth of Goa … “I have to admit that in the 1970s, we were just getting our kicks from the peace and love thing. We were in “sweet FA†mode, like all rucksack wanderers, strung out on a totally unrealistic utopia. We thought nothing would ever change, and we did nothing for the Indians. We spent our days on the beach getting high, watching the Indians going to the well and struggling every day. They lived in total poverty, which, to be quite honest, we actually found really cool because there we were suddenly experiencing something completely different! Basically, we were on totally the wrong track. We played at being poor, schlepping about in Jesus boots, barely washing because you couldn’t touch the well water. And when our visa ran out after a few months, we got on the plane back home – two to three years’ wages for an Indian – and went straight back on with our lives, me included! So it was inevitable that the Indians would think it was all very well, but they were fed up with starving while they watched us come and go. When the property developers realised Goa’s commercial potential, they pitched up with their fat wallets. I told myself I wouldn’t make the same mistakes the second time round.†What approach did you take? “I wanted to be active, not passive, for the Indians to be pleased to have us there and also for them to benefit from our work. We realised we needed to work with the Indians so they wouldn’t be tempted to go to the property developers and flog their land at rock bottom prices. Because they need money just like anyone else, but when they do all that only to find themselves just as poor as when they started … I went to see the mayor who gave me permission to use the name of the village. I’m not claiming that the village will thrive thanks to the project, but it is benefiting from the interest in it and all the shopkeepers get a commission on the records they sell. “With this project, we sparked off the “Arambol family†since the story doesn’t stop at a record or a film. We wanted to create a movement generating a positive vibe, where everyone could become creative. There are now a lot of westerners living with the Indians. Numbers have risen from 200 to 300 people to some 1,800. All these people rent from or share land with the Indians. The project’s success has been a real driving force with a multitude of offshoot activities: designers, boutiques, music school, concert venue, dance classes, restaurants, sports, and a whole host of spiritual and artistic activities … Arambol has become kind of like Asterix’s village, with a strong sense of community, but one that respects above all else individual tranquillity, because people are still wary of the past mistakes.†Interview by Anne & Julien, November 2007