Patricia Lay

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Patricia LAY nous revient. Etait-elle vraiment partie? Entre elle et ce public qui la connaÏt et la guette de longue haleine, c'est la valse des adieux impossibles,ou de l'éternel retour. La voix n'a pas changé, plus cassée peut être. Mouvante, émouvante, magique. On n'a pas fini de redécouvrir ce trésor unique de la chanson française.La chanteuse n'est pas seule. Enrique ESPEJO, compagnon de toujours, musicien-compositeur, la magnifie de ses rythmes à la corde pincée. Avec lui, un jeune prodige à la seconde guitare, Benjamin RAMON. Laurent VALERO, polyinstrumentiste et un percussioniste Abraham MANSFARROL-RODRIGUEZ.Ajoutés à certains incontournables inoubliables (Terre de Sienne, J'suis toute petite) de nouveaux titres naissent entre eux, elle et ses compañeros. Avec la complicité de l'auteur Olivier LEBLEU, Patricia LAY trace plus loin, plus profond ce sillon dans la chair des émotions humaines. En ouverture, son "Troisième Testament", une mélopée universelle, une prière à tous les dieux, puisqu'ils n'en sont qu'un. Dans son "Cocon", elle rejoue la passion amoureuse. "Vous dire" veut nous dire ce qu'elle a senti, vu, espéré de ces enfants trop grands relégués aux frontières de nos villes, de notre dangereuse indifférence, de leur désir d'une vie à la taille de leur espérance....Elle accompagne aussi Enrique ESPEJO qui chante les poêmes de Federico Garcia Lorca qu'il a habillé sur mesure. Ses mélodies, sa voix tendrement virile transmettent à ravir la révolte intransigeante du poête martyr, son humanité entêtée, sa tragique sérénité. Et quand Patricia LAY nous revient, si le pays change, si la langue sonne autrement, c'est toujours le même universel échange musical et sensuel.Le moment de bravoure, celui de vérité, arrive alors: "Je suis limite". Limite, oui, Patricia LAY l'a toujours été. Elle a déconstruit cette carrière qu'on rêvait à sa place, déjoué les mauvais tours au risque de manquer les bons, perdu quelques bonnes volontés à trop se méfier des mauvaises. Au péril de l'oubli, elle a flirté avec l'absence et bissé les renaissances, sphynx inépuisable. Aujourd'hui encore, elle funambule sur le fil de la scène, généreuse et instinctive. Elle est libre, sans peur. Et bonne nouvelle: elle a toujours faim de nous.