Se lever, se raser, raser les murs, être compressé dans le métro, tenter d'échapper, en levant désespérément le nez vers le ciel de métal, aux remugles nauséabonds émanant des corps mal soignés, être bousculé à chaque arrêt de l'omnibus à bestiaux, subir les bribes musicales s'échappant des écouteurs du singe installé sur le bout de ses chaussures, marcher sous la pluie, tenter d'allumer une cigarette, s'en faire taxer une, arriver au bureau honni, saluer des imbéciles, serrer la main d'arrivistes, embrasser des apprenties prostituées, s'installer devant un écran ronronnant, feindre de travailler, s'ennuyer, boire un café chimique entouré d'oies piaillantes, compulser des dossiers ineptes, bailler, faire la queue devant une cantine aux allures d'hôpital, manger sans plaisir les mornes produits dégueulés par l'industrie agro-alimentaire, se retenir de roter, plonger les narines dans un mouchoir pour repousser les effluves de friture et de désinfectant, remonter dans son bureau, supporter la crise d'autorité hebdomadaire du petit chef de service à cornes de cocu, assister à une interminable réunion sans but ni intérêt, parler un peu pour prouver qu'on est vivant, se replonger dans son ordinateur, regarder sa montre, faire des photocopies qu'on jettera à la corbeille demain matin, tailler ses crayons, ne penser à rien, mettre son manteau, reprendre le métro, s'arrêter boire un verre, puis deux, puis trois, rentrer dans sa tanière, sortir un plat du congélateur, s'installer devant la télévision, ignorer les ombres assises à côté de soi, baver béatement devant les formes et les lumières hypnotiques de la lucarne magique, entendre des cris et des ordres, faire la vaisselle sous ces ordres, s'étendre sur un lit, lire quelques pages d'une revue glacée, n'importe laquelle, s'endormir, espérer rêver. Et mourir. ZENTROPA.INFO
Notre culture a fait de nous des individus absolument identiques. Personne n’est plus véritablement blanc ou noir ou riche. Nous voulons tous la même chose. Individuellement, nous ne sommes rien... (...)
Nous n’avons pas de grande guerre dans notre génération, ni de grande dépression, mais si, pourtant, nous avons bien une grande guerre de l’esprit. Nous avons une grande révolution contre la culture. La grande dépression, c’est nos existences. Nous avons une grande dépression spirituelle.
Chuck Palaniuk
"Tu as une classe entière de jeunes hommes et femmes forts et solides, et ils veulent donner leur vie pour quelque chose. La publicité les fait tous courir après des voitures et des vêtements dont ils n’ont pas besoin. Des générations entières travaillent dans des métiers qu’ils haïssent, uniquement pour qu’ils puissent acheter ce dont ils n’ont pas vraiment besoin."Chuck Palaniuk
« A quoi bon détruire les dictateurs si l’on continue, sous prétexte de discipline sociale et pour faciliter la tâche des gouvernements, à former des êtres faits pour vivre en troupeaux ? Ce ne sont pas les dictateurs qui font les dictatures, ce sont les troupeaux ».
"Ce sont les pessimistes qui ont inventé l’idéal ; les optimistes ont toujours été content de la réalité."
« Comment émouvoir un peuple aussi désenchanté et blasé que le nôtre, sinon
en le faisant périodiquement trembler devant des périls imaginaires ? », écrivait
Tocqueville dans L’Ancien Régime et la Révolution. Les périls imaginaires,
aujourd’hui, sont ceux que la classe politico-médiatique sort de son chapeau pour
détourner l’attention des véritables dangers et, subsidiairement, faire oublier ses
propres turpitudes.
Toutes les cultures que les nations ont forgées - le noble passé indigène de l’Amérique, la brillante civilisation européenne, la sage histoire des nations asiatiques et la richesse ancestrale de l’Afrique et de l’Océanie - sont corrodées par le mode de vie américain. Le néolibéralisme impose ainsi la destruction de nations et de groupes de nations pour les fondre dans un seul modèle. Il s’agit donc bien d’une guerre planétaire, la pire et la plus cruelle, que le néolibéralisme livre contre l’humanité.
Sous-Commandant Marcos